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dimanche, 09 février 2020

Le Royaume-Uni brexité se tournera inévitablement vers la Chine et la Russie

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Le Royaume-Uni brexité se tournera inévitablement vers la Chine et la Russie

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Il s'agira d'une évolution que ne pourra pas empêcher la "special retationship" avec les Etats-Unis.

Si le Royaume-Uni a décidé de quitter l'Union Européenne, ce que l'on nomme le Brexit, il semble que ce soit principalement parce que, dans le cadre de l'Union, qui demeure presque entièrement dépendante politiquement de Washington, elle commençait à étouffer sous le poids de contraintes d'inspiration américaine lui interdisant toutes relations économiques avec la Russie et la Chine.

Celles-ci contrariaient de plus en plus ses intérêts économique. Or en Grande Bretagne, l'économie est plus encore que le politique un déterminant de la politique extérieure. Jusqu'à présent, dans le cadre de la « special relationship » avec les Etats-Unis, le Royaume Uni pouvait bénéficier économiquement de la domination américaine sur une partie du monde. Aujourd'hui, comme Washington perd de plus en plus de terrain face à Pékin (à supposer que l'épidémie de coronavirus s'y éteigne) et Moscou, Londres revendique plus d'indépendance.

Deux faits apparemment mineurs mais significatifs le montrent. Boris Johnson, le Premier ministre britannique, vient de refuser de se plier à l'ordre de Donald Trump lui imposant de renoncer aux équipements pour la 5G fournis par le géant chinois Huawei dominant ce secteur. Dans un tout autre domaine, il a décidé de lever à partir de 2021, certaines des « sanctions » imposées à la Russie dans le cadre de l'Union, mais sous pression de Trump. au prétexte d'une prétendue annexion de la Crimée.

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Il est clair que les intérêts financiers britanniques veulent profiter de la mise en valeur de la Russie, sur le plan industriel et géographique, notamment en Sibérie, qui vient d'être décidée par Vladimir Poutine. Cela se fera nécessairement aux dépends des intérêts américains. Une autre grande puissance économique européenne, l'Allemagne, ne voudra certainement pas être exclue de ces perspectives par les injonctions américaines. On peut penser que Berlin, bien qu'encore très soumis à Washington, n'hésitera pas à affronter les interdits américains dans ce domaine.

Il en sera de même des relations britanniques avec la Chine. Si celle-ci, répétons-le, échappe rapidement à la fragilisation que lui impose aujourd'hui l'épidémie de coronavirus, elle retrouvera rapidement son statut de première puissance économique mondiale.

Ayant retrouvé grâce au Brexit, face aux Etats-Unis et à l'Union européenne, toute sa liberté de négociation, le Royaume-Uni ne tardera pas à exploiter ces perspectives. Ceci évidemment ne l'empéchera pas de continuer à s'affirmer fidèle à la special relationship.

samedi, 08 février 2020

La trilogie (involontaire) de Poutine

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La trilogie (involontaire) de Poutine

Ex: http://www.dedefensa.org

29 décembre 2019 – Les Russes viennent de marquer deux avancées fondamentales dans les domaines de la stratégie nucléaire intercontinentale et dans celui de la stratégie régionale. En même temps, ou plutôt précédant immédiatement ces deux annonces, il y a l’affirmation que la Russie mène désormais la course aux armements, ce qui en termes dialectiques est extrêmement différent de la simple affirmation de la possession d’armes nucléaires supérieures à celles de l’adversaire : dans ce dernier cas, l’affirmation est un constat statique de supériorité ; dans celui de “la course aux armements”, l’affirmation est celle de la dynamique de la puissance opérationnelle comparée.

• Sur ce dernier point, on a lu un texte du  25 décembre 2019, où Poutine affirme que la Russie possède désormais une supériorité stratégique nucléaire, bref qu’elle mène la “course aux armements” comme l’ion disait durant la Guerre froide, donc qu’elle peut prétendre de facto à une attitude de supériorité dans le domaine stratégique. Nous notions ceci qui a une grande dimension psychologique, pas seulement voulue et élaborée, mais qui existe de factodu fait de l’affirmation de la situation compétitive à laquelle pousse le comportement de la partie américaniste : « Pour la première fois d’une façon publique et spectaculaire, Poutine a parlé des armements russes explicitement en termes de supériorité comparée, sur n’importe quel autre pays et y compris le plus puissant d’entre eux, et non plus en termes de capacités opérationnelles et d’avancement technologique brut. Ainsi, ses paroles ont-elles une résonnance politique claire et nette, et non plus une résonnance seulement militaire et stratégique ; et une résonnance politique impliquant non pas nécessairement un défi mais dans tous les cas l'affirmation d'une supériorité stratégique comme outil de la politique de sécurité nationale russe, pour protéger les intérêts russes, éventuellement hors de Russie. »
 • L’annonce d’un marché avec l’Algérie d’avions de combat russes les plus avancés et les plus puissants, marché qualitativement d’une extrême importance qui bouleverse les positions stratégiques en Méditerranée et sur le flanc Sud de l’Europe : 14 Su-34, 14 Su-35 (tous deux de “quatrième génération et demi”), et 14 Su-57 de cinquième génération. On a vu hier quelques observations  qu’à notre sens  il convient de faire à cet égard.
• D’autre part, la mise en service du système de planeur hypersonique type AvantGard, un système stratégique continental/global contre lequel aujourd’hui aucune défense ni contre-mesure ne sont possibles et qui place les USA dans une très délicate position d’infériorité stratégique. AvantGard évolue à 27 Mach (plus ou moins 30 000 km/h : on peut écouter, ou réécouter pour beaucoup, Jean-Pierre Petit  sur ce sujet des armes hypersoniques russes, très éclairant malgré l’arrogance sans vergogne de l’intervieweur, – on est Français et “expert” ou on ne l’est pas, certes...).

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Bien entendu, nous nous étendons un peu plus sur ce dernier point qui, d’un point de vue stratégique au plus haut niveau concevable, d’un point de vue opérationnel et d’un point de vue de supériorité, marque un point sans surprise depuis qu’on connaît l’existence de ces armes, mais d’un formidable poids symbolique acquis entre la chose annoncée et la chose accomplie. Les AvantGardont commencée à être livré en mai dernier et leur déploiement opérationnel a été annoncé  le 27 décembre  comme effectif (« Une vidéo publiée vendredi par le ministère russe de la Défense montre les têtes de planeurs hypersoniques en train d'être chargées sur des missiles en silos. Pour l'instant, les AvantGard seront montés sur les missiles balistiques UR-100N (ou SS-19 Stiletto, comme les appelle l’OTAN), jusqu’à ce que le Sarmat RS-28 soit prêt à entrer en service. »)

Les Russes n’ont certainement pas dissimulé leurs nouveaux armements, bien au contraire ils en font grande publicité depuis les déclarations de Poutine de mars 2018, ce qui a paradoxalement permis aux zombieSystème occidentaux d’affirmer pendant quelques mois sinon un an qu’il s’agissait un bluff de plus du satanique Poutine. Cette ligne de dénégation des affirmations russes s’est poursuivie malgré la confirmation quasi immédiate de leur véracité par les chefs  militaires US, comme par exemple l’affirmation du chef du Strategic Command d’alors, le général Hyten, en août 2018, selon lequel, les USA n’avaient aucune défense possible contre ces armes dont il ne mettait pas une seconde en doute l’existence.

Voici un long commentaire  de Robert Bridge sur l’entrée en service de l’AvantGard et sur tout ce que l’entrée en service de ce système introduit comme facteurs nouveaux dans la situation russe et, surtout, dans la situation des relations russo-américanistes. (Décidément relations, du côté US, plus “américanistes ”que jamais, bien plus qu’américaines”.) 

« “Nous n'avons aucune défense qui pourrait nous empêcher d'utiliser une telle arme contre nous”, c’est ainsi que le général John Hyten, alors à la tête du Strategic Command, l’a présenté à la Commission des services armés du Sénat en mars 2018, peu après que Poutine ait confirmé l’existence d’AvanGard et de plusieurs autres systèmes hypersoniques.
» Dans une grande démonstration de confiance, Moscou a même montré AvanGard aux inspecteurs américains le mois dernier, dans le cadre d'un effort pour améliorer la transparence dans l'observation du dernier traité limitant les armes nucléaires. La Russie a proposé de prolonger le plus récent traité START [sur les armes stratégiques nucléaires, signé en 2011, lors du mandat Obama]au-delà de février 2021, mais Washington n’a toujours pas répondu, dans un sens ou l’autre.
» La Russie est la seule nation qui déploie actuellement des missiles hypersoniques [de tous types...] [...]Selon Poutine, les scientifiques militaires russes travaillent également à la mise au point de défenses contre de telles armes, – s’il peut en exister.
» Plus tôt cette semaine, M. Poutine a tenu à dire que la Russie est maintenant en avance sur les autres pays en ce qui concerne une technologie d'armement majeure, contrastant avec le fait que l'URSS toujours été en retard pendant la guerre froide.
» Au lieu de cela, ce sont maintenant les États-Unis qui s’efforcent de rattraper leur retard. Un contrat pour le développement d'un système planant pouvant atteindre Mach 5 vient d'être attribué au début de cette année, avec une date de lancement prévue pour 2023.
» L’existence d'AvanGard rend également plus urgent le développement d'intercepteurs basés dans l’espace qui pourraient théoriquement cibler les missiles pendant la phase de propulsion, avant que les têtes hypersoniques puissent être lancées. C’est peut-être la mission du nouveau commandement US Spatial Force.
» C'était aussi l’objet des fantasmes du Pentagone dans les années 1980, lorsque le président Ronald Reagan a lancé l’initiative ‘Star Wars’. Bien qu’elle n’ait pas représenté grand-chose en réalité, il est généralement admis aux USA qu’elle a entraîné l'URSS dans une course aux armements coûteuse qui a finalement conduit à la faillite et à l’effondrement du communisme.
» Alors que les universitaires russes contestent cette thèse, Moscou semble l’avoir mise à l'épreuve. Des armes hypersoniques pourraient maintenant obliger Washington à agir comme il dit que les Soviétiques l’ont fait, et à doter le Pentagone de nouvelles et vastes ressources qui sont nécessaires ailleurs, alors que la dette nationale s'élève à $23 000 milliards. Une raison de plus de vouloir sérieusement faire la paix avec le monde, plutôt que de chercher à le dominer. » 

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On observera ses remarques très intéressantes sur la fin du texte où Bridge faut une comparaison inversée par rapport à l’intrigue USA-URSS-SDI (“guerre des étoiles” de 1983-1989) ; et même comparaison doublement inversée puisqu’outre l’échange des vainqueurs et des vaincus, il y a la  la différence essentielle  que “la guerre des étoiles” (ou SDI pour faire sérieux)  Made-In-Reagan  n’a jamais eu lieu puisque le système envisagé en 1982, directement extrait des comics de SF et des studios d’Hollywood, n’a jamais existé en tant que tel tandis que les systèmes hypersoniques russes sont là et bien là ...

L’analogie doublement invertie que l’on relève dans ce cas a sans aucun doute un très grand intérêt, notamment par rapport à la psychologie du côté US, c’est-à-dire par rapport à ce qu’elle nous dit, rétrospectivement mais durablement jusqu’aux temps actuels où elle perdure plus forte que jamais, de sa propre pathologie. Pour le reste, et autant à cause de cette psychologie que des situations d’impuissance bureaucratique et de corruption du gaspillage qui rend l’amoncellement d’argent contre-productif où se trouvent les USA aujourd’hui, nous  avons déjà dit pourquoi nous doutons radicalement que les USA puissent refaire leur retard sur la Russie, voire le combler en partie, voire même l’empêcher de grandir.

Comment Kissinger a vieilli

Certes, le mot “trilogie” s’emploie en général pour les œuvres littéraires ou de création, en général artistique, ou même technologique puisque nous sommes dans des temps où l’art prend de bien étranges chemin. Cela nous permet aussi bien d’employer ce mot pour le domaine du rapport des forces, de la grande stratégie et de la communication qui anime tout cela. Ainsi parlerons-nous pour ces trois nouvelles russes d’une “trilogie de Poutine” … Nos lecteurs, qui ont l’esprit vif, comprendront qu’il y a, à côté du “dur” que sont les systèmes comme AvantGard et le Su-57, une bonne part de symbolisme qui, en ces temps ce communication exacerbée et de réalité pulvérisée, permet souvent d’approcher une  vérité-de-situation.

De cette “trilogie de Poutine”, nous dirons :
1). Qu’elle permet d’énoncer une nouvelle vérité stratégique dans toute sa puissance dynamique ;
2). Que notre conviction, qui n’est pas de “source sûre” comme en réclament nos censeurs-Système, est que Poutine, malgré toute sa finesse ou peut-être à cause d’elle, ne l’a pas voulu ainsi et qu’il y est venu sans véritablement mesurer toutes les dimensions de l’acte qu’il posait ; 
3). Qu’il y a donc la mise en place de l’expression d’une “nouvelle vérité stratégique”, selon une volonté dont nous avons peine à identifier d’où elle vient, sinon notre conviction à nouveau qu’elle n’est pas d’origine humaine mais plutôt l’arrangement des événements eux-mêmes.

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Cette “trilogie de la nouvelle vérité stratégique” plaçant la Russie au-dessus des autres comprend :
1). d’abord l’arme suprême, ou “arme absolue” de l’époque stratégique qui s’ouvre, que constitue l’hypersonique inarrêtable, sous la forme d’AvantGard, vitesse de 27 Mach, capacités d’évolutions très marquées, ceci et cela le rendant absolument impossible à intercepter à moins d’entrer dans la science-fiction ; capacités nucléaires intercontinentales et globales. Cette “arme absolue” de son temps remplace l’ancienne “arme absolue” qu’étaient les ICBM et les SLBM classiques et seuls les Russes en disposent avec une avance qui se compte en nombre d’années et l’intention affirmer d’en poursuivre le développement ;
2). Ensuite l’arme politico-stratégique permettant de couvrir des zones stratégiques jusqu’alors quasiment hors de portée avec les systèmes les plus sophistiqués (le Su-57 qui “annule” le F-35 et met en question la domination aérienne dans des zones jusqu’alors incontestablement OTAN/BAO, tout cela sans prêter une seconde d’attention à l’opérationnalité de ces armes souvent factices ou simulacres, mais en ne considérant que l’aspect communicationnel puisqu’il y en a encore pour croire à la magie de la technologie stealth) ;
3). Enfin l’autorité que confèrent ces systèmes, qui permet à une voix autorisée d’affirmer une hiérarchie où elle se place en tête (au sommet) sans crainte d’être contredite.

On comprendra qu’il s’agit en soi d’un événement important. Ce n’est pas trois événements qui s’affirment dans la même séquence sans influer les uns sur les autres, mais trois événements qui s’enchaînent, s’influencent, et finalement fusionnent en un, c’est-à-dire un événement nouveau qui est de nature différente que la simple addition des trois. (Même différence  qu’entre les concepts de “mondialisation” et “globalisation”.) La puissance stratégique russe, qui est désormais définie par des systèmes et des doctrines dynamiques qui dominent tous les autres, affirme par la voix de Poutine qui l’a définie en la plaçant dans une hiérarchie comme absolument dominante. Quoi que veuillent réellement Poutine et les Russes, cette posture stratégique n’est plus défensive et purement nationale (pour la défense du territoire national) comme elle était strictement définie jusqu’ici, mais conduite à s’inscrire dans l’équation du rapport des forces en affirmant sa supériorité stratégique.

Le paradoxe est qu’à force de crier “au loup” à propos d’une puissance russe qui ne voulait pourtant pas s’inscrire dans la grande équation du rapport des forces (“course aux armements”), les narrativeUS et du bloc-BAO ont fini par “forcer” les Russes par y entrer. D’une certaine façon Poutine continue sa démonstration du 1ermars 2018 qu’il avait ponctuée d’un “Cette fois, vous allez nous écouter !”, signifiant par là que l’exposition de ces nouveaux systèmes conduiraient les divers tourmenteurs de la Russie, USA en premier, à enfin écouter la Russie et ses propositions de bon voisinage stratégique. Il n’en fut rien...

Le paradoxe se poursuit et devient alors que si l’on observe le chemin parcouru et les outils ainsi déployés selon ce que nous nommons “la trilogue de Poutine”, il semble bien qu’il faille que la Russie proclame sa supériorité stratégique pour espérer qu’on l’écoute ; qu’elle devienne en vérité la “menace” qu’on prétend qu’elle est depuis 2014 (Ukraine, Russiagate, etc.), pour exiger qu’on l’entende...

En 1973, au moment des négociations SALT et alors que des généraux US s’inquiétaient d’éventuelles concessions faites à l’URSS qui pourraient donner à cette puissance la “supériorité stratégique”, Kissinger s’écriait : « Au nom de Dieu, qu’est-ce que cela signifie, “supériorité stratégique”, à ce niveau de capacité de destruction ! » C’était l’époque où les stratèges raisonnaient encore et admettaient que la dissuasion réglait tout et qu’il fallait tout faire, y compris la coopération entre adversaires, pour éviter un conflit nucléaire où tous seraient anéantis. 

Mais Kissinger est vieux et les stratèges ne raisonnent plus et préfèrent s’en remettre à l’affectivisme, et l’idée de la “supériorité stratégique” dans l’ère nucléaire est redevenue tout à fait acceptable, et le conflit nucléaire qui va avec également ; l’affectivisme des narrative, l’“exceptionnalisme” américaniste, le suprémacisme anglo-saxon et occidental, le progressisme-sociétal ont infecté toute la pensée stratégique et ont annihilé la conscience de la puissance de destruction des armements nucléaires en lui substituant une morale et une vertu humanitariste s’exprimant sans la moindre vergogne par des méthodes néo-impérialistes. C’est pourquoi dans les premières années qui ont suivi depuis 9/11, on a entendu à plus d’une reprise les thèses de la possibilité d’attaque nucléaire US contre la Russie, une first strike nucléaire stratégique éliminant la Russie en tant que telle de la contre-civilisation postmoderne.

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Par conséquent, et même s’il ne s’agit que de communication, l’affirmation d’une “supériorité stratégique” qui ne peut plus être contestée, l’affirmation de la “trilogie de Poutine” prend tout son poids. Même Kissinger, qui a vu disparaître l’ère de la mesure prudente et de la raison cynique, ne dit plus aujourd’hui ce qu’il disait en 1974. Ainsi Poutine et la Russie sont-ils obligés, parce que c’est la seule position d’où on les écoute, de s’affirmer comme la première puissance stratégique en termes de capacités de destruction, un peu selon les termes de l’“idéal de puissance” qu’ils repoussent par ailleurs de toutes leurs forces. Mais nous sommes dans l’ère du simulacre, de l’inversion, où rien ne peut se faire qui ne passe par le fameux coup du “faire aïkido”, de sans cesse utiliser la force de l’adversaire pour la retourner contre lui ; dans ce cas, la situation revenant quoi qu’en aient voulu les uns et les autres, les différents acteurs, à retourner contre le Système l’idéologie favorite de la  politiqueSystème qu’est cette “idéal de puissance”.

... Savoir ce que tout cela donnera, c’est prétendre beaucoup. La seule observation qui compte est bien de constater encore une fois l’extraordinaire vulnérabilité de cette extraordinaire puissance que représente le Système, – logique surpuissance-autodestruction.

La Russie rejette le récit turc sur la Syrie

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La Russie rejette le récit turc sur la Syrie

 
 
par M.K. Bhadrakumar
Ex: http://www.zejournal.mobi

La réaction russe aux derniers mouvements militaires de la Turquie dans la province d’Idlib, au nord-ouest de la Syrie, a pris la forme d’une longue interview du Ministre des Affaires Étrangères Sergueï Lavrov au quotidien gouvernemental Rossiyskaïa Gazeta le 4 février, suivie depuis par une déclaration officielle du Ministère des Affaires Étrangères jeudi.

Moscou a souligné que l’opération syrienne actuelle à Idlib vise à vaincre les affiliés d’Al-Qaïda soutenus par la Turquie et les pays occidentaux.

Lavrov s’est attardé sur le cadre du « format Astana », qui résulte de l’effondrement du projet de changement de régime de « nos partenaires occidentaux et autres partenaires étrangers » en Syrie suite à l’intervention russe en 2015.

Il a expliqué comment le processus d’Astana a conduit à la « zone de désescalade » à Idlib où « les groupes terroristes se sont rassemblés ». La Russie et la Turquie ont conclu des accords écrits spécifiques précisant leurs engagements à superviser Idlib. Cependant, pour citer Lavrov :

« Malheureusement, jusqu’à présent, la Turquie n’a pas respecté certains de ses engagements clés qui étaient destinés à résoudre le cœur du problème à Idlib. Il était nécessaire de séparer l’opposition armée qui coopère avec la Turquie et qui est prête à dialoguer avec le gouvernement dans le cadre du processus politique, des terroristes de Jabhat al-Nusra, devenu Hayat Tahrir al-Sham. Tous deux sont inscrits sur la liste noire des groupes terroristes par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, de sorte que ni Jabhat al-Nusra ni la dernière version, Hayat Tahrir al-Sham, n’ont rien à faire à Idlib ».

Même après des rappels répétés de la Russie, la Turquie n’a pas agi. De même, Lavrov a répété que les récents déploiements militaires turcs à Idlib ont été entrepris sans que la Russie en soit informée à l’avance. Il a déclaré : « Nous les exhortons (la Turquie) à se conformer strictement aux accords de Sotchi de 2018 et 2019 sur Idlib ».

La déclaration du Ministère russe des Affaires Étrangères du 6 février, telle que rapportée par l’agence de presse Tass, a révélé qu’il y a eu des victimes russes en raison de « l’augmentation des activités terroristes ». Elle justifiait les opérations des forces gouvernementales syriennes comme une réaction à « l’augmentation inacceptable des activités terroristes ».

Au cours du mois de décembre, « plus de 1 400 attaques de militants impliquant des chars, des mitrailleuses, des véhicules de combat d’infanterie, des mortiers et de l’artillerie ont eu lieu ». Rien qu’au cours de la dernière quinzaine, « plus de 1 000 attaques ont été enregistrées » et des centaines de soldats et de civils syriens ont été tués et blessés, et la base russe de Hmeymim a été attaquée à plusieurs reprises.

La déclaration du Ministère des Affaires Étrangères indique que « tout cela indique une augmentation inacceptable de la force terroriste à Idlib, où les militants jouissent d’une totale impunité et ont les mains libres », ce qui ne laisse au gouvernement syrien aucune autre alternative que de « réagir à ces développements ».

Dans un rejet de la demande du Président turc Recep Erdogan, qui souhaitait que le gouvernement syrien mette fin aux opérations militaires à Idlib et se retire, la déclaration russe a souligné : « Une chose à noter est que l’Armée Syrienne combat sur son propre sol contre ceux qui sont désignés comme terroristes par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Il ne peut y avoir aucune interprétation. C’est le droit et la responsabilité du gouvernement syrien de combattre les terroristes dans le pays ».

Curieusement, tant l’interview de Lavrov que la déclaration du Ministère des Affaires Étrangères ont attiré l’attention sur le transfert de groupes terroristes d’Idlib vers le nord-est de la Syrie et de là vers la Libye au cours des dernières semaines. L’implication est claire – Ankara continue de déployer des groupes terroristes comme outils de stratégies régionales en Syrie (et en Libye).

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La Russie a des contacts avec toutes les parties en Libye, y compris Khalifa Haftar. L’avertissement implicite ici est qu’Erdogan aura un prix élevé à payer en Libye où il ne peut pas compter sur l’empathie russe. La Turquie fait déjà l’objet de critiques sévères de la part de l’UE, de la France, de l’Italie, de la Grèce, de Chypre, d’Israël, des Émirats Arabes Unis et de l’Arabie Saoudite pour son intervention militaire en Libye, notamment en déployant ses groupes de substitution depuis la Syrie. L’isolement régional de la Turquie en Libye est désormais complet.

La déclaration du Ministère russe des Affaires Étrangères a conclu en disant :

« Nous réaffirmons notre engagement envers les accords conclus lors des pourparlers d’Astana, qui prévoient de lutter contre les groupes terroristes en Syrie à condition de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays. Nous maintiendrons une coordination étroite avec nos partenaires turcs et iraniens afin de parvenir à une stabilité et une sécurité durables sur le terrain ».

Il est très significatif que la déclaration du Ministère des Affaires Étrangères ait choisi de faire référence aux « partenaires iraniens ». Le 5 février, alors qu’il recevait le nouvel Ambassadeur iranien à Moscou, le Président Poutine a également déclaré que la Russie et l’Iran étaient des « acteurs clés puissants » dans la lutte contre le terrorisme mondial et qu’ils poursuivraient leur coopération. Poutine a ajouté : « La coopération de la Russie avec l’Iran dans le cadre d’Astana a joué un rôle efficace dans le règlement du conflit syrien ».

Ce qui ressort, c’est que Moscou sent que derrière le comportement mercenaire du Président turc Erdogan, il y a le vieux schéma de la Turquie qui utilise des groupes terroristes comme mandataires, avec le soutien caché des puissances occidentales. Moscou ne peut qu’être conscient que les États-Unis font des ouvertures à Erdogan en vue de modifier l’équilibre militaire contre la Russie et l’Iran sur l’échiquier syro-irakien en aval de l’assassinat du Général Qassem Soleimani.

Curieusement, lundi, une cour d’appel américaine a accepté de « mettre en pause » une affaire alléguant que la banque d’État turque HalkBank avait contourné les sanctions américaines contre l’Iran. Le membre démocrate de la commission des finances du Sénat américain, Ron Wyden, a depuis adressé une lettre au Procureur Général américain William Barr, lui demandant si le Président Trump avait tenté d’intervenir en faveur de Halkbank !

Selon un rapport de Reuters, le Sénateur Wyden a demandé à Barr de détailler ses interactions avec Trump, le Président Tayyip Erdogan et le Ministre turc des Finances Berat Albayrak (qui est également le gendre d’Erdogan).

Le scandale de la HalkBank implique Erdogan et des membres de sa famille et un verdict défavorable du tribunal peut être très dommageable politiquement pour le Président et son gendre qui est préparé comme successeur potentiel. (Un commentaire sur le scandale présenté dans la Fondation pour la Défense des Démocraties, rédigé par un ancien membre du Parlement turc, se trouve ici). L’affaire HalkBank pend comme l’épée de Damoclès au-dessus de la tête d’Erdogan. Washington est habile à utiliser ce genre de moyens de pression contre des interlocuteurs récalcitrants à l’étranger.

D’un autre côté, si Trump a rendu service à Erdogan (ou à qui que ce soit d’ailleurs), il s’attend à une contrepartie. Et il faut s’attendre à ce que l’administration Trump visualise que la coopération d’Erdogan peut changer la donne dans la géopolitique de la Syrie et de l’Irak. Cependant, Moscou a gardé la ligne ouverte vers Ankara.

Bien sûr, c’est délibérément que Moscou a mis en évidence l’importance de l’alliance russo-iranienne en Syrie, où Washington a récemment intensifié les tensions dans le cadre de son approche de « pression maximale », menaçant Téhéran d’une guerre à l’échelle régionale.

Traduit par Réseau International

Photo d'illustration : Convoi militaire turc entrant dans la ville de Sarmada, dans la province d’Idlib, au nord-ouest de la Syrie

Gas Wars in the Mediterranean

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Gas Wars in the Mediterranean
 

The unexpected alliance between Turkey and Libya is a geopolitical earthquake that changes the balance of power in the eastern Mediterranean and across the Middle East. Turkey’s audacious move has enraged its rivals in the region and cleared the way for a dramatic escalation in the 9 year-long Libyan civil war. It has also forced leaders in Europe and Washington to decide how they will counter Turkey’s plan to defend the U.N-recognized Government of National Accord (GNA), and to extend its maritime borders from Europe to Africa basically creating “a water corridor through the eastern Mediterranean linking the coasts of Turkey and Libya.” Leaders in Ankara believe that the agreement “is a major coup in energy geopolitics” that helps defend Turkey’s “sovereign rights against the gatekeepers of the regional status quo.” But Turkey’s rivals strongly disagree. They see the deal as a naked power grab that undermines their ability to transport natural gas from the East Mediterranean to Europe without crossing Turkish waters. In any event, the Turkey-Libya agreement has set the stage for a broader conflict that will unavoidably involve Egypt, Israel, UAE, Saudi Arabia, Europe, Russia and the United States. All parties appear to have abandoned diplomatic channels altogether and are, instead, preparing for war.

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On November 27, Turkey and Libya signed a Memorandum of Understanding (MoU) that commits Turkey to providing military assistance to Libya’s Government of National Accord (GNA). The MoU also redraws Turkey’s maritime boundaries in a way that dramatically impacts the transport of gas from the East Mediterranean to Europe. Israel is particularly worried that this new deal will undermine its plans for a 1,900-kilometer EastMed pipeline connecting the Leviathan gas field, off the coast of Israel, to the EU. YNET News summarized Israel’s concerns in an ominously titled article: “Turkey’s maneuver could block Israel’s access to the sea”. Here’s an excerpt:

“Two of Israel’s wars (1956 Sinai campaign and 1967 Six-Day War) broke out over navigation rights. Israel must take note of a new reality taking hold in the Mediterranean. It must regard Turkey’s actions as a substantial strategic threat and consider what it may do to respond to it…

This EEZ (Exclusive Economic Zones) designation essentially carved up much of the energy-rich Eastern Mediterranean between Turkey and Libya, prompting a wave of international condemnations first and foremost from Greece, Egypt, and Cyprus, who may be directly or indirectly affected…..Turkey’s disregard for the economic waters of Greece, Cyprus, and Egypt.

Ankara is in effect annexing those areas pending an appeal to international tribunals, which can take many years to resolve. In practical terms, Turkey created a sea border the width of the entire Mediterranean.” (“Turkey’s maneuver could block Israel’s access to the sea”, ynet news)

The analysis from America’s premier Foreign Policy magazine was no less foreboding. Check it out:

“Turkey is meshing together two Mediterranean crises in a desperate bid to reshape the region in its own favor, with potentially nasty implications both for the ongoing civil war in Libya and future energy development in the eastern Mediterranean.

This month, Turkey’s unusual outreach to the internationally recognized government of Libya has resulted in a formal agreement for Ankara to provide military support, including arms and possibly troops, in its bid to hold off an offensive from Russian-backed rebels in the eastern part of the country. The military agreement came just weeks after Turkey and that same Government of National Accord reached an unusual agreement to essentially carve up much of the energy-rich eastern Mediterranean between them—threatening to cut out Greece and Cyprus from the coming bonanza….” (“Newly Aggressive Turkey Forges Alliance With Libya”, Foreign Policy)

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While these new developments are likely to intensify the fighting on the ground in Libya, they also portend a deepening of divisions within the region itself where new coalitions are forming and battle-lines are being drawn. On the one side is the Turkey-Libya Axis, while on the other is Greece, UAE, Saudi Arabia, Egypt, Israel, France, Germany, UK and probably the United States although the Trump administration has not yet clarified its position. In any event, the war between Libya’s internationally-recognized government and Haftar’s Libyan National Army (LNA) is just a small part of a much larger struggle over vital hydrocarbons in a strategically-located area of the Mediterranean. Here’s a clip from an article at War On The Rocks that helps to underscore the stakes involved:

“The discovery of significant deposits of natural gas in the Eastern Mediterranean beginning in 2009 was a game-changer that upended regional geopolitics. It prompted new and unexpected alliances between Israel, Greece, Cyprus, and Egypt to maximize their chances of energy self-sufficiency. The bulk of the gas lies in Egypt’s Zohr field, the Leviathan and Tamar fields in Israeli waters, and the Aphrodite near the island of Cyprus. With recoverable natural gas reserves in the region estimated at upward of 120 trillion cubic feet, the strategic implications could not be bigger. This is about the same amount as the proven gas in the whole of Iraq, the 12th largest reserve globally….(Israel’s gas field) Leviathan is estimated to hold 22 trillion cubic feet of recoverable natural gas, and a potential half a million barrels of oil.” (“Hydrocarbon Diplomacy: Turkey’s Gambit Might Yet Pay a Peace Dividend”, warontherocks.com)

Turkey’s ambitious gambit makes it more likely that its rivals will increase their support for the Libyan warlord, Haftar, who is, by-most-accounts, a CIA asset that was sent to Libya in 2014 to topple the government in Tripoli and unify the country under a US puppet. Haftar’s forces currently control more than 70% of the Libyan territory while almost 60% of the population is under the control of the GNA led by Prime Minister Fayez al-Sarraj. According to Turkish news: “More than half of Haftar’s troops are mercenaries from Russia and Sudan, who are mainly paid by the Gulf states.”

In April, 2019, Haftar launched an offensive on the government in Tripoli but was easily repelled. In recent days, however, Haftar has resumed his attacks on the city of Misrata and on the Tripoli airport in clear violation of the Berlin ceasefire agreement. He has also received shipments of weapons from the UAE despite an arms embargo that was unanimously approved two weeks ago at the same Berlin Conference. We expect that support for Haftar will continue to grow in the months ahead as Berlin, Paris and particularly Washington settle on a plan for reinforcing proxies to prosecute the ground war and for blunting Turkey’s power projection in the Mediterranean.

The Turkey-Libya agreement is a clumsy attempt to impose Turkey’s preferred maritime boundaries on the other countries bordering the Mediterranean. Naturally, Washington will not allow this unilateral assertion of power to go unchallenged.

And while Washington’s strategy has not yet been announced, that merely indicates that the foreign policy establishment was caught off-guard by Turkey’s November 27 announcement. It does not mean that Washington will accept the status quo. To the contrary, US war-planners are undoubtedly putting the finishing touches on a new strategy aimed at achieving their objectives in Libya while at the same time dealing a stinging blow to a NATO ally that has grown closer to Russia, caused endless headaches in Syria, and is now disrupting Washington’s plans for controlling vital resources in the East Mediterranean.

Washington sees Turkey’s assertive foreign policy as a sign of “defiance” which requires a iron-fisted response. But any attack on Turkey or Turkish interests will only intensify the bad blood between Ankara and Washington, it will only put more pressure on the threadbare NATO alliance, and it will only push Turkish president Erdogan further into Moscow’s corner. Indeed, the Trump team should realize that an overreaction on their part could trigger a fateful realignment that could reshape the region while hastening the emergence of a new order.

jeudi, 06 février 2020

On The Decline In US Strategic Thinking And The Creation Of False Stereotypes

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On The Decline In US Strategic Thinking And The Creation Of False Stereotypes

Ex: https://www.geopolitica.ru

In early January 2020, the RAND Corporation published its latest research report on Russia entitled “Russia’s Hostile Measures. Combating Russian Gray Zone Aggression Against NATO in the Contact, Blunt, and Surge Layers of Competition”.

The report is made up of four chapters: 1. Russian hostile measures in every context; 2. The evolution and limits of Russian hostile measures; 3. Gray zone cases and actions during high-order war; and 4. Deterring, preventing, and countering hostile measures. There are also two appendices: 1) An evolutionary history of Russia’s hostile measures; and 2) Detailed case studies of Russia’s use of hostile measures.

By the headings alone, it is possible to gauge the kind of psychological effect that the authors of the monograph wanted it to have. They clearly wanted to say that Russia as a political entity is aggressive – it has been that way throughout history and it will continue to be so in the future – and it is therefore vital to prevent such aggression in a variety of ways.

It is also stated that the report was sponsored by the US Army as part of the project “Russia, European Security, and ‘Measures Short of War’” and that the research and analysis was conducted between 2015 and 2019. The purpose of the project was “to provide recommendations to inform the options that the Army presents to the National Command Authorities to leverage, improve upon, and develop new capabilities and address the threat of Russian aggression in the form of measures short of war.” In addition, the report was reviewed by the US Department of Defense between January and August 2019, and the RAND Corporation conducted seminars in European NATO member countries as part of the project. Notably, one of the first events was held in February 2016 at Cambridge University, which has become a kind of hub for visiting experts from other countries.

From a scientific perspective, the report’s authors adhere to the classical American school – Kremlinologist George Kennan and his concepts are mentioned, as is Jack Snyder, who coined the term “strategic culture” on the basis of nuclear deterrence. The sources referred to in the footnotes are also mostly American, with the exception of a few translated texts by Russian authors (both patriots and liberal pro-Westerners) and official government bodies. But, on the whole, the report is of rather poor scientific value.

Two interrelated topics are discussed in the first chapter that, over the last five years, the West’s military and political communities have steadfastly associated with Russia – the grey zone and hybrid warfare. It is clear that these phrases are being used intentionally, as is the term “measures”, since Western centres are trying to use the terminological baggage of the Soviet past alongside their own modern concepts, especially when it refers to military or security agencies (the term “active measures” was used by the USSR’s KGB from the 1970s onwards). It is noted that NATO officially began to use the term “hybrid warfare” with regard to Russia following the events in Crimea in 2014.

Examples given of active measures during the Cold War include: assassination (the murder of Stepan Bandera); destabilisation (training Central and South American insurgents with Cuba in the 1980s); disinformation (spreading rumours through the German media that the US developed AIDS as a biological weapon; disseminating information about CIA sabotage efforts); proxy wars (Vietnam, Angola); and sabotage (creating panic in Yugoslavia in 1949).

Although America’s involvement in such techniques was more sophisticated and widespread (from establishing death squads in Latin America and supporting the Mujahideen in Afghanistan by way of Pakistan to the Voice of America radio programmes and governing remotely during riots in Hungary and Czechoslovakia) and certain facts about the work of Soviet intelligence agencies are well known, the examples cited of measures taken by the USSR are not backed up by authoritative sources.

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Russia’s hostile measures in Europe

Other methods for influencing the report’s target audience are noticeable, and these have been used before to create a negative image of Russia. These include a comparison with the actions of terrorist organisations: “the shock and awe generated by the blitzkrieg-like success of Russia in Crimea and the Islamic State in Iraq generated considerable analytic excitement. A few early accounts suggested that Russia had invented a new way of war” (p. 6).

According to the authors, the West had already clearly decided what to call Russia’s actions in 2016. With that in mind:

“– Gray zone hostilities are nothing new, particularly for Russia.

– Russia will continue to apply these tactics, but its goals and means are limited.

– Deterring, preventing, or countering so-called gray zone behavior is difficult” (p. 7).

The report also states that many articles on the subject written in 2014 and 2015 contained overly exaggerated value judgements, but, in 2017, analyses of the grey zone and hybrid warfare shifted towards a balanced and objective view of Russian power.

This should also be queried, because a relatively large number of reports and papers on similar topics have been published since 2017. Even the US national defence and security strategies had a blatantly distorted view of both Russia and other countries.

The only thing one can possibly agree with is the coining of the new term “hybrid un-war”, which emerged from debates in recent years. It’s true that Russia is employing certain countermeasures, from modernising its armed forces to imposing counter sanctions, but many of these are in response to provocative actions by the West or are linked to planned reforms. Evidently, the authors understand that it will be difficult to make unfounded accusations, so they are covering themselves in advance by choosing a more suitable word. Against the general backdrop, however, the reference to an “un-war” seems rather vague.

It should be noted that the first appendix contains a list of academic literature on Soviet and Russian foreign policy that supposedly backs up the authors’ opinions on the methods of political warfare being carried out by Russia (and the USSR before it). Among the most important sources are declassified CIA reports and assessments, along with similar files from the US National Security Archive that were posted online by staff at George Washington University. Needless to say, the objectivity of documents like these is rather specific.

The section on the institutionalisation and nature of Russian hostile measures is interesting. The authors point out that Russia has an existential fear of NATO and the West as a whole because it has been threatened by external invasion for centuries. The timeline begins in the 13th century with the Mongol invasion that ended with the destruction of Moscow, and it finishes with Germany’s invasion of the USSR and the deaths of 20 million Russians. Interestingly, the 20th century also includes the North Russia intervention by the US and its allies. Such selectivity is surprising, as if there had been no aggression from the Teutonic Order or other wars prior to the 13th century. The 18th century is excluded from the list entirely, yet it was a pivotal era for the Russian state (the Great Northern War, the wars with the Persian and Ottoman empires, the Russo-Swedish War and so on), when numerous external challenges had to be met.

But the report then mentions NATO’s expansion to the East and America’s use of soft-power methods, including the organisation of colour revolutions in the post-Soviet space, where there were Russian client governments. Although it says in justification that NATO never threatened Russia, it emphasises that NATO’s physical infrastructure and military capabilities forced Moscow to include it on its list of national security threats.

In addition to this, the RAND experts point out Russia’s worry over internal revolt. The report once again provides a selective timeline that includes the Decembrist revolt, colour revolutions in the post-Soviet space, and even the war in Syria, which is described as “a long-standing Russian client state” (p. 15).

It then goes on to paraphrase Dmitri Trenin, director of the Carnegie Moscow Centre, who said that the Kremlin fears US intervention and the Russian General Staff fears NATO intervention. It therefore follows that “[t]he perception of a threat influences behavior, even if the perceived threat is overblown or nonexistent. Whether or not one believes that worry, or even paranoia, is the primary driver behind current Russian actions in the gray zone and its preparations for high-order war, this essential element of Russian culture demands an objective and thoughtful accounting” (p. 16).

Following this is a description of the security apparatus that carries out hostile measures. A line is drawn between the NKVD, KGB and FSB, and these are also joined by the SVR, for some reason. The armed forces are considered separately, with a focus on the GRU and special forces. And that’s it. There is no mention of the police, the public prosecutor’s office and the investigative committee or even the FSO. It is even a bit strange not to see “Russian hackers” and private military companies, which are a regular feature of such reports. It is also noted that current actions are nothing other than a “continuity of the Brezhnev Doctrine” (p. 21), which only exists in the imaginations of Western experts. The authors themselves acknowledge further on that this is how speeches by Brezhnev and Gromyko, quoted in Pravda in 1968, were interpreted by Western observers.

On the next page, it claims that neo-nationalism is an ideological tool for Russian foreign policy! And there is another rather interesting passage further on, when the authors of the report confuse former Russian Foreign Minister Igor Ivanov with former Russian Defence Minister Sergey Ivanov. Although they mention Igor Ivanov’s name in the context of grand strategy, foreign policy and neo-nationalism in Russia, they then refer to “Ivanov’s own 2003 military doctrine and reform plan” (p. 23). And this is given as confirmation of the aggressive neo-nationalist strategy that, according to the authors, is associated with Igor Ivanov! If the authors had been more attentive, they would have discovered that, at that time, Igor Ivanov was serving as the head of the foreign ministry, while the defence minister was Sergey Ivanov. Especially as they make reference to an article by a Western author, who, in 2004, analysed the Russian defence ministry’s reform and uses the right name (Matthew Bouldin, “The Ivanov Doctrine and Military Reform: Reasserting Stability in Russia,” Journal of Slavic Military Studies, Vol. 17, No. 4, 2004). It seems that, when compiling the report, they simply copied an additional footnote to lend extra weight, but it was the wrong one.

It goes without saying that such a large number of errors undermines the entire content of the report. And this raises a logical question: what was the authors’ intention? To earn their money by throwing a bunch of quotes together or to try and understand the issues that exist in relations between Russia and the West?

Judging by the number of mistakes and biased assessments, it was most probably the former. There are also traces of a clear strategic intent, however.

This can be seen in the description of the grey zone where Russia is actively operating, because the case studies provided as examples of Russia’s activities in the grey zone are its bilateral relations with Moldova (1990–2016), Georgia (2003–2012), Estonia (2006–2007), Ukraine (2014–2016), and Turkey (2015–2016). According to the authors, then, the grey zone is independent sovereign states, including NATO members! And virtually all of them, with the exception of Turkey, are former post-Soviet countries that are in the sphere of Russia’s natural interests.

As for the methods that Russia allegedly employs, these are all heaped together in a big pile: economic embargoes, which have been imposed by Moscow for various reasons (the ban on wine imports from Moldova and Georgia, for example), support of certain political parties, compatriot policies, and diplomatic statements and sanctions (in relation to Turkey, for example, when a Russian plane was shot down over Syria).

Eventually, the report states: “Our five cases may not stand alone as empirical evidence, but they are broadly exemplary of historical trends. […] Russia applies hostile measures successfully but typically fails to leverage tactical success for long-term strategic gain” (p. 49).

From this, the report concludes that:

“1. Russia consistently reacts with hostile measures when it perceives threats.

  1. Both opportunism and reactionism drive Russian behavior.
  2. Russian leaders often issue a public warning before employing hostile measures.
  3. Short- and long-term measures are applied in mutually supporting combination.
  4. Diplomatic, information, military, and economic means are used collectively.
  5. Russia emphasizes information, economic, and diplomatic measures, in that order.
  6. All arms of the government are used to apply hostile measures, often in concert.”

In their description of Russia’s actions, the RAND experts even go so far as to include resistance to the Wehrmacht in occupied Soviet territories during the Second World War, including the partisan underground, as an example of “Soviet hostile measures”, when “Soviet agents aggressively undermined the German economic program […] in the western occupied zone”! (p. 53). The report then goes on to say: “By the time the Soviets shifted to the counteroffensive, they had generated a massive, multilayered hostile-measures apparatus tailored to complement conventional military operations” (p. 53) and “[f]ull-scale sabotage, propaganda, and intelligence operations continued apace throughout the war” (p. 54). Immediately after this ludicrous statement is a paragraph on the actions of the KGB and GRU against insurgents in Afghanistan. This is then followed by an attempt to predict what Russia will do in the future.

So, from the report we can draw the following conclusions. First, it is unclear why the “hostile measures” described in the report include fairly standard practices from international experience that are also used in the West as democratic norms. Second, the report contains a number of distorted facts, errors, incorrect assessments and conclusions that undoubtedly undermine its content. Third, such specific content with attempts to manipulate history is clearly intended to further tarnish Russia’s image, since it will be quoted by other researchers and academics in the future, including by way of mutual citation to reinforce credibility. Fourth, if the US command and NATO are going to perceive this mix of speculation, phobias and value judgements as basic knowledge, then it really could lead to a further escalation, although the hostile measures will be employed by the US and NATO. Fifth, the report clearly adheres to the methodology of the liberal interventionist school, which is somewhat strange for a study that claims to be a guide to action for the military, since the US military usually adheres to the school of political realism, in accordance with which the interests of other states must be respected. And since Russia’s sphere of interests is included in the grey zone, this suggests attempts to deny Russia its geopolitical interests.

Source: OrientalReview

mardi, 04 février 2020

Une autre idée de l'Europe - Les limites spirituelles de l'Europe d'aujourd'hui et le bilan critique de la modernité

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Une autre idée de l'Europe

Les limites spirituelles de l'Europe d'aujourd'hui et le bilan critique de la modernité

« Ab integro nascitur ordo »

Irnerio Seminatore

Ex: http://www.ieri.be

LA PERSONNALITÉ DE L'EUROPE

L'idée de « limites géopolitiques et stratégiques » ou celles de « limites spirituelles » est décisive pour l'Europe.

C'est autour d'elles que se fera ou ne se fera pas à l'avenir l'unité politique du continent, comme « communauté de destin, de civilisation et de responsabilités ». Le domaine où les « limites » de l'Europe sont les plus évidentes est celui de la puissance politico-militaire et d'une diplomatie réaliste, anticipant sur les grands équilibres du monde et réagissant à des situations decrise, désormais multiformes.

De surcroît, les politiques d'élargissement, de proximité et de voisinage 1 n'ont de sens que si l'Europe revendique et défend une identité, une personnalité et une histoire, bref une certaine idée de l'Europe.

En revanche l'idée des « limites spirituelles » de l'Europe est moins évidente et se heurte de plein fouet à la modernité européenne, à ses issues historiques et à son héritage institutionnel, dont participe le processus d'intégration qui est parvenu à un seuil existentiel critique.

A l'évidence, l'Europe du présent est taraudée par l'épuisement de son « idée-guide » et de son projet politique. Cet épuisement a des répercussions sur son engagement et sur sa foi combattante. Le doute de l'Europe sur elle-même découle d'une dépolitisation des masses et des élites et du sentiment de désenchantement qui en résulte. Ces évidences montrent également que les élites européennes ont perdu toute relation avec la politique comme « violence conquérante » (M. Weber).

Aux yeux des analystes, la situation actuelle de l'Europe offre le spectacle d'une coexistence hybride de sécularisation de la foi, de neutralisation et laïcisation des consciences, d'une étonnante égalisation de valeurs incompatibles provenant d'un multiculturalisme déroutant.

Ce dernier est le signe annonciateur d'une « latence de l'ennemi »2, l'autre visage d'une cohésion introuvable de la société.

Face à une « démocratie désarmée » et à une reformulation nécessaire du « concept d'ennemi », tous les signes de notre temps indiquent que nous vivons une période d'épuisement. L'Europe est devenue une puissance qui recherche une seule légitimité, celle du « status quo ».

Or, tous les grands changements et toutes les grandes mutations proviennent de la force transcendante d'une « idée-guide » qui refuse les garanties offertes par le « status quo ».

SUR LA CONNAISSANCE DU PRÉSENT

À l’inverse de ce qui se passe sur la scène des croyances où toute reconnaissance authentique de la religion apparaît comme un retour à un principe premier, la désacralisation absolue de l’Europe et de l’esprit européen a progressé dans la vie publique comme dépolitisation. Cette neutralisation de l’existence est vécue par les masses comme une phase de cessation de la guerre et comme l’affirmation définitive de la « paix universelle », ou comme « la fin de l’histoire » selon l’expression de Francis Fukuyama.

Cependant, la loi secrète et improférable du vocabulaire de l’histoire nous dit que la « guerre la plus terrible peut être conduite au nom de la paix, l’oppression plus horrible au nom de la liberté et de la déshumanisation plus abjecte seulement au nom de l’humanité » (C.Schmitt-1929).

L’Europe mène à son bout un processus qui a débuté il y a cinq siècles, le processus de sécularisation de la politique. Dans les cinq derniers siècles, l’Europe a connu quatre phases différentes de son évolution. Elle a été organisée par ses élites autour de quatre grands regroupements de principes ou de centres de références spirituels, avant d’aboutir à l’époque actuelle, une époque d’agnosticisme et d’indifférence, caractérisée, selon l’expression de Ortega y Gasset par « l’âme servile et docile ».

LES « LIMITES SPIRITUELLES » DE L’EUROPE D’AUJOURD’HUI

Pour mieux en venir aux « limites » de l’Europe actuelle et à l’utopie de la réconciliation et de l’harmonie des intérêts, ainsi qu’à l’humanisme moralisant de la « pensée servile », il faut en venir à ce procès unique de l’histoire européenne et, suivant Vico, Comte et Schmitt, à l'examen de cette évolution, permettant de dégager une loi générale du développement humain.

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Cette loi fait référence à l’existence de centres organisateurs de la vie spirituelle d’une époque, hiérarchisant toutes les grandes orientations venant des élites-guides, « l’évidence de leurs convictions et de leurs arguments, le contenu de leurs intérêts spirituels, les principes de leurs actions, le secret de leur succès et la disponibilité des grandes masses à se laisser influencer » (Schmitt).

Ainsi, la neutralisation spirituelle de la conscience européenne remonte au XIX e siècle, à l’apparition d’une neutralité culturelle générale, dont l’« État agnostique et laïc » est l’expression emblématique. La légitimité de l’État repose désormais sur sa neutralité et son agnosticisme moral. C’est un État qui renonce à commander l’économie, mais aussi les consciences. Dans l’évolution de l’histoire de l’esprit européen, il importe de souligner que le centre de référence des idées est un terrain de lutte et de combat. En effet, l’accord ou le désaccord principal auquel tout le reste est subordonné permet d’atteindre l’évidence des choses, la compréhension des phénomènes et l’ordre de participation dans la vie sociétale.

Cette migration européenne des centres de référence intellectuels d’un terrain à l’autre, désacralise progressivement l’histoire de la pensée européenne, la neutralise et la dépolitise.

L’humanité européenne a accompli en cinq siècles une complète migration du terrain de la lutte vers un terrain neutre, allant de la foi vers l’agnosticisme, des guerres de religion aux guerres nationales, puis économiques et pour finir idéologiques.

Dans cette transition il y a eu déplacement successif du terrain du compromis général, qui de confessionnel, devient national, puis social et enfin idéologique et pour terminer neutre.

Au bout du parcours la neutralité spirituelle et politique parvient à atteindre un état de néant spirituel, celui d’une politique sans âme. C’est à ce stade, le stade du vide de l’esprit, que triomphe une nouvelle idée, abstraite et dépassionnalisée, sécularisée et dépolitisée, celle de l’Europe comme État postmoderne, un État sans État, une politique sans politique, un pouvoir sans autorité, une désacralisation sans légitimité ; une forme d’État sans sujets, car l’idée même de citoyen se traduit en un concept vide et totalement désincarné.

AUX RACINES PHILOSOPHIQUES D’UNE « AUTRE MODERNITÉ »

A la source de la modernité occidentale, la référence immédiate est celle de la tradition des Lumières. Cette racine est définie par le culte de la raison, l'affirmation de l'universalisme et l'autonomie de l'individu, s’incarnant politiquement dans la civilisation qui porta la révolution des droits de l'homme. Or cette source n'apparaît plus aujourd'hui comme l'origine unique de la modernité occidentale. Une « autre modernité », s'est définie par opposition aux Lumières, par un corpus de doctrines anti-cosmopolitiques, nourrissant une culture dans laquelle les certitudes de la raison ont été combattues par les vieux enchantements de la religion et de la foi.

Renaît aujourd'hui dans le monde, plus violent que jamais, le divorce entre la foi et la raison qui se traduit, d'une part, par la pensée radicale de l'Islam, activée par une hostilité principielle à l’Occident, et, de l'autre, par le relativisme philosophique et les doctrines du pluralisme et de la complexité.

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Si les idées des Lumières ont engendré la civilisation des Droits de l'homme et de la Révolution et si ses grands noms restent Voltaire, Montesquieu Rousseau et Kant, la rupture du rationalisme avec la pensée de la tradition, s'incarnant politiquement dans les courants jacobins, contesta radicalement les idées reçues et l'ordre établi.

Dans le climat du renouveau intellectuel du XVIII e, l'opposition aux Lumières se fit cependant au nom de l’affirmation d'une « autre modernité », qui eut pour pères spirituels Edmund Burke (1729-1797 – historien anglo-irlandais) et Johann Gottfried Herder (1744-1803 – pasteur et patriote allemand).

Ceux-ci réfutèrent les idées universelles au nom de l'importance des communautés originelles, le peuple ou l'ethnos, la Gemeinschaft au lieu de la Gesellschaft, seules matrices culturelles de 1'« essence » spirituelle de l’individu, baigné dans la particularité d'une histoire collective toujours singulière.

Ce sont là les origines occidentales du conservatisme libéral s’opposant au déracinement de l’abs traction, de la raison pure et du culte des idées, faites pour être aimées par elles-mêmes dans le seul but de réinventer le monde.

Ainsi, sur les fondements d'une pensée more geometrico, une pensée « sans pères ni ascendants », le jacobinisme engendrera les doctrines du changement radical de l'homme, de la société et de l'histoire, que l’utopie marxiste convertira en totalitarisme et en antihumanisme, dans le but de réaliser une société unifiée et homogène, sans divisions ni conflits.

Or, puisque les Lumières marquèrent une rupture avec la théologie chrétienne, les idées de raison pure et le système des droits de l'homme, qui constituèrent le fondement du libéralisme politique et de la démocratie représentative, apparurent plus exportables à d'autres contextes culturels, généralisables à d'autres traditions et à d'autres histoires sociales et politiques. Par ailleurs, si la tradition réacquiert aujourd'hui la même légitimité que la démocratie représentative moderne, le relativisme historique ne devient-il pas la doctrine philosophique plus pertinente pour comprendre le monde contemporain, son pluralisme et sa complexité ?

Et la démocratie, comme forme de régime dont la seule source de légitimité est une fiction, la « volonté générale », peut-elle constituer encore le dépassement inévitable de la tradition et le fondement d'un équilibre de pouvoir propre aux régimes constitutionnels pluralistes, commandant le style d'une collectivité, son histoire et son avenir ?

L'ESPACE PLANÉTAIRE ET LE DESTIN OCCIDENTAL

La particularité du « destin occidental » et le changement du rapport entre l'Europe et le monde nous incitent à dresser un bilan critique des acquis et des dérives de la Modernité.
Ce bilan se heurte à une impossible synthèse entre « l'universel » européen et les particularismes locaux. Il en résulte ainsi une nouvelle approche intellectuelle comportant l'abandon progressif des aspirations universalistes des Lumières qui apparaissent désormais désincarnées et abstraites. Les convictions de l'Universel avaient fait croire, aux XIXième et XXième siècles, que l'on pourrait surmonter les obstacles de la différenciation inégalitaire de la société et l'hétérogénéité naturelle du monde, par l'arbitraire homogénéité des concepts. Cette vengeance spiritualiste de « l'Histoire » comporte l'émergence d'un “Nouveau Cycle Intellectuel”, relativiste, organiciste et anti-rationaliste.

Ce courant s'oppose aux généralisations arbitraires et aux certitudes rationalisantes et cela au nom du monde historique, comme totalité des formes d'existence de la condition humaine et surtout comme polythéisme de valeurs incompatibles, ou pour le dire avec Max Weber, comme opposition irréductible des croyances et « guerre des dieux ».

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Le grand dilemme, élémentaire et immédiat, qui se pose aujourd'hui à l’Europe consiste à savoir si on peut faire coexister l’utopie du droit public et la réalité de la politique mondiale.

Et si l’« essence » du politique peut être inscrite, à l’extérieur, dans la dialectique aventureuse et conflictuelle de l’un et du multiple et à l’intérieur dans un réseau de relations fonctionnelles, engendrant une version dispersée et administrative de la théorie de la décision et une image tranquillisante de la paix, la pax apparens de Thomas d’Aquin.

ADAPTATION INSTITUTIONNELLE OU REFONDATION RADICALE

Face à l'épuisement de son principe constitutif, au dévoiement de sa mission et à la perte grandissante de sa légitimité, de quoi l'UE a-t-elle besoin, comme fille de la « raison pure » et dernière incarnation de l'utopie rationaliste, pour faire face aux défis de notre temps.

D'une simple adaptation institutionnelle ou d'une refondation radicale ? A-t-elle besoin d'une nouvelle idée historique et laquelle ? Doit-elle fédérer des Nations et reconnaître la hiérarchie naturelle des plus puissantes d'entre elles ?

Ce qui fait toujours problème dans une période de mutations est la transformation d'une philosophie en une stratégie, par le biais de l'appareil institutionnel. L'appareil en lui-même est inerte, sans volonté ni action, car les institutions n'ont d'autres fonctions que de transformer les idées en pouvoir. En poursuivant le diagnostic de l'UE et en traçant le bilan désenchanté d'une physiologie institutionnelle en crise, la santé de l'organisme apparaît affectée par de multiples syndromes dégénératifs en contraste avec le retour des États.

Du point de vue des « limites historiques », l''autorité constitutionnelle de l'UE n'a pas encore franchi le seuil de « l'autorité fonctionnelle » et les jeux compensatoires entre pays-membres se sont fait valoir en termes de relations de puissance entre États souverains, au sein du processus d'intégration et de manière concertée, y compris en matière économique, (couple franco-allemand), mais en dehors du cadre d'intégration.

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Dans la première phase de mise en œuvre du processus d'intégration, l'essence profonde des relations internationales, structurellement fondée sur l’état asocial du système inter-étatique a été masquée par l'idéalisation militante du « combat pour la paix », qui a inspiré la politique étrangère de l'Union et s'est réclamé d'un forme d'utopisme légaliste et juridiste.

Cette idéalisation a infirmé les préceptes de prudence et d'équilibre du réalisme classique, au nom du multilatéralisme et de la sécurité collective, qui constituent encore aujourd'hui les deux référents majeurs de la pratique diplomatique de l'UE.

LE CONCEPT « D'ENNEMI » ET LA « SÉCURITÉ COLLECTIVE »

Or l’absence de la figure de l’ennemi dans la définition du concept européen de sécurité est capitale pour la compréhension de sa faiblesse. En effet, cette absence est essentielle pour déceler la nature des réponses prévues pour faire face aux défis et aux menaces extérieures.

Cette absence de l’« ennemi » en acte, n’exclut guère la définition d’un « état latent d’hostilité », comme situation intermédiaire entre l’état de conflit et l’état de paix.

La « limite » du concept de sécurité adopté par l'Union prend la forme d'une dilution de sa personnalité dans un tout politiquement hétérogène, le multilatéralisme des Nations Unies, où les États démocratiques coexistent avec des États voyous et des États autocratiques ou encore des États en faillite. Il en résulte une autre « limite » de l’UE, son aveuglement face à la transformation conjointe du système international et de la puissance. En réalité la caractéristique principale d’une puissance est son unilatéralisme, autrement dit l’évaluation indépendante et autonome de ses choix existentiels, ne comportant pas de dilution de la volonté d’affirmer son identité et son avenir, en exécution des délibérations d’une enceinte multilatérale, les Nations unies, à l’âme « servile et docile », une enceinte qui n’est guère l’expression de la puissance de la paix et de son idéal, mais le simple substitut de la puissance qui lui fait défaut.

En ce qui concerne les aspects constitutionnels de l'UE, les « Traités de Rome » ou de Lisbonne n'ont pu amoindrir le sentiment d'appartenance nationale, car la gestion de l'identité et de la culture, qui n'a jamais été l'apanage de l'intégration, est restée de compétence nationale. A l'inverse, « l’appétit naturel des hommes pour l’état civil » et pour la paix, qui a été érigé en postulat moral du système européen a provoqué une inversion des conceptions westphaliennes de l’État, par la fiction de la « souveraineté partagée ».

Or, la doctrine de la « souveraineté partagée » n'a guère protégé les nations et les citoyens des turbulences de l'Histoire, de telle sorte que les partisans de « l'Europe des Patries » ont été les seuls à se préoccuper, paradoxalement, de l'interprétation extérieure de la souveraineté et donc de l'indépendance politique de l'Europe sur la scène internationale.

Du point de vue stratégique, la mutation de la souveraineté des États-forts découle de la coordination stratégique du BAM aux mains d'Hegemon et celle de « souveraineté limitée » a été élaborée par R. Haas à propos des États faibles et à base sociale non-viable.

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Le « système de défense » et de protection avancée du BAM est en effet un « système d’intégration politique » créateur de subordination et de dépendance des alliés vis-à-vis de la puissance dominante, tandis qu’il se configure comme un système d’« insularisation », et de containment pour les adversaires ou les rivaux.

Vis-à-vis des États faibles, la doctrine des « limitations de souveraineté » est applicable aux régimes autoritaires et intégristes, ainsi à une « souveraineté fictive « doit faire place une « souveraineté limitée ».

MODÈLES DÉMOCRATIQUES ET CRISES DE LÉGITIMITÉ

La résistance des sociétés non occidentales au rationalisme historique des Lumières a été dictée par la vocation de la philosophie rationaliste à imprimer un cours « critique » et « réformateur » aux ensembles sociaux traditionnels et à leur imposer « d'autres valeurs », d'autres justifications politiques et d'autres principes de légitimité, bref à les occidentaliser et les dénaturer.

Cela concerne en particulier l'imposition de régimes et modèles démocratiques et, dans l'ordre culturel, une vision problématique et laicisante de l'Histoire, qui est antithétique par rapport à la tradition.

Du point de vue des particularismes culturels, la diversité des cultures et des peuples qui restent les sujets collectifs de l'histoire appelle à une différence de perceptions, dans l'affrontement entre identités, longtemps reniées, et aujourd'hui ressurgissantes. En réaction au mouvement de mondialisation, de nouveaux facteurs de fragmentation et de désordre accroissent l'hétérogénéité du système et simultanément les mécanismes de régulation existants, régionaux ou universels, apparaissent inappropriés à gérer ou à maîtriser l'interdépendance de la planète.

En perspective, l'uniformisation de la culture nous montre que le processus de mondialisation a pour corollaire, l'irruption de nouveaux acteurs, individus et minorités, par delà les États ou les sociétés, revendiquant la reconnaissance de leurs statuts, juridiques et politiques, dans un horizon temporel amplifié et de ce fait, plus complexe.

Aujourd'hui les dessous de l'Histoire font apparaître les déceptions amères d'une crise de légitimité des démocraties, des conceptions de l'État de droit et des droits universels, coupables d'avoir dissocié l'intime relation entre l'universel et le particulier au profit du premier, ouvrant la voie à la révolte de la tradition et du passé, comme formes d'historicité authentiques.

Dans cette impossible synthèse entre les différentes approches de l'histoire et les manifestations de la vie spirituelle prenant corps dans la diversité des régimes et des formes de gouvernement, « l'universel » européen se heurte à une série innombrable de singularités culturelles, comme « inhérences » des régimes politiques à leur propre histoire. Par rapport à ces histoires individuelles et locales tout ce qui vient de l'extérieur apparaît comme une greffe « sans inhérence » à un passé, à une tradition particulière ou à une forme concrète du pluralisme historique. Cet heurt de l'universel et du particulier est préjudiciable pour tous les systèmes de concepts à prétention universaliste et en particulier pour le système d'idées abstraites et universelles héritées des Lumières.

En effet, si « l'universel » est la connexion nécessaire entre toutes les déterminations de la chose, ou encore le prédicat commun de plusieurs choses, les particularismes du monde de l'âge planétaire, idées, cultures, civilisations, régimes politiques, sociétés, ne peuvent exister, au niveau de la connaissance, que comme des épiphénomènes.

Ils figurent ainsi comme entités négligeables dans la définition d'une loi générale de l'évolution humaine, qui impose l'affirmation, nécessairement conflictuelle, d'un système politique sur les autres et qui fait du système démocratique un modèle hypostasié, là même où il est un régime révocable, périssable, précaire et contingent.

L'élargissement du « modèle démocratique » est apparu ainsi comme l'expression d'une vision utopique de l'Histoire et s'est heurté, à une interprétation messianique du monde historique.

La tradition et les sociétés traditionnelles témoignent de l'expression d'autres formes d'« historicité », indifférentes à l'idée de « démocratie », sauf pour les couches intellectuelles cosmopolites, libertaires et non organiques, sans légitimité et exclues des offices publics.

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Ces sociétés représentent le démenti patent d'une conception de l'histoire comme abstraction.

L'interprétation de la démocratie comme « modèle » est également la négation de l'évolution des régimes politiques selon leur propre loi, ou selon leur propre individualité historique. Si le « modèle démocratique » devait prendre racine, cela correspondrait au triomphe de la « cité céleste» sur la « cité terrestre» de Saint Augustin, où le « bien » l'emporte définitivement sur le « mal ».

Ce triomphe clôturerait la doctrine moderne des cycles historiques et se conclurait définitivement par la « fin de l'histoire » (F. Fukuyama). Or, s'il y a toujours quelque chose de messianique dans cette fin de l'Histoire comme conclusion d'un cycle, c'est bien ce retour du monde à Dieu par le réenchantement de la foi. C'est le triomphe sur terre de l'agneau céleste.

Peut-on dès lors réenchanter le projet européen et repartir d'un ordre nouveau et d'une nouvelle idée de l'Europe en phase avec notre temps et en prise directe avec le « nouveau cycle intellectuel » ?

 

Bruxelles, le 19 Février 2014

 

 

Pensées interdites

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Pensées interdites

par Rémi TREMBLAY

C’est une banalité que d’affirmer que les Milléniaux lisent peu. Bercés par les écrans et gavés par les médias sociaux et les vidéos en ligne, ils n’ont que peu d’intérêt pour la lecture et s’il existe des exceptions à cette règle, il reste que la plupart ne s’emballeront jamais en lisant la prose de Charles Maurras ou de Lionel Groulx. Mais l’objectif n’est pas ici de les convaincre de s’intéresser à ces lectures qu’ils trouveront probablement fastidieuses et rébarbatives, mais de leur présenter un livre choc composé d’une série d’aphorismes qui saura capter leur intérêt et les faire renouer avec la lecture, au moins le temps d’un livre.

ED40Y1nWwAA7BhA.jpgLe livre de Grégory Roose, Pensées interdites, est parfait pour celui qui n’a jamais ouvert un ouvrage de politique ou que rebute l’idée de se plonger dans de grandes dissertations philosophiques, bref, un ouvrage idéal pour le Millénial ou quiconque lit peu.

L’auteur en est à son premier titre. Mal pensant comme on les aime s’assumant totalement, Roose constate le Grand Remplacement et propose comme voie de sortie, le Grand Rapatriement, soit le divorce avec les éléments exogènes qui ont refusé de s’assimiler. Il est temps de dire adieu à ceux qui partagent la même maison, mais qui ne l’aiment pas et qui ne nous aiment pas. Nul racisme chez lui; il croit l’assimilation possible, mais celle-ci n’est réalisable que si les immigrants sont de bonne foi et s’ils ne sont pas trop nombreux. Deux conditions que l’immigration comme elle se pratique aujourd’hui ne remplit pas. Ainsi, « le Grand Rapatriement doit être la conséquence opérationnelle d’une rupture de contrat entre un peuple autochtone et des fragments de peuples exogènes et dissidents ».

Ses réflexions, parfois humoristiques, voire sarcastiques, touchent un grand nombre de sujets, de la déferlante migratoire au féminisme moderne en passant par l’automobile et le journalisme. Chaque sujet mériterait une analyse complète, mais c’est justement là le charme des aphorismes; présenter en quelques mots une pensée complexe. L’aphorisme est à l’essai politique, ce que le haiku est au sonnet.

Pour bien exemplifier le style de Roose, le mieux est de présenter certaines de ses réflexions :

  • Avoir toujours raison est un art. Savoir reconnaître ses torts est une vertu. La plupart des politiciens sont des artistes vicieux.

  • La loi contre les « fake news » est censée « protéger la vie démocratique et républicaine ». Tout comme le nom officiel de la Corée du Nord contient les mots république et démocratique. Vous me suivez ?

  • Notre défaite démographique, concomitante à l’invasion migratoire, sonnerait le glas de notre civilisation deux fois millénaire.

  • La gauche dite « antiraciste » racialise tous les débats, mais c’est la droite qui est régulièrement qualifiée de raciste et de réactionnaire. Cette gauche est un fléau sociétal qui doit être ringardisé au nom de l’intérêt général.

  • L’inversion des flux migratoires est notre seul salut possible. À défaut, la civilisation européenne, subjuguée, disparaîtra dans quelques générations.

  • Ne pas dire « égorgé », dire « blessé mortellement au cou »; ne pas dire « immigré clandestin », dire « primo-arrivant »; ne pas dire « Grand Remplacement ». Surtout, ne pas le dire.

  • La censure sur les réseaux sociaux s’organise. La presse clandestine a toutes les raisons de renaître de ses cendres.

L’auteur n’a pas le même sens de la formule que Robert Poulet ou Xavier Eman, plus contemporain, mais il n’en demeure pas moins que ses réflexions sont la plupart du temps justes et parviennent en quelques mots bien sentis à déconstruire l’argumentaire de nos opposants, empêtrés dans leurs contradictions, ce qui nous fait oublier le manque de fil conducteur. On reconnaît chez cet homme le courage que François Bousquet nous exhorte à adopter. D’ailleurs, certaines de ses réflexions auraient pu être tirées du Manuel de guérilla culturelle de ce dernier.

Il ne reste plus qu’à mettre ce livre dans les mains de ceux qui font de l’urticaire à la simple évocation du mot « lecture ». C’est le cadeau idéal pour le neveu millénial ou l’homme trop pressé pour prendre le temps de s’asseoir et de se plonger dans une lecture de fond.

Rémy Tremblay

Grégory Roose, Pensées interdites, Apoxa, 2019, 148 p., 8 €.

• D’abord mis en ligne sur EuroLibertés, le 24 janvier 2020.

lundi, 03 février 2020

Réforme constitutionnelle russe – Le Conseil de l’Europe aux prises avec la souveraineté des États

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Réforme constitutionnelle russe – Le Conseil de l’Europe aux prises avec la souveraineté des États

 
 
par Karine Bechet-Golovko
Ex: http://www.zejournal.mobi

Le débat sur la réforme constitutionnelle russe est arrivé jusqu’au Conseil de l’Europe, qui, comme nous l’avions sans difficulté prévu, s’est indigné de ce qu’un État membre ose encore penser à garantir sa souveraineté, sans pour autant savoir comment s’y prendre. Ici aussi l’Ukraine a été utile pour faussement soulever la question de la supériorité de la Constitution sur le droit international, « originalité » décriée qui est pourtant historiquement le lot des Constitutions, au moins en Europe occidentale. La balle est renvoyée à la Commission de Venise, qui va devoir se prononcer, finalement sur le droit des États à être souverain. L’enjeu est simple : dans ce monde global, il faut réussir à fixer formellement la fin de la supériorité formelle du droit national – les instances européennes vont-elles oser le pas ?

La réforme de la Constitution russe (voir notre texte ici) concerne plusieurs éléments qui s’opposent frontalement à la ligne idéologique globaliste, l’un d’entre eux concerne les rapports de supériorité entre le droit national et le droit international.

La Constitution russe de 1993 prévoit dans son Chapitre 1er sur les fondements constitutionnels, à l’article 15 al. 1, que, je cite :

« La Constitution de la Fédération de Russie a force juridique supérieure (…) ».

Et à l’article 15 al. 4 :

« Les principes et normes universellement reconnus du droit international et les traités internationaux de la Fédération de Russie sont partie intégrante de son système juridique. Si d’autres règles que celles prévues par la loi sont établies par un traité international de la Fédération de Russie, les règles du traité international prévalent ».

Autrement dit, la Constitution russe, comme l’ensemble des textes constitutionnels européens (au minimum) prévoit la supériorité de la Constitution. Les normes internationales sont infraconstitutionnelles, puisque la Constitution a une force juridique supérieure dans le système juridique russe et que les normes internationales sont intégrées, par l’article 15 de la Constitution, dans le système juridique russe. Sachant que sans disposition constitutionnelle prévoyant leur intégration dans le système juridique national, elles ne peuvent avoir d’effets juridiques dans ce système. Mais elles sont supralégislatives, car elles prévalent sur les normes législatives.

cr.jpgC’est notamment le système théorique qui existe en France. C’est le système de hiérarchie des normes, qui découle du théoricien autrichien Hans Kelsen au siècle dernier et qui a fondé le contrôle de constitutionnalité des lois en Europe continentale.

Alors où est le problème ? Il n’est pas juridique, il est politique et idéologique.

Lors de la rentrée parlementaire à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe – APCE, les députés ukrainiens et des pays Baltes (ils siègent dans cet hémicycle justement pour cela et accomplissent parfaitement leurs fonctions) ont interpellé leurs collègues pour attirer leur attention sur la réforme constitutionnelle russe qui, Ô sacrilège !, prévoit la supériorité de la Constitution sur le droit international. Les députés de l’APCE ont alors décidé, devant une telle insolence du constituant russe, de saisir la Commission de Venise (organe consultatif de soft power qui supervise les réformes dans les pays européens). Le fondement juridique n’est pas très clair, ce droit être une atteinte portée à l’image du Parti et de ses dieux.

Selon ces députés, la Russie se prépare à ne pas appliquer les décisions de la CEDH prises à son encontre. Ce qui fut déjà quelques fois le cas, lorsque des décisions (éminemment politiques) contraires à la Constitution russe furent adoptées contre le pays, même si dans la très grande majorité des cas, la Russie exécute les décisions de la CEDH.

Le fait est que la supériorité de la Constitution, bien qu’inscrite dans le texte constitutionnel et dans la culture juridique occidentale, est largement battue en brèche dans la pratique, à la fois – en ce qui concerne les pays européens – par les instances quasijudiciaires, et par les organes politiques, adoptant des normes, sans le consentement de l’État, qui s’imposent dans son ordre juridique interne (puisque la règle de l’unanimité n’est depuis longtemps plus de mise dans les instances de l’UE). Le système du Conseil de l’Europe, à la différence de celui de l’UE, est plus un système d’organes d’influence, devant propager la « bonne parole ». Seule la CEDH, organe quasijudiciaire de ce système, a le pouvoir de prendre des décisions contraignantes à l’égard des États européens membres du Conseil de l’Europe, qui ont reconnu sa juridiction.

Mais ce n’est pas parce que les États ont reconnu sa juridiction, qu’ils ont abandonné, par la même, automatiquement, leur souveraineté nationale, en se mettant bien au chaud sous la régence de son bon vouloir. Les décisions de la CEDH, comme n’importe quel acte de droit international, ne peuvent avoir une force juridique supérieure à la Constitution nationale. Ce que la Cour constitutionnelle russe a plusieurs fois rappelé. Et la Russie n’est pas le seul pays à s’être opposé à la CEDH, l’on compte par exemple l’Italie, la Grande-Bretagne ou l’Allemagne.

Or, le rapport de forces entre la CEDH et les États est tel, que beaucoup s’inclinent, remettant de facto en cause la supériorité constitutionnelle sur le droit international. C’est ici que la réforme constitutionnelle russe prend tout son sens : la Cour constitutionnelle a besoin, face à la radicalisation du combat mené contre les instances nationales par les organes globalistes, dont la CEDH fait partie, d’un appui formel, permettant d’écarter l’application des normes internationales contraires à la Constitution. La réforme constitutionnelle russe ne modifie pas la hiérarchie des normes, elle ne fait que la préciser, la formaliser au regard des nouveaux enjeux.

Or, le pouvoir des instances du monde global se développe dans la marge de flou. Ils ne peuvent ouvertement exiger des États qu’ils renoncent à leur souveraineté à leur profit en contrepartie d’une « protection » – ce comportement serait trop ouvertement mafieux. Et les États doivent garder la face malgré leurs nombreux renoncements et transferts de compétences : ils ne peuvent ouvertement reconnaître qu’ils renoncent à leur souveraineté, tout en prétendant conserver le caractère démocratique de leur système institutionnel, alors fondé sur des élections qui n’ont plus de sens, autre que le maintien de l’illusion. Car il s’agit bien de cela, de la souveraineté. La supériorité juridique de la Constitution est la garantie formelle de la souveraineté de l’État, qui peut ainsi défendre son ordre juridique et en décider. Jusqu’à présent, elle était concurrencée par la supériorité politique du droit international, qui s’impose de facto, mais donc peut être écarté de jure lorsque l’État en a le courage politique, si les normes de droit international contreviennent aux normes constitutionnelles, telles qu’interprétées par les instances nationales.

Le pas que le Conseil de l’Europe veut faire est celui du passage de la supériorité politique à la supériorité juridique du droit international sur le droit constitutionnel. Ce qui conduirait à vider définitivement le peu de souveraineté qui reste aujourd’hui aux États européens. Pour cela l’Ukraine et les pays Baltes ouvrent la voie. La Commission de Venise osera-t-elle une révolution de cette ampleur ? Va-t-elle garantir une prise de pouvoir formelle des instances internationales ? Les États ne seraient plus alors que des coquilles totalement vides, ces coquilles étant encore utiles pour gérer les territoires et les populations qui s’y trouvent, quand les décisions se prennent ailleurs.

Dans cet esprit, le « crime » commis par la Russie aux yeux des instances européennes est de mettre ces États et ces instances internationales face à la réalité de la situation. Son crime, ce qui explique cette réaction, est de dévoiler le jeu qui se joue réellement, sans plus permettre aux uns et aux autres de faire semblant pour garder la face. La Russie tente ici d’effacer cette zone de flou, ce non-dit confortable, dans lequel se développe le pouvoir des instances globalistes.


- Source : Russie politics

vendredi, 31 janvier 2020

Coalescence et tensions interraciales

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Coalescence et tensions interraciales

par Antonin Campana

Ex: https://www.autochtonisme.com

 

« Essayez d'intégrer de l'huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d'un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français » (Charles de Gaulle, rapporté par Alain Peyrefitte). Ce 05 mars 1959, le général de Gaulle venait intuitivement d’appliquer aux populations les principes élémentaires de la mécanique des fluides !

Le processus est bien connu, vérifiez-le avec de l’eau, ce sera plus visible qu’avec du vinaigre. Ainsi, quand on agite vigoureusement un mélange d’huile et d’eau on voit nettement des gouttelettes sphériques d’huile se disperser dans l’eau. Mais dès que l’on cesse cette action, les molécules d’huiles et les molécules d’eau se séparent et se rassemblent selon leur nature. Le processus physique en action s’appelle la « coalescence ».

La coalescence est donc un phénomène par lequel les éléments dispersés d’une substance identique ont tendance à se réunir. Les physiciens nous expliquent que ce processus de rassemblement s’opère sous l’action de ce qu’ils appellent la « tension interfaciale ».

Voilà, approximativement, comment cela se passe :

Les molécules d’huile situées en périphérie des gouttelettes d’huile sont en contact avec les molécules  d’eau. Elles interagissent donc avec celles-ci alors que celles qui sont au centre des gouttelettes n’interagissent qu’avec leurs semblables. Même chose, bien sûr, pour les molécules d’eau. Il s’ensuit que les deux matières, l’huile et l’eau, ne sont pas rigoureusement dans le même état à leur interface et en leur milieu.  Le contact entre molécules d’eau et molécules d’huile rend donc le milieu instable. Chaque molécule est attirée par son propre milieu (force de cohésion) et une « tension », dite « interfaciale », s’exerce là où les deux milieux se touchent. Cependant, comme tous les systèmes, le système engendré par le mélange d’huile et d’eau tend naturellement vers un équilibre qui correspond à la configuration de plus basse tension. Le système modifie donc son organisation pour diminuer l’aire de contact entre les deux milieux. A volume égal, une sphère unique présentera moins de surface de contact que plusieurs sphères dispersées. Les sphères dispersées vont donc se réunir progressivement en une sphère unique. D’où la coalescence observée !

Mais, le principe physique de la coalescence peut-il s’appliquer à des populations ? On notera tout d’abord que la coalescence se produit généralement dans des fluides. On observera ensuite qu’une population se comporte, sous bien des aspects, comme une sorte de « fluide ».

Un fluide est un « milieu matériel parfaitement déformable » dit Wikipedia. Or, quoi de plus « déformable » qu’une population ? Celle-ci peut être dispersée et quasiment réduite à l’état gazeux (« le peuple juif au milieu des nations »). Tel un liquide, une population peut s’écouler hors de ses frontières (l’immigration africaine) et remplir un nouvel espace (Grand Remplacement). Tel un solide, une population peut au contraire former un bloc résilient et compact face à l’envahisseur (la France de la 1ere guerre mondiale). La transition entre les états gazeux, liquide et solide peut être lente, sous l’effet de forces démographiques, culturelles ou économiques, voire brutale, sous l’effet par exemple d’un effondrement militaire.

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Si l’on postule qu’une population peut (aussi) s’analyser comme un fluide, alors nous devrions pouvoir vérifier que le principe de coalescence s’applique également aux populations. L’exercice sera d’autant plus facile que le régime en place organise aujourd’hui le mélange artificiel de populations aussi différentes que le sont l’huile et l’eau. Et que constatons-nous ?

Tout d’abord, que les « molécules autochtones » situées en périphérie du peuple autochtone (la « France périphérique ») sont en contact avec des «  molécules allochtones ». Elles interagissent avec ces dernières alors que les molécules autochtones qui sont au centre du milieu autochtone (la France des métropoles) n’interagissent qu’avec d’autres molécules autochtones. Il s’ensuit, voyez Christophe Guilluy, que face à l’immigration et au vivre-tous-ensemble, les molécules autochtones réagissent différemment selon qu’elles résident au centre ou à la périphérie. Les molécules de la périphérie subissent directement l’immigration de peuplement et réagissent en conséquence, soit par la fuite, soit par la résistance (vote FN), soit par les deux. Les molécules du centre, cultivant un entre-soi rigoureux et protégées de toute promiscuité avec la matière étrangère, ignorent, méprisent et ne comprennent pas les tensions qui animent les molécules de la périphérie. Il s’ensuit que la matière autochtone, notre peuple, n’est pas « rigoureusement  dans le même état à sa surface que dans son milieu ». Cela, bien sûr, se traduit politiquement : LREM pour les molécules du milieu, RN pour les molécules de l’interface.

 Notons, d’ailleurs, que la même configuration doit pouvoir être observée dans la matière allochtone. Les molécules allochtones vivant au centre des banlieues ne connaissent et ne comprennent sans doute pas les problèmes des molécules allochtones au contact de la matière autochtone. La fracture entre allochtones vivant de l’économie parallèle, au centre des banlieues, et allochtones « intégrés », dans l’obligation de composer avec le milieu autochtone, est sûrement aussi profonde que la fracture entre Autochtones vivant au centre des métropoles et Autochtones subissant la présence étrangère.

On observera néanmoins que chaque molécule humaine est attirée par son propre milieu (force de cohésion). Les Autochtones, qu’ils soient au centre ou à la périphérie, entendent préserver leur mode de vie autochtone. Les allochtones, quant à eux, qu’ils soient « intégrés » ou pas, sont séduits par les valeurs culturelles ou religieuses qu’ils ont héritées de leurs parents. Une force de cohésion s’exerce sur les deux milieux humains, sans que ceux qui les composent en soit forcément conscients. Chacun des deux milieux se replie sur lui-même et s’arcboute sur son identité. Aussi les zones de contact entre la matière autochtone et la matière allochtone sont-elles des zones de plus en plus instables. La délinquance, les agressions, la chute des prix de l’immobilier et, globalement, le recul des populations autochtones, caractérisent cette instabilité. Au niveau individuel, lorsqu’on ne peut éviter le contact avec l’Autre, l’instabilité se caractérise par des relations superficielles et peu durables. On se fréquente rarement par plaisir.

En résumé, on observera que la population vivant en France peut être analysée comme un système instable animé de fortes tensions internes. D’où le phénomène de coalescence que l’on constate !

En effet, à l’instar des fluides classiques, la population multiethnique instable va tendre « naturellement vers un équilibre qui correspond à la configuration de plus basse tension ». Le système social va naturellement modifier son organisation pour diminuer l’aire de contact entre les milieux autochtones et allochtones. De même, qu’à volume égal, une sphère unique présente moins de surface de contact avec l’autre milieu que plusieurs sphères dispersées, une population rassemblée présentera moins d’occasions de contacts avec l’autre population qu’une population dispersée. Si mon environnement est autochtone et homogène, je verrais moins d’étrangers que s’il est métissé. Diminuer les points de contacts revient à diminuer les risques de conflit : contrairement à ce que pensent les bobos enfermés dans leur entre-soi, plus les Autochtones et les allochtones se connaissent, moins ils s’apprécient. A un certain niveau, la séparation devient un gage de paix sociale. La coalescence qui en résulte se fera selon le principe éprouvé : « Qui se ressemble s’assemble » !

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Nous dirons que la coalescence, c’est-à-dire le rassemblement des populations selon leur origine, ou si l’on préfère, pour reprendre notre définition, le phénomène par lequel des individus dispersés d’une population identique ont tendance à se réunir, est un processus naturel actionné par le besoin des systèmes, y compris sociaux, de parvenir à l’équilibre. Or, c’est une loi physique : pour parvenir à l’équilibre, ces systèmes n’ont pas d’autres moyens que de diminuer les « tensions interfaciales » qui s’exercent là où les deux milieux se touchent. Et les « tensions interfaciales » dont parlent les physiciens ne sont rien d’autres que les « tensions interraciales » rapportées par les sociologues et les historiens. Un régime politique aspirant à la concorde civile favoriserait donc le caractère naturellement coalescible des populations et ne chercherait jamais à le gommer, comme le fait pourtant la République.

Au début de cet article nous avons dit que l’huile et l’eau mélangées se séparaient automatiquement quand l’on cessait d’agiter vigoureusement le récipient qui les contenait. Imaginons que le récipient soit la France. Imaginons qu’il ne s’agisse pas d’huile et d’eau, mais, comme nous l’avons dit, de populations aussi différentes que le sont l’huile et l’eau. Question : qui agite le récipient ?

A l’évidence le régime en place ! C’est lui, en effet, qui a conçu le mélange, nous assurant qu’il serait stable et enrichissant pour tous. Et c’est bien lui qui secoue la France en voulant « intégrer » de force des immigrés au milieu de notre peuple, en les dispersant dans nos campagnes, en leur réservant des emplois protégés, en obligeant la « mixité sociale », en restreignant la visibilité de notre culture…  C’est bien lui enfin qui, méprisant toutes les lois de la physique des fluides, multiplie et augmente les « surfaces de tension interfaciale », précipitant ainsi notre pays vers la guerre civile.

Le régime est coupable ! Nous lui proposons une solution, s’il veut durer encore un peu : qu’il reconnaisse le droit à l’existence du peuple autochtone de France et qu’il reconnaisse son droit à la coalescence. Il diminuera ainsi des tensions interraciales qui ne profitent à personne… et nous pourrons utilement préparer le « monde d’après » !

Antonin Campana

jeudi, 30 janvier 2020

Russie : la fin pour les Intégrationnistes atlantistes … peut-être ?

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Russie : la fin pour les Intégrationnistes atlantistes … peut-être ?


Source Unz Review via thesaker.is

À présent, nous avons tous entendu la nouvelle, tout le gouvernement russe a démissionné et un nouveau Premier ministre, Mikhail Mishustin, a été nommé. Et nous savons aussi qu’Internet a été submergé par toutes sortes de spéculations sur ce que tout cela pourrait signifier.

Hélas, tant que nous ne saurons pas qui sera inclus dans le nouveau gouvernement, nous ne pouvons pas vraiment dire grand-chose. Je veux dire, oui, en théorie, nous pourrions retenir notre souffle et nous attendre à ce que Glaziev soit nommé à une position importante dans le soi-disant «bloc économique» du gouvernement, mais comment savons-nous que ce ne sera pas Koudrine à la place ?!

On ne le sait pas.

Une chose que nous savons avec certitude, c’est ce que Poutine a annoncé dans son discours. Vous pouvez lire le texte intégral ici pour vous-même, mais voici deux choses que je veux souligner :

1 – Poutine a annoncé un effort majeur pour faire face à la pauvreté – toujours épouvantable – dont souffrent de nombreux Russes.

2- Poutine a annoncé un effort majeur pour vraiment rendre sa souveraineté à la Russie.

Pour le premier point, Poutine a proposé un certain nombre de programmes gouvernementaux majeurs pour faire face à la pauvreté insupportable dans laquelle de nombreux Russes vivent encore, y compris un nombre de maternités beaucoup plus important qui concerne également le problème démographique, des taux d’emprunts hypothécaires réduits, des soins de santé et des repas gratuits dans les écoles, etc.

Dans le deuxième point, Poutine a annoncé ce qui suit :

« La Russie ne peut être, et ne peut rester la Russie, que si  elle est souveraine. La souveraineté de notre nation doit être inconditionnelle. Nous avons fait beaucoup pour y parvenir. Nous avons restauré l’unité de notre État. Nous avons surmonté la situation où certains pouvoirs du gouvernement étaient essentiellement usurpés par des clans d’oligarques. La Russie est revenue dans la politique internationale en tant que pays dont l’opinion ne peut être ignorée. »

et

« Je suggère d’officialiser, au niveau constitutionnel, des exigences obligatoires pour ceux qui occupent des postes d’importance critique pour la sécurité nationale et la souveraineté. »

À tout le moins, c’est un très bon signe. Comme je l’ai suggéré à plusieurs reprises, le slogan «restaurer la pleine souveraineté» peut être un cri de guerre pour les patriotes russes et américains. Et nous connaissons aussi tous ceux qui seront absolument consternés par ces discours sur la «souveraineté», n’est-ce pas ?

Et encore.

J’ai l’impression que je dois mettre tout le monde en garde et rappeler à tous que le problème en Russie – et aux États-Unis – n’est pas tant une question de personne, mais plutôt une question de mauvais système, d’abord et avant tout. Je ne parlerai pas du côté américain de ce problème, mais permettez-moi de vous expliquer rapidement ce qui s’est passé en Russie au cours des dernières décennies.

La Russie d’aujourd’hui est le produit de plusieurs facteurs :

1  – L’Union soviétique non réformable des années 1980, qui s’est transformée en une sorte de «gâteau» pour la «Nomenklatura» soviétique qui, lorsqu’elle a réalisé qu’elle perdrait le contrôle du pays, a décidé de diviser l’Union soviétique en quinze pays différents – dont quelques-uns totalement fictifs – et se sont transformés de «défenseurs du Parti et de l’URSS» en «nationalistes fervents». C’était seulement un faux changement de slogan, comme toujours, mais la majorité des gens – qui voulaient maintenir l’Union soviétique – ne pouvaient rien y faire.

2 – Viennent ensuite les horreurs des années 1990 au cours desquelles la Russie, et le reste des républiques nouvellement créées, se sont débattus dans une orgie d’anarchie, de violence, de corruption et de soumission, totale et absolue, à l’Empire anglo-sioniste.

3 – Enfin, au cours des années 2000, nous avons assisté à une période de partage du pouvoir entre les Intégrationnistes atlantistes dirigés par Medvedev et le Souverainisme eurasien dirigé par Poutine. Il s’agissait d’un partenariat difficile dans lequel les Intégrationnistes atlantistes contrôlaient le «bloc économique» tandis que les Souverainistes eurasiens étaient chargés des affaires étrangères et de la défense de la Russie.

Comme leur nom l’indique, les Intégrationnistes atlantistes veulent intégrer la Russie – et eux-mêmes ! –  dans la sphère de contrôle anglo-sioniste tandis que les Souverainistes eurasiens veulent une Russie véritablement souveraine. Imaginez maintenant ce que ce premier groupe a ressenti en entendant Poutine déclarer :

Je suggère d’officialiser au niveau constitutionnel des exigences obligatoires pour ceux qui occupent des postes d’importance critique pour la sécurité et la souveraineté nationales. Plus précisément, les chefs des entités constituantes, les membres du Conseil de la Fédération, les députés à la Douma d’État, le Premier ministre et ses adjoints, les ministres fédéraux, les chefs d’agences fédérales et les juges ne devraient pas avoir de citoyenneté étrangère ou de permis de séjour ou tout autre document qui leur permet de vivre en permanence dans un État étranger. Le but et la mission du service public est de servir le peuple, et ceux qui entrent dans cette voie doivent savoir qu’en faisant cela, ils connectent leur vie de manière indissociable avec la Russie et le peuple russe sans aucun supposé ni allégeance. Les exigences doivent être encore plus strictes pour les candidats à la présidence. Je suggère d’officialiser une exigence selon laquelle les candidats à la présidence doivent avoir eu leur résidence permanente en Russie depuis au moins 25 ans et aucune citoyenneté, ou permis de séjour, étrangers et non seulement pendant la campagne électorale mais à tout moment avant celle-ci également.

Il s’agit clairement d’une condamnation à mort prononcée contre l’espoir suprême des Intégrationnistes atlantistes qui ne pourront désormais plus intégrer la Russie, ou eux-mêmes – au moyen de passeports, de comptes bancaires ou de biens immobiliers – dans les élites anglo-sionistes. Il y a maintenant même une blague qui court sur Runet (l’Internet russe) :

13h00 - Путин заявил, что госслужащие должны быть только гражданами Россиии
16h30 - Правительство в полном составе ушло в отставку

Traduction :

13 h 00 - Poutine dit que les fonctionnaires ne devraient avoir que la nationalité russe
16 h 30 - Démission complète du gouvernement

Et bien qu’il y ait un élément d’hyperbole ici, il y a aussi beaucoup de vérité !

Pourtant, nous devons toujours nous rappeler que dans l’histoire russe, l’ennemi intérieur a toujours été beaucoup plus dangereux pour le chef de la Russie que tout ennemi étranger. Dans notre cas, non seulement ces Intégrationnistes atlantistes résisteront à toutes les formes de retour véritable de la Russie à la souveraineté, mais ils seront soutenus par une classe politique russe très puissante et riche qui a gagné des millions en volant la Russie aveuglément durant les années 1990, ils seront également soutenus par tous les gouvernements occidentaux et les véritables dirigeants des «États profonds» de l’Empire anglo-sioniste.

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Ensuite, il y a ceux de la blogosphère, présumée pro-russe, qui étaient très heureux toutes ces dernières années de voir la Russie comme une social-démocratie de style occidental avec une économie, disons, très «libérale» – je préfère le mot «capitaliste» ce qui est à la fois plus honnête et moins ambiguë. Ils se sentiront désormais également menacés par ce qui semble être un virage assez dur vers la gauche, ce qui signifie que le Kremlin écoute enfin la volonté du peuple et que le turbo-capitalisme sera désormais progressivement remplacé par une forte augmentation de la solidarité sociale. J’attends avec impatience le yoga mental dans lequel ces gens vont maintenant devoir s’engager pour prétendre soutenir Poutine tout en restant en même temps fidèles à la propagande pour les Intégrationnistes atlantistes.

Comme je l’ai également dit à plusieurs reprises, Poutine est un homme très compétent à la tête d’un très mauvais système, et réformer vraiment un très mauvais système est une tâche extrêmement difficile.

Donc, alors que oui, il est possible que ce qui se passera ensuite soit – enfin ! – une purge de toute la cinquième colonne installée aux échelons supérieurs du pouvoir en Russie, ce n’est en aucun cas un fait accompli et nous devons attendre et voir quel genre de personnes obtiennent réellement leurs postes clés dans le gouvernement russe et, en particulier, dans le «bloc économique».

Nous ne devons jamais oublier à quel point les vrais patriotes russes étaient déçus lorsque, après une victoire triomphale aux élections, Poutine a, pour l’essentiel, reconduit la plupart du gouvernement Medvedev – très impopulaire – la dernière fois. Au lieu d’une purge nous avons eu la vilaine débâcle de la réforme des retraites.

Certains en Russie rêvent déjà d’une véritable purge, à la Staline, des élites politiques au pouvoir. Ils ont même remarqué que le nouveau Premier ministre a une ressemblance plus que minuscule avec Lavrentii Beria, le chef de la police secrète de Staline, voyez par vous-même :

D’accord, oui, il y a une ressemblance, mais les temps ont totalement changé ! Malgré toute la propagande occidentale sur la Russie, qui serait une sorte de «Mordor» autocratique / despotique, la vérité est qu’elle est un pays de droit et que Poutine est un président qui agit strictement dans les limites du droit russe. Il n’y aura pas de purges massives, pas d’arrestations nocturnes, pas d’exécutions secrètes.

Personnellement, je suis prudemment optimiste. Le langage utilisé dans le discours de Poutine porte tous les mots et expressions appropriés, et ses réformes suggérées sont toutes parfaitement sensées. Mais dans le passé, il y avait eu d’autres discours présidentiels avec des objectifs non moins élevés, mais la bureaucratie russe extrêmement puissante – oui, c’est aussi la « cinquième colonne qui n’existe pas » – a fait en sorte que ces objectifs ne soient jamais atteints.

Le nouveau Premier ministre a promis que la liste complète des nominations au nouveau gouvernement serait rendue publique avant le 21. Je suggère que nous attendions d’avoir tous les faits avant de faire des prédictions.

The Saker

Traduit par jj, relu par Kira pour la Saker Francophone

mercredi, 29 janvier 2020

La guerre du droit n’aura pas lieu

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La guerre du droit n’aura pas lieu

par Valérie Bugault 
Ex: http://www.zejournal.mobi

À l’heure où certains commencent en France à se lever face aux risques de « sanctions » que les lois extraterritoriales américaines font peser sur les entreprises « françaises », il faut être bien clair sur les sous-jacents de cette dérisoire rébellion.

Cette « guerre du droit » qui émerge, tardivement, dans la conscience collective française n’aura pas lieu. En effet, depuis la décennie des années 1990, tout est, en France, mis en œuvre pour « anglo-saxonniser » le droit, c’est-à-dire pour faire disparaître tous les fondamentaux juridiques du droit continental traditionnel. Le Code civil, jusqu’alors qualifié de « droit commun » est, depuis cette époque, en voie de « modernisation » afin de le fusionner avec les principes commerçants, jusqu’alors et depuis l’avènement du Code de commerce de 1807, qualifiés de « dérogatoires ».

vblivre.jpgAinsi, depuis les années 90, les « milieux autorisés » (universitaires, juridiques et politiques, tous metteurs en scènes des volontés économiques hégémoniques) sont partis en guerre contre le droit civil français afin de l’accommoder à la sauce anglo-américaine globaliste ; il s’agit, ni plus ni moins que de transformer les principes du droit civil en principes commercialistes. Il serait fastidieux d’énumérer toutes les « modifications-modernisations-simplifications » qui ont eu lieu depuis lors et qui concernent toutes les branches du droit (droit de la famille et des personnes, tant patrimonial que biologique, droit contractuel, droit des biens, droit des sociétés…), toutes ont pour point commun d’être motivées par la domination et l’accaparement des principaux propriétaires de capitaux. Plus précisément il s’agit, pour les dominants monétaro-économiques, de valider juridiquement – par le « droit » donc – leur accaparement définitif sur tous les biens tangibles alors que les valeurs financières immatérielles sont condamnées – par ceux-là mêmes qui les ont créées – à une très prochaine disparition.

La domination économique des principaux propriétaires de capitaux se transforme dès lors en domination juridique. Parmi la multitude d’application de ce phénomène, citons la transformation du « droit de propriété » en « droit de propriété économique », laquelle connaît actuellement un nouveau développement avec le projet de redéfinition du droit de propriété foncier. Nous pourrions également citer la mise en œuvre, en droit français des sociétés, de la théorie de l’Agence…

Ayant déjà longuement écrit sur la question, je ne reviendrai pas ici sur ce qu’il faut entendre par « droit anglo-saxon », rappelons simplement que le prétendu « droit » d’origine anglaise n’est que la mise en forme règlementaire de la domination des puissants sur les faibles et qu’il n’a en conséquence rien – strictement rien – à voir avec le concept juridique de « droit » tel que traditionnellement compris en France.

La France était encore, jusqu’à il y a peu, la flamboyante porte-voix du droit continental, lequel est en retour sa raison d’être, rappelons par exemple :

  • que la Chine désigne la France par un idéogramme signifiant « pays de la loi »,
  • que le Code civil a été le plus grand succès français à l’exportation.

Or c’est précisément le droit continental, dont la France a été l’interprète accomplie, qui est à l’origine de la « civilisation européenne ». Le « droit » anglais, qui s’est, à partir de 1531, développé en toute autonomie, n’a été qu’une coquille formelle dépourvue de sens civilisationnel ; ce droit anglais n’a jamais eu pour objectif de porter et développer les principes d’intégrité et de justice mais au contraire de développer l’emprise des puissances, devenues financières, sur la Société, c’est-à-dire sur les populations. Le « droit anglais » est en lui-même, depuis le XVIème siècle, porteur du concept juridique « d’esclavagisme ».

La France n’existe, c’est-à-dire n’a de justification politique historique, que dans sa vocation à développer le « droit » au sens civilisationnel que ce terme comporte. Or, depuis l’avènement en France :

  • du parlementarisme dit représentatif (Révolution Française),
  • de la Banque centrale (1800),
  • du virage compradore de ses élites financières au début des années 1920,
  • de l’éviction par ses mêmes élites de De Gaulle (1969),
  • du virage compradore des « élites » politiques post-De Gaulle,

vbl3.jpgla France a d’elle-même consciencieusement renoncé à ses fondamentaux historique, c’est-à-dire qu’elle a volontairement renoncé à exister. Il ne faut donc pas s’étonner aujourd’hui de la volonté, ferme et définitive, des différents « gouverne-e-ment » français de faire disparaître l’entité politique française, en tant qu’État-nation, en la scindant et en la fusionnant dans le magma – dont la vocation est ab initio fédéraliste et globaliste – appelé « Union Européenne ». Cette Union Européenne n’est rien d’autre qu’une imposture institutionnelle chargée de valider politiquement la domination irrémédiable des puissances d’argent sur les populations. Elle est le premier pas institutionnel vers le Gouvernement Mondial. D’autres pas institutionnels existent, comme celui vers la création d’une monnaie mondiale dématérialisée contrôlée par les banquiers et leurs affidés…

L'auteur, Valérie Bugault, est Docteur en droit, ancienne avocate fiscaliste, analyste de géopolitique juridique et économique.

mardi, 28 janvier 2020

Allemagne : l’affaire Sarrazin

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Allemagne : l’affaire Sarrazin

La SPD et la liberté d’expression : Thilo Sarrazin est exclu du parti !

ths-b2.pngBerlin : Nous assistons à un nouvel épisode d’une tragicomédie qui a commencé déjà il y a quelques années. La SPD socialiste de Berlin vient d’exclure officiellement son ancien « Finanzsenator » Thilo Sarrazin, 74 ans. On se souvient que Thilo Sarrazin, écrivain en vue depuis la parution de son livre de 2010 « Deutschland schafft sich ab » (littéralement : « LAllemagne se déconstruit et s’autodétruit »), émettait des thèses non conformistes, parfois critiques à l’endroit de l’islam, ce qui le plaçait derechef sous la menace d’une exclusion. La goutte qui a fait déborder le vase fut une visite remarquée lors d’une manifestation de la FPÖ autrichienne dans le cadre de la campagne électorale pour les élections européennes.

Cependant, Sarrazin n’a pas été averti par son parti de la procédure d’exclusion en cours. « Si la nouvelle s’avère exacte, je mettrai en œuvre les procédure légale contre la décision de la cours d’arbitrage du Land de la SPD berlinoise », a déclaré Sarrazin.  « Je m’adresserai au niveau féd éral de cette cours d’arbitrage et j’ai d’ores et déjà mandat mon avocat pour ce faire ». Jeudi après-midi, 23 janvier 2020, tout était encore dans le flou quant à savoir si la décision de la SPD berlinoise était déjà entrée en vigueur ou non.

Politicien en vue de la SPD, Ralf Stegner, naguère membre du Bureau politique du parti, a salué la décision et a tenu des propos aigres : « Il est bon que nous ne devions plus nous justifier pour les éructations idiotes, abruptes et droitistes tenues par Sarrazin sur les réfugiés, sur l’islam et sur d’autres sujets tout aussi dépourvus de bon goût ! La décision était inévitable car la SPD s’est toujours engagée et s’engagera toujours pour la liberté, la justice et la solidarité » écrivait-il dans un « Tweet ».

Sarrazin, qui vient d’être jeté hors de la SPD, devait s’y attendre car, en mars 2019, il avait pris la parole à une soirée de débat organisée par la Fereiheitliche Akademie à Vienne, institu inféodé à la FPÖ. Y participaient également l’ancien vice-chancelier Heinz-Christian Strache, le conseiller de Vienne Maximilian Krauss (FPÖ) et le secrétaire-général du parti autrichien, aujourd’hui retiré de la politique, Harald Vilimsky.

En présentant son livre, Sarrazin avait expliqué que l’islam “était un ordre politique qui entravait la liberté d’expression et la démocratie ». Ces thèses critiques sont les siennes depuis des années et suscitent bien des débats animés. Depuis longtemps, au sein de la SPD, des voix réclamaient son exclusion (ts).

Article paru sur https://www.zuerst.de

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Sarrazin : la SPD berlinoise l’exclut, la FPÖ autrichienne l’invite à la rejoindre !

Berlin/Vienne : En excluant Thilo Sarrazin, la SPD socialiste allemande à gagner une étape dans la lutte. Dans une procédure d’appel, la commission de la cours d’arbitrage socialiste de Berlin a décidé que le parti pouvait exclure Sarrazin.

Les avocats de Sarrazin avaient annoncé qu’ils se pourvoiraient contre cette décision et porteraient l’affaire devant la commission d’arbitrage fédérale du parti. Sarrazin lui-même avait fait savoir qu’il poursuivrait son combat jusqu’au tribunal constitutionnel allemand, afin de rendre son exclusion nulle et non avenue. Bon nombre d’observateurs estiment qu’une telle procédure prendrait des années. Jusqu4à ce qu’une décision finale ne tombe, il restarait alors membre de la SPD.

Sarrazin rejette le jugement prononcé par la cours d’arbitrage berlinoise de la SPD. Devant les micros de l’ARD berlinoise, il a déclaré que dans la procédure d’appel, aucun compte n’avait été tenu de ses arguments. « Manifestement, le jugement avait été écrit d’avance », a-t-il dit. Il a rejeté le reproche qui lui a été fait d’énoncer des arguments de nature « raciste » dans ses assertions relatives aux musulmans. A propos de son livre « Feindliche Übernahme », il a dit qu’il « s’agissait d’un ouvrage scientifiques, qui n’injurie personne, qui demeure entièrement neutre dans sa formulation, bien qu’il présentât des faits peu agréables à entendre ».

52949076z.jpgEntretemps, la FPÖ viennoise a proposé à Sarrazin de lui accorder le titre de membre d’honneur. « Thilo Sarrazin a abordé dans ses ouvrages des problèmes importants en rapport avec l’islamisation de l’Europe et son corollaire, la perte de l’identité mitteleuropéenne », écrit la chef de la section viennoise de la FPÖ Dominik Nepp sur sa page Facebook, pour justifier la proposition de son parti. « C’est pour ces raisons qu’il est réprouvé et rejeté par de vastes segments de l’établissement de gauche. Pour ma part, il sera toujours cordialement le bienvenu à Vienne » (se).  

Article paru sur https://www.zuerst.de

 

vendredi, 24 janvier 2020

René Cagnat : L'Eurasie et l'Europe face aux superpuissances et à l'islam

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René Cagnat : L'Eurasie et l'Europe face aux superpuissances et à l'islam

 
Véritable pivot stratégique, cette région lui sert de prisme géopolitique pour aborder les points brûlants d’aujourd’hui. De la guerre civile tadjike, afghane, pakistanaise, mais aussi yougoslave, à la résistance au contrôle des grandes puissances, en passant par le réveil de l’islam, les hauts et les bas de l’engagement américain, les avatars du triangle Washington-Moscou-Pékin, les migrations présentes et futures ou encore la condition féminine en tant qu’élément de renouveau et de résilience : c’est une image incandescente des incendies planétaires qu’il présente. On trouvera dans cet ouvrage la synthèse d’une réflexion ethnologique étalée sur un demi-siècle, mais aussi la description vivante et aimante, et poétique, des populations centrasiatiques, Afghans et Ouïghours compris. Ancien colonel, docteur en sciences politiques, spécialiste du renseignement et de la réflexion géostratégique, René Cagnat s’est retiré en Asie centrale pour mieux l’expliquer. Il est notamment l’auteur de La Rumeur des Steppes, et Du Djihad aux larmes d’Allah, les sept piliers de la bêtise.
 
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mardi, 21 janvier 2020

France : vers l’éradication de toute opposition

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France : vers l’éradication de toute opposition

 
par Arnaud Dotézac
Ex: http://www.zejournal.mobi

Les «Sleeping Giants» sont la nouvelle milice privée de contrôle de la pensée sur l’internet, qui assume pleinement son caractère répressif. Purs idéalistes? Les profils des meneurs indiquent plutôt qu’il s’agit d’un mercenariat techno qui barbote décidément dans un petit monde. Le marécage du Deep State est profond, mais pas si étendu que ça…

Vue de Suisse, l’évolution politique de la France macronienne a de quoi inquiéter. On y constate l’instauration de facto d’un régime à parti unique annihilant tout débat démocratique; une judiciarisation galopante des opinions discordantes; un usage d’une rare violence de la force publique contre les revendications du peuple; un niveau d’approbation caricatural du pouvoir macronien par la presse de grand chemin, allant jusqu’au projet abracadabrantesque d’instituer un «Conseil de l’Ordre des journalistes»!
Les journalistes auraient-ils à se présenter en robe de clercs, dans l’esprit de Cédric O, secrétaire d’État au numérique, qui émit cette brillante idée en juin dernier? Certes, elle provoqua un tel tollé qu’il dût se raviser mais tout de même, il fallait oser.

Vers l’éradication de toute opposition

Et voici que, devant les sénateurs, en séance publique du 17.12.2019, il en remit une couche. Il y soutenait la loi dite Avia, qui s’inscrit dans cette ligne otanienne de muselage des dissidences sur internet. Une loi qui prolonge aussi, de manière beaucoup moins commentée, le fameux pacte de Marrakech, élargissant le concept de racisme et autres discriminations, aux mêmes dissidences. Durant cette séance donc, Cédric O se félicita d’un amendement n° 47 relatif à l’article 6 bis AA de cette loi, visant à responsabiliser pénalement les annonceurs, en les obligeant à constater et publier la destination de leurs publicités, en particulier celles qui se retrouveraient, justement, sur de tels sites dissidents. L’objectif non écrit mais figurant aux débats (qui sont une source d’interprétation officielle des textes en droit français), est de tarir la source de financement publicitaire correspondante pour ces sites, «[d’assécher] une partie du financement des sites extrêmes ou que nous souhaitons ici voir disparaître» selon les propres termes de Cédric O, lors de cette séance.

La France vient donc d’institutionnaliser la censure par incitation au blocus publicitaire, c’est-à-dire par sanction économique privée. Restera à définir ce qu’est un «site extrême». Une notion absente du Code pénal français mais qui se présente à l’évidence comme une ouverture arbitraire à la répression politique. La mention qui suit dans la même phrase d’un «souhait de voir disparaître» de tels sites ne dit rien d’autre. On commence par l’appel à l’éradication politique et puis quoi, demain?

Mais ce n’est pas tout. Grâce à un nouveau lapsus d’O, on sait que le gouvernement Macron s’est également amarré, par cette loi, à ce très étrange mouvement américain du nom de «Sleeping Giants». O explique en effet, benoîtement, que ce fameux amendement obligera les annonceurs à s’intéresser au contenu politique des sites internet, faute de quoi, dit-il: «je suis certain que certaines (sic) organisations se pencheront sur le sujet et les alerteront». Or, c’est précisément l’objet social de cette nouvelle forme de prévôté en ligne, que sont les «Géants endormis». On entend ainsi un membre du gouvernement français officialiser un groupe anonyme d’apparence privée dans un rôle de commissaire politique au boycott. Qu’est-ce donc que ce mouvement des Géants endormis pour qu’un État, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, lui fasse tant d’honneur ?

La résurrection des titans

Les Sleeping Giants sont apparus dès le lendemain de l’élection de Donald Trump dans le but de ruiner les sites d’information ayant concouru à cette élection, tels que Breitbart et autres. Ils y ont réussi au-delà de leurs espérances, allant même jusqu’à tenter le boycott à la carte bancaire, avec l’aide de George Soros. Toujours lui.

Plus récemment, ils se sont attaqués à la France, notamment à Valeurs Actuelles, à Boulevard Voltaire, à CNEWS, etc. Même si leur succès est moins spectaculaire qu’outre-Atlantique, ils ont tout de même réussi à convaincre de nombreuses marques à en retirer leurs pubs. Il se confirme donc que cette loi Avia vient bien au soutien d’un regroupement d’individus anonymes et pour la plupart étrangers, pratiquant le chantage économique à des fins d’éradication des opposants à la pensée unique. Il s’agit bien d’un tournant institutionnel majeur.

Les meneurs des Géants endormis ont tout de même fini par se faire démasquer, dès juin 2018. Deux profils ont émergé, dont un nous amène à d’étranges connexions qu’Antipresse est le premier média à révéler ici.

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Matt Rimitz, promu par CNN pour ses campagnes contre Breitbart

Le premier meneur se nomme Matt Rivitz. Son profil d’activiste anti-Trump est banal, biberonné au sein d’une famille démocrate, avec notamment un père dirigeant un institut subventionné de réinsertion à Baltimore, etc. Pas de quoi s’étendre outre mesure dans le cadre de cet article. En revanche, le deuxième profil est beaucoup plus énigmatique.

La Mata Hari branchée

Il s’agit d’une jeune femme d’origine indienne, du nom de Nandini Jammi. Autant dire «Jacqueline Durand» dans la France des années soixante. Mais même après avoir recoupé de très enfouies et très rares informations sur son environnement familial (père haut fonctionnaire du FMI), on constate que Nandini Jammi n’existe quasiment pas sur Internet avant son dévoilement. Ce genre d’intraçabilité relève ordinairement soit d’un travail d’effacement très professionnel, soit d’un changement d’identité. Dans les deux cas, on a de fortes chances d’avoir affaire à une personne qui n’est pas entièrement ce qu’elle prétend être, c’est-à-dire dont l’histoire et l’environnement réels doivent rester dans l’ombre. On ne trouve d’elle qu’un très faible signal provenant d’Amérique latine, et qui mérite encore des vérifications de notre part, même si son visage de là-bas, dont nous avons retrouvé une image, avant relooking donc, est révélateur d’une métamorphose assistée, très professionnelle là encore.

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Nandini Jammi après son relooking… et avant (à Buenos Aires).

Il est très surprenant également de constater avec quelle rapidité elle a su transformer le dévoilement de son identité en un formidable tremplin médiatique. C’est à tel point qu’on se l’arrache aujourd’hui pour les plus grandes conférences geek, par exemple le Turing Fest 2019 d’Édimbourg. Elle y expliquait que les médias qu’elle attaque ont en commun d’être «financés par des suprémacistes blancs», produisant des écrits signés «par des suprémacistes blancs» de sorte «qu’ils ne sont tout simplement pas des médias» 1. Valeurs actuelles, CNEWS, Boulevard Voltaire, RT, etc. ne sont pas des médias, et appartiennent au Ku Klux Klan, c’est bien connu. En tout cas, c’est cette nouvelle inquisition qui plaît tant à Macron et ses ouailles.

Pour en savoir plus, il n’y avait pas d’autre choix que d’approfondir notre enquête dans les liens professionnels de Nandini. C’est là que nous avons découvert une relation avec un coach, dont le changement d’identité n’a pas effacé toute possibilité d’identification.

L’Ukraine connection

«Myk Pono», tel qu’il se présente, Mykola Ponomarenko de son vrai nom, est un expert en réclamations-clients en ligne, au moyen d’actions virales, du type de celles développées justement par les Sleeping Giants. Il a cosigné un article de 38 pages à ce sujet avec Nandini Jammi en août 2018 (après le démasquage donc). En d’autres termes, c’est sur la base de cette expertise marketing, commerciale en essence, que Nandini Jammi aura lancé l’opération des Géants endormis. Jusque-là, on pourrait croire à une simple extrapolation pratique.

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«Myk Pono», alias Mykola Ponomarenko

Mais en parallèle, et à l’instar de toute ONG qui se respecte, les Géants endormis se sont dotés d’une belle ligne graphique, propre et bien déclinée. Là encore, un travail de professionnels. Or, par une surprenante coïncidence, il se trouve que Myk Pono a recours à un graphiste, du nom de Nikita Sekatchev, qui se prévaut de la création du logo de la célèbre société ukraino-chypriote Burisma.

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Parmi les autres travaux de Nikita Sekatchev: le logo de Burisma, la société du fils Biden

Oui, Burisma, celle-là même qui nomma Hunter Biden & Co. à son conseil d’administration et dont nous avons retracé les liens avec l’État profond américain dans les numéros 205 et 206 d’Antipresse. Non seulement il n’est pas anodin que l’emblème de Burisma soit «made in USA», mais nous découvrons-là une trace du Deep state américain, dans la proximité immédiate de l’opération des Géants endormis. Comme il y a peu de hasard en ce domaine, le lapsus parlementaire de Cédric O se verrait alors éclairé d’une lumière beaucoup plus crue qu’on ne pourrait le penser.

En effet, alors qu’une loi de solidarité avec une «initiative citoyenne» privée et néanmoins subversive, serait des plus incongrues, rien de tel ne le serait, en revanche, d’une solidarité d’allégeance, envers le Deep state américain. D’autant que les liens de l’équipe originelle d’En Marche avec l’Ukraine sont connus. Rappelons qu’Ismaël Émelien (frère d’armes de Cédric O) a travaillé pour l’oligarque ukrainien Viktor Pinchuk, en particulier pour son Think Tank «YES» (pour Yalta European Strategy conference), comme le rappelle Marc Endeweld dans son décapant ouvrage Le grand manipulateur, les réseaux secrets de Macron (Stock, Paris, 2019). Or, nous avons nous-mêmes établi la filiation, au moins temporaire, entre Pinchuk et Burisma, sans oublier le sponsoring de YES par Burisma. Le monde est petit !

Certes, une trace de proximité relationnelle n’est jamais qu’un simple indice. Cela ne vaut pas preuve de collusion et encore moins de service commandé. Nous nous contentons donc de le livrer comme tel et rien de plus. En revanche, un faisceau d’indices commencerait à changer la donne. Or, il nous semble à cet égard que les orientations antidémocratiques de l’idéologie macronienne fourbissent déjà quelques-uns de ces faisceaux. Nous y reviendrons la semaine prochaine.

Loi Avia

L’alliance du pouvoir exécutif français avec une milice privée de censure et de chantage sur internet, scellée par le projet de loi Avia, est-elle un produit des circonstances ? Ou ne serait-elle pas la concrétisation d’un projet «suprapolitique» mûri de longue date qui ferait de la démocratie une relique du passé? Les écrits d’Emmanuel Macron lui-même nous éclairent là-dessus.

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Nous terminions la première partie de cet article en relevant la solidarité politique du gouvernement Macron avec le mouvement américain Sleeping Giants, d’obédience extrême-démocrate. Le jeune camarade-conseiller de campagne d’Emmanuel Macron, aujourd’hui secrétaire d’état au numérique, Cédric O, expliquait en effet en séance publique sénatoriale du 17 décembre dernier en quoi des «organisations» du type des Sleeping Giants s’articulaient à la proposition de loi Avia, qui y était en discussion ce jour-là.

Rappelons que le rôle attendu des Sleeping Giants par le gouvernement est de jeter la tache du soupçon infamant sur les annonceurs inattentifs aux sites dissidents. A défaut de boycotter ces sites, il leur sera imputé en effet de partager les opinions politiques «immondes» des médias qu’ils sponsorisent. Et peu importe d’ailleurs à ce joli monde d’utiliser la technique du name and shame («dénoncer et diffamer») qu’ils déclarent justement combattre, du fait que ces sites propageraient de l’exécration publique, cette fameuse «haine» que les Sleeping Giants ont entrepris d’éradiquer. Il y aurait fort à dire sur l’idée même de vouloir anéantir un sentiment humain, fut-il de détestation, voire une émotion, qui peut tout aussi bien se rapporter à une douleur légitime. Mais c’est un autre sujet.

Ce n’est en tout cas pas un hasard si l’objet officiel de la loi Avia est aussi de «lutter contre les contenus haineux sur Internet». La concordance parfaite de l’objet de la loi et de celui des Sleeping Giants confirme leur part dans l’économie du texte et dénote ce que le droit peut traduire par la notion d’«indices graves et concordants». Sont-ils dès lors «graves» également?

Des indices graves et concordants d’entente illicite

Force est de constater que le gouvernement déclare s’entendre avec les Sleeping Giants pour évincer les concurrents politiques. Une «entente» donc, comme on le dirait dans le jargon du droit de la concurrence. Mais une entente illicite, puisque visant à exclure des opposants du «marché» politique. Alors oui, ces premiers indices peuvent être qualifiés de «graves» et cela pour plusieurs motifs qui se cumulent.

En premier lieu, le dispositif macronien sape les principes mêmes de libre concurrence qui fondent tout l’édifice libéral, dont il se prétend l’apôtre. Il n’est pas à une contradiction près.

En second lieu, cette loi rend obligatoires des pratiques que d’autres lois interdisent. On retrouve là une énième expression du «en même temps», qui brouille un peu plus les repères normatifs et sociaux admis par tous.
A cela s’ajoute la promotion de la délation, un procédé que la morale française réprouve profondément et que le droit interdit et sanctionne en tant que «pratique déloyale», dès lors qu’on y trouve du dénigrement ou de la désorganisation des concurrents, ce qui est le cas en l’espèce.

Enfin, cette loi Avia et les Sleeping Giants organisent tous deux une pratique qui répond mot pour mot à la définition du délit de chantage et dont la teneur mérite d’être rappelée: tombe sous le coup de l’article 312–10 du code pénal français «le fait d’obtenir [une renonciation] en menaçant de révéler ou d’imputer des faits de nature à porter atteinte à l’honneur ou à la considération…».

Nous y sommes noir sur blanc puisque le marché que les Sleeping Giants proposent aux annonceurs est en substance le suivant: «Je vous accuse de financer des sites immoraux et néfastes dont je vous impute une part d’infamie. Celle-ci vous déshonore et va détourner de vous vos propres clients, mais je ne cesserai de vous dénoncer publiquement qu’à la condition que vous renonciez à soutenir ces sites par vos annonces». Comment peut-on ainsi légaliser le chantage en France? Cela mérite réflexion.

Pour finir, la loi Avia ordonne le contournement du juge judiciaire (en principe gardien des libertés) dans le but de censurer la dissidence, puisque ce sont les plateformes privées qui devront effacer les propos qualifiés d’«haineux» par toute personne les signalant comme tels. Le principe était pourtant jadis que nul ne pouvait plaider par procureurs privés. Un démantèlement de plus de la bonne justice.

On assiste donc ici à une nouvelle série de transgressions des structures normatives françaises, qui va bien au-delà de la simple atteinte à la liberté d’expression sur internet.

Une monocratie illibérale en devenir

L’agencement de l’espace de liberté d’expression par Macron ne reflète pas les principes constitutionnels de liberté dont il est juridiquement le garant au titre de l’article 5 de la Constitution. Mais peut-être confond-il avec l’article 5 de la charte de l’OTAN organisant la légitime défense de ses membres ? Cela y ressemble, de sorte que ce ne serait pas l’OTAN qui serait «en état de mort cérébrale» mais bien la démocratie française.

Prenons le contrôle des journalistes par un Conseil déontologique journalistique aujourd’hui en place. Observons l’exercice du droit de manifester dans la rue, chèrement monétisé par la matraque, les gaz incapacitants, des tirs tendus de LBD à bout portant, les éborgnements et autres sections de mains et de pieds, presqu’évocatoires de rites ordaliques («si tu en réchappes, c’est que le Divin t’a gracié, sinon c’est Sa Loi qui te punit»).

Mais la liberté d’expression, c’est aussi celle des députés, dont l’immunité de parole est justement garantie par les textes afin de librement débattre et soutenir leurs propres initiatives législatives. Que signifie alors le procédé consistant pour un président en exercice à requérir d’une députée amie (Macron et Lætitia Avia se connaissent en privé depuis au moins 2009) de produire une loi à sa demande? La Constitution ne distingue-t-elle pas les textes selon leur initiative parlementaire ou gouvernementale? Le président n’est-il pas exclu du droit d’initiative législative? Un article signé de lui et paru dans le numéro de mars/avril 2012 de la revue Esprit devrait nous éclairer.

f13062883a4aef06191915ae99275f91.jpgOn y découvre notamment que, pour Macron, les chambres parlementaires ne sont rien de plus que des «chambres de décantation». Intéressante allégorie. Le président n’ignore pas que l’usage du terme «décantation» ne se limite pas aux rites œnologiques. Il désigne aussi les bassins d’assainissement des eaux usées. Anticipait-il une majorité parlementaire assimilable à l’eau purifiée, tandis que les résidus boueux, putrides et nauséabonds vaudraient pour toute opposition démocratique ?

Le réel n’est jamais loin de la métaphore. Si cette dernière n’est pas aisément transposable dans le discours politique au quotidien, elle n’en est pas moins visible dans ses attitudes de dédain bien connues à l’égard du peuple en général et de ses aspirations à recouvrer sa souveraineté en particulier.

Le bassin de décantation qu’est pour Macron la représentation nationale va en réalité de pair avec une idéologie profondément antidémocratique qu’il exprime, là encore noir sur blanc, dans ce même article: «Il est temps en effet pour (sic) redonner à l’idéologie sa forme contemporaine» prévient-il. Et comment se «forme» donc cette idéologie ? Par «l’instauration de mécanismes suprapolitiques qui garantissent à travers le temps une application constante, une protection contre les aléas politiques». Autrement dit, le Macronisme passe par l’édiction de normes non négociables (c’est le sens même de «suprapolitiques»), c’est-à-dire soustraites au débat démocratique, source de tous ces «aléas politiques» incompatibles avec la pérennité de son idéologie.

La dictature du «suprapolitique» est explicitement au cœur de l’idéologie macronienne et au cas où le lecteur n’aurait pas bien compris, le futur président français enfonce le clou quelques lignes plus loin, vantant «la descente de police, l’acte unilatéral, la sanction administrative, etc.» comme «geste politique suprême». Il en a déjà donné de nombreux exemples.

Pourquoi instituer une telle monocratie en France ? Pour «réformer le pays» dit-il, c’est-à-dire pour qu’il soit plus rentable. Et c’est là que les solidarités idéologiques se confondent avec les réseaux de personnes intéressées à cette rentabilité et que les faisceaux d’indices convergent.

Notes

Voir à cet égard les analyses pénétrantes de Matthieu Bock-Côté, notamment L’empire du politiquement correct. Essai sur la respectabilité politico-médiatique (Le Cerf, 2019), présenté par le Cannibale lecteur dans l’Antipresse 178. ?


- Source : Antipresse
 

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La nouvelle donne autrichienne

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La nouvelle donne autrichienne

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

L’année 2020 commence par un coup de tonnerre en Autriche. Dans la soirée du 1er janvier, après quatre mois d’intenses tractations, le conservateur Sebastian Kurz et le Vert Werner Kogler annoncent qu’ils gouverneront ensemble.

Le 29 septembre dernier, les Autrichiens élisaient un nouveau Conseil national après la dissolution du précédent qui, le 27 mai 2019, avait pour la première fois renversé le gouvernement conservateur de Kurz. L’adoption de la motion de censure résultait de l’explosion de l’alliance entre les conservateurs et les nationaux-populistes du FPÖ, victimes de l’« Ibizagate », un coup monté contre le président du FPÖ, Hans-Christian Strache, par des officines probablement austro-allemandes.

Par l’application de la proportionnelle, aucun parti n’obtient seul la majorité absolue des sièges. Les grands vainqueurs du scrutin sont les conservateurs (37,54 %, 71 élus, soit un gain de neuf députés) et les Verts (13,80 %) qui reviennent au Parlement avec 26 députés ainsi que, dans une moindre mesure, les libéraux europhiles de NEOS (Nouvelle Autriche et Forum libéral) (8,06 %, 15 sièges, soit cinq de plus). Les grands perdants s’appellent le FPÖ (16,21 %, 31 députés et une perte de vingt sièges) et les sociaux-démocrates du SPÖ (21,22 %, 40 élus et douze députés en moins). L’entente gouvernementale conservateurs – Verts concrétise fort logiquement le refus du plus jeune chancelier de la République fédérale d’Autriche de renouer avec le FPÖ ou de tenter une énième « Grande Coalition » avec des sociaux-démocrates décatis.

Pour la première fois en Autriche, après que leurs délégués ont entériné à 93,18 % l’accord de gouvernement lors d’un congrès extraordinaire, les Verts disposent de quatre postes ministériels. Les transports et l’énergie dépendent d’un seul grand ministère technique. Le ministère de la Justice revient à une ancienne réfugiée bosniaque, une autre première. Werner Kogler devient pour sa part vice-chancelier. Cette alliance confirme l’embourgeoisement des Verts, leur conversion au libéralisme économique et leur collusion avec le conservatisme libéral-sécuritaire. Gardons à l’esprit que Kurz veut interdire le mouvement identitaire autrichien de l’héroïque Martin Sellner, très actif contre l’immigration de peuplement.

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Le rapprochement entre les Verts et les conservateurs a probablement été encouragé en coulisse par le président fédéral lui-même écolo-compatible, Alexander Van der Bellen. Sans surprise, l’Église catholique autrichienne se félicite de cette nouvelle donne qui met en pratique les aspirations du « pape » conciliaire Bergoglio. Historiquement, à l’instar de son homologue allemand, le clergé autrichien n’a jamais caché son adhésion au modernisme et aux conclusions spécieuses du soi-disant concile Vatican II.

Concomitant à l’effondrement de la gauche sociale-démocrate, le succès des Verts en Autriche, en Allemagne, en Belgique et en Suisse prouve que les classes moyennes de gauche se détournent de leurs formations habituelles et protestent à leur tour en privilégiant les Verts. Berlin regarde avec attention l’événement autrichien. La CDU d’Angela Merkel et d’Annegret Kramp-Karrenbauer cherche dès à présent un partenaire de remplacement au SPD. Chrétiens-démocrates et Grünen administrent déjà depuis quatre ans le Land du Bade-Wurtemberg. Plusieurs municipalités sont même dirigées par des attelages CDU – SPD – Verts ou CDU – Verts – libéraux. Il fut même un temps question d’une entente ministérielle fédérale « Jamaïque » noire (CDU) – jaune (libéraux) – Verte

Cette nouvelle configuration politique prend forme en raison de l’aveuglement de la mouvance nationale aux enjeux de la nature, des écosystèmes et des paysages. L’hyper-classe mondiale réussit ce que l’Opposition nationale, populaire et européenne aurait dû entreprendre depuis au moins trente ans : permettre l’indispensable convergence des luttes identitaires, sociales et écologiques.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 155, mise en ligne sur TV Libertés, le 13 janvier 2020.

dimanche, 19 janvier 2020

Le discours de Poutine sur l’état de la nation : centré sur le peuple russe et son avenir

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Le discours de Poutine sur l’état de la nation : centré sur le peuple russe et son avenir


Par Andrew Korybko 

Source news.cgtn.com

Le président Poutine s’est adressé à l’Assemblée fédérale ce 15 janvier, pour la première fois de l’année 2020, prenant de l’avance sur sa traditionnelle allocution annuelle, qui avait d’habitude lieu un peu plus tard dans l’année. Son discours sur l’état de la nation s’est presque entièrement intéressé sur l’amélioration de la qualité de vie du peuple russe, en soulignant fortement les importants impacts sociaux des projets de développement national de la Russie [National Development Projects (NDP)], et sur les moyens à employer au service de cette vision ambitieuse.

Une part importante de son discours était consacrée à l’accroissement du taux de natalité, par l’application de diverses incitations d’État, comme une augmentation des prestations sociales aux familles, en particulier celles disposant de faibles revenus. Il a également déclaré que les allocations de maternité seraient désormais versées dès le premier enfant — elles étaient jusqu’ici versées uniquement à partir du second. Poutine a répété à plusieurs reprises l’importance pour la Russie d’améliorer sa situation démographique, et a également insisté sur le fait que l’ensemble des politiques sont influencées, d’une manière ou d’une autre, par ce facteur.

Il ne s’agit pas pour les Russes de faire plus d’enfants pour la beauté du geste, mais de proposer un très haut niveau de vie aux futurs citoyens de la fédération. Pour servir cet objectif, Poutine a annoncé que l’État prodiguerait trois repas chauds et équilibrés à chaque enfant inscrit en école primaire, que des investissements de modernisation des écoles allaient être réalisés afin que les enfants disposent d’une éducation numérique leur permettant de trouver leur place dans la future économie technologique, que les salaires des enseignants allaient augmenter, et que plusieurs initiatives allaient suivre afin d’encourager les étudiants, via des changements dans les cursus, à poursuivre des carrières en matières scientifique, technologique, d’ingénierie, et mathématiques.

Des bourses d’études seront également distribuées en plus grand nombre pour ceux qui veulent poursuivre leur éducation secondaire dans ces matières. Le sujet de la santé est particulièrement important, a ajouté Poutine, et le gouvernement fera le maximum d’efforts pour améliorer également ce secteur, à la fois en poursuivant les investissements en la matière, et en coordonnant le chemin de carrière des soignants, pour qu’ils disposent d’emplois garantis dans les régions où leur présence est le plus nécessaire. Le président de Russie s’est montré particulièrement fier du fait que l’espérance de vie de son pays connaît actuellement ses plus haut niveau jamais atteint, cependant que le taux de mortalité infantile connaît son plus bas. Il a également affirmé que ces tendances positives doivent impérativement continuer de progresser à l’avenir.

Cette poussée socio-économique est fortement facilitée par deux grandes réalisations acquises au fil des années, à savoir la capacité de la Russie à se défendre pour les décennies à venir (une allusion à ses missiles hypersoniques de pointe), et le fait que son budget s’est enfin stabilisé.

Ces réussites ont permis au gouvernement de s’intéresser à la qualité de vie de ses citoyens, mais la constitution doit également être amendée pour ce faire. Comme l’a dit Poutine, le système politique et la société civile russes sont devenus assez matures pour s’offrir ces changements, nécessaires à la transformation de la Russie en État providence du XXIème siècle, à ce moment pivot.

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Parmi les suggestions qu’il a proposé d’ajouter à la discussion en vue d’une direction plus responsable, on trouve : interdire les postes de la fonction publique aux citoyens étrangers ou aux résidents à l’étranger, en vertu de raisons de sécurité ; et préciser la relation entre les différents niveaux de gouvernement, ainsi que les trois branches principales du pouvoir.

Sur ce dernier point, tout en réaffirmant la nécessité pour la Russie de rester une république présidentielle, Poutine a affirmé que l’Assemblée fédérale devrait disposer de plus grandes responsabilités dans la formation du gouvernement. Cela peut s’interpréter comme une poursuite de la tendance à déléguer les responsabilités aux représentants de l’État, et ainsi donner plus de pouvoir aux citoyens.

Dans l’ensemble, cette allocution de Poutine à l’Assemblée fédérale était beaucoup plus autocentrée que les précédentes. Cela résulte du fait que la situation internationale et économique de la Russie s’est stabilisée au point où le temps est venu de s’intéresser de près à ces sujets, pour préparer au mieux le pays à la longue période d’incertitude que le monde connaît depuis peu.

Investir dans son peuple est la bonne politique à mener, et le lancement d’une concertation nationale quant à une réforme constitutionnelle l’est également. Avec quatre années restantes comme président de la Fédération de Russie, Poutine se prépare à laisser un héritage durable qui profitera aux générations futures de la Russie.

Andrew Korybko est un analyste politique américain, établi à Moscou, spécialisé dans les relations entre la stratégie étasunienne en Afrique et en Eurasie, les nouvelles Routes de la soie chinoises, et la Guerre hybride.

Note du Saker Francophone

Difficile pour un Français de lire ce texte sans penser 
à l'héritage social du général de Gaulle aux Français, et
au rayonnement de la France dans le monde au cours des
années 1960… D'un point de vue français, si l'on
s'amuse à comparer les pays en leurs états actuels,
la population de la Russie est à peu près le double de
celle de la France ; et le PIB de la Russie est à peu
près la moitié de celui de la France. Sur le papier,
la richesse de chaque Français est donc le quadruple
de la richesse de chaque Russe. La différence est que
la France s'enlise dans une Union supranationale qui
impose des décisions de l'extérieur ne bénéficiant pas
aux Français, avec un argument que la France seule
ne ferait pas le poids dans le monde
. La trajectoire de la Russie est une preuve éclatante

de la fausseté de cet argument de propagande
même si en parité de pouvoir d'achat, la Russie
est devant la France et au niveau de l'Allemagne,
avec il est vrai un matelas de matière première
qui est une sacré sécurité.

Traduit par José Martí pour le Saker Francophone

About the New Sacred Union

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Pavel Tulaev:

About the New Sacred Union

Ex: http://www.ateney.ru

Today, many people understand that humanity has entered a qualitatively different stage of planetary development. It is associated with space cycles, the scientific and technological revolution, changes in lifestyle, etc. Internationally, this is an obvious turn from the global dictatorship of the United States, established in the 20th century, to a multipolar world. More specifically, to the growing role of Russia and the East as a whole. The regrouping of international forces makes us develop a new strategy.

Before the collapse of the USSR in 1991, the world was conditionally divided into two large parts: the capitalist West, led by the United States and NATO, as well as the communist East, headed by the Soviet Union and the Warsaw Pact. True, in addition to this, there was a rather large block of “Non-Aligned Countries”, but its existence did not cancel the confrontation of two socio-economic systems that were inherently opposite.

In the course of liberal-monetarist reforms in the spirit of “shock therapy”, Russia, which left the USSR, tried to enter the circle of Western countries, the so-called “Big Eight”. However, it soon turned out that the essence of this community was not only in favorable economic relations. Let’s think about what Western civilization is again.

Aggressive sunset civilization

From a geographical, historical and spiritual point of view, the West, figuratively speaking, is a movement from Sunrise (origin) to Sunset (degeneration).

Many of today’s European peoples have eastern roots. For example, the teachers of the Romans are Greeks and Etruscans who came from Asia Minor; Hungarians came from the Urals, Bulgarians were from Cimmeria, Poles were from Sarmatia, Croats were from Central Asia; Basques living in the far west of Europe came from the Caucasus. The origin of the Germanic tribes, in particular, the Goths and the Vandals, is also associated with Asia.

The eastern roots of Europeans are clearly visible in their ancient mythology. Where did Zeus steal the young beautiful Europe? From the Middle East. The genesis of the Olympic gods, including Zeus-Jupiter, Artemis-Diana, Apollo, Athena-Minerva, Aphrodite-Venus, indicates their Hyperborean or Aryan ancestral home. Even the Scandinavian god Odin came to the cold lands from hot Asia.

Now let’s recall where science, culture and civilization came from to Europe.

The West took almost all fundamental knowledge from the East: writing, including runic; medicine, especially esoteric; astronomy with an annual calendar; theology, including Christianity; musical theory and many instruments; many sports and recreational games, including equestrian competitions and chess. Even many technical inventions, such as wheels, fabrics, paper, metal processing, etc. are of Asian origin.

Western colonialists and their secret societies, such as Freemasonry, have learned many secrets from the spiritual treasures of India, China, Egypt, and Sumeria. Their heirs of the New Age learned to quickly borrow, buy or steal eastern discoveries, including the Russian and Slavic scientists’ ones (the periodic table, Lobachevsky’s geometry, Ladygin’s incandescent light bulb, Tesla’s electric motors, Zhukovsky’s plane, Sikorsky’s helicopter, Zvorykin’s television, USSR’s space achievements and much more).

In a word, without the classical heritage of the East and its fundamental technical inventions, the West is nothing! In this paradoxical, at first glance, phenomenon, in fact, everything is natural. After all, eastern civilization is hundreds of thousands of years old, and western civilization is several centuries old.

The United States of America, formed in 1776 from former European colonies on the territory of the autochthonous civilization of the Indians, subjects of the archaic civilization of the red race, became an absolute expression of Western civilization. In their own interests, they use the achievements of the world community, and at the same time contrast themselves to it in the spirit of the bloodthirsty Old Testament.

One state, even such a superpower as the United States, can resist the whole world only with the help of weapons and political pressure. For this role of the world gendarme, the American hawks created a well-designed and extensive system of the New World Order (NMP), led by the aforementioned North Atlantic Treaty Organization (NATO).

This system governs America and its partners through a network of latent, that is, behind-the-scenes organizations, totaling more than 500. The most famous of them are the Bilderberg Club, the Tripartite Commission, the Council on Foreign Relations, the Pilgrims Society, “Skull and Bones”, the Federal Reserve, other Masonic and Zionist organizations. One of the main centers of NWO (New World Order) is located in the UK, or rather, in the City, the financial and business center of London, and others are in New York, Brussels, and Tel Aviv.

Directly or indirectly, thousands of NWO leaders conduct the main brain centers, foundations, banks, the media, universities, all major corporations and political parties in the United States. The influence of this coordinating power of the “world behind the scenes” on international events is obvious. Judge for yourself.

Modern Europe is a protectorate of the USA. NATO bases are located not only in Germany occupied in 1945, but in almost all EU countries. Atlantists surround our mainland with a network of military bases and red flags of local conflicts under the pretext of a hypothetical threat to their national security.

Why is Mongoloid Japan, located in the Pacific Ocean in the Far East, considered a part of «Western civilization»? Because the United States first bombed it, then subjugated it, and finally colonized it. In terms of NATO’s Pacific strategy, the “Land of the Rising Sun” is their western carrier.

Why is Belarus, absolutely European in its racial and cultural origin, considered “anti-Western” and has now become the vanguard of the forces of Eurasia? Because it is a strong ally of Russia and is not economically dependent on the EU.

The United States is particularly afraid of the unification of Europe and Russia, as this will lead to the dissolution of the Atlantic alliance and a sharp weakening of North America’s international position. Therefore, the Yankees and their agents are struggling to drive a wedge between two parts of a single continent, artificially creating a buffer zone — from the Baltic Sea to the Black Sea.

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Pavel Tulaev

It is in this context that one should understand the modern war in Ukraine, which is forcibly drawn into the EU and NATO. In terms of strategy, the NOW is a local conflict in the global scenario. Indeed, by and large, the fundamental contradictions between thalassocracy (America) and tellurocracy (Eurasia) will be resolved not in the trenches of the Ukrainian steppes, but in other spaces: space, information, technology. They are part of the world war for leadership and dominance in key areas of human activity.

Eastern alternative

What can we contrast the conscious strategy of the West to weaken Russia and the split of Eurasia?

In addition to the national Russian doctrine that protects our ethnic and cultural identity, as well as the strategic interests of the indigenous peoples of the Russian Federation, there are several large geopolitical projects supported by relevant ideologies and political programs. The most famous are Eurasian and Slavic. In some ways, they mutually complement each other, in some ways they are opposite.

The essence of Slavophilism is patrimonial logic. The main thing here is the subject with his genetic, racial, religious and social qualities. The ethics of Slavophilism is based on the cult of ancestors. For a pan-Slavist, blood is higher than the soil, since the Slav, be it Russian, Pole, Belorussian, Czech, he remains in Europe, America, Asia and Africa as a Slav, the bearer of his ethno-forming qualities.

Slavs are a large family of peoples. It forms the basis of about two dozen states with a total population of more than 300 million people. Slavs of Russian origin predominantly profess Orthodoxy, preserving for centuries their confessional and linguistic identity, in particular Cyrillic writing.

Eurasianism proceeds from the territorial community of the population of various ethnic and even racial origin. Here, Belarus and Kazakh, Lithuanian and Tatar, Russian and Mongol are equivalent. The fundamental principle of Eurasianism is soil above blood. Eurasians recognize the differences, but do not give them a fundamental character. The racial approach is unacceptable to them. Religious — secondary. For example, an Orthodox Chinese speaking Russian can well be an ideological Eurasian.

The extreme forms of these two ideologies — racial pan-Slavism and continental internationalism — clash in the political struggle. This is due to historical reality, which is much more complicated than simplified schemes.

The ancestors of the Slavs (Wends,Venets), along with the Celts, made up a significant part of the pre-Christian population of Europe. Serbs settled next to them, including on the Baltic coast, where Germany is now.

The primordial Russia of the Varangian era, which included the ethnic elements of the Slavs, Balts, Finns and Ugrians, was also originally a Caucasian race with a significant part of the Nordic blood. As a result of ethnogenesis, expansion and colonization, the Russian people united various Slavic and European tribes related to them.

As the Russian lands expanded south and east, the Slavic-speaking superethnos began to include more and more Asian elements. For example, Don Cossacks combine Slavic-Aryan, Turan and Dinar features.

The Russian Federation today includes more than 190 different ethnic groups. Most of them are of non-Slavic, or rather, not Caucasian origin, although about 80% of the population considers themselves Russian. According to modern genetics, the Great Russians predominantly remain Caucasians, but in large cities and on the outskirts there is a rapid mixing with other racial types.

That is why for Russian people the ideology of Slavophilism is more understandable, while Eurasianism is closer to national minorities. For Tatars and Caucasians, pan-Slavism is as far away as pan-Turkism and pan-Mongolism are for us.

Our choice

What to do in this difficult, very controversial situation? The main thing, in my opinion, is to avoid extremes, i.e. not to bring Slavophilism to a utopia of pan-Slavism and clash with political Eurasianism.

A model is needed that combines the most constructive elements of both ideologies. And only the third idea that goes beyond blood and soil can unite them.

From the point of view of patrimonial logic, it would be advisable to unite Russia and Europe into the strategic block Euro-Russia as the core of a wider continental alliance. After all, the metahistorical role of Russia is not only the connection between East and West. It is the Heart of the Continent, its mystical center, the axis of its historical Destiny.

However, in the current situation, when another armed conflict is unleashed in the center of our continent, in the center of the Slavic world, the implementation of the Euro-Russian project is very difficult. In this regard, it is desirable to create a new Holy Alliance of all forces opposing the deadly aggression of the West.

It is in this direction that the CSTO (Collective Security Treaty Organization) and BRICS (Brazil, Russia, India, China and the Republic of South Africa) develop their strategies, which Iran and Turkey want to join.

As we can see, the anti-Western alternative of the 21st century does not geopolitically repeat the alliance of the three emperors of the 19th century or the Warsaw Pact of the Soviet era. We are witnesses of a new turn of history to the East.

Remember the famous metaphor of how Emperor Peter the Great, with his Westernist reforms, allegedly “cut a window into Europe,” which was in fact the ancestral home of Russia. Compared to him, President Putin is an analogue of Prince Alexander Nevsky, who made the Eastern choice. After all, Asia has always been of great importance for Russia, so it is quite reasonable to turn to face it.

Since the challenge on the part of the United States is global, the answer must be global. All peoples of goodwill, both Nordic and Mardi, both European and Asian, must unite against the ubiquitous gangster, funded by international bankers.

Under these conditions, our common strategy is a peaceful offensive of the forces of Good against the demons of Evil. This is, first of all, the spiritual, Royal Way of self-improvement, where there is a place for every worthy inhabitant of the Earth. Everyone has what to do and what to say.

We are not opposing the Americans or the Anglo-Saxons, but against the deadly Western civilization as such, against the degeneration of people growing under the influence of the West, against the degradation of European culture and the violation of social laws at the national and international level. We are for freedom, for a dignified life, for justice and order. For the right to an original path of development of all peoples, including residents of the Western Hemisphere.

The USA itself needs a “new way of thinking” and a “perestroika”, as the USSR used to be. The revolution in America will help to save it from complete collapse, ruin and humiliation, and, in the end, find a worthy place in a changing world. We know that in the West there are many thinkers and politicians who understand the need for radical changes.

Our ultimate goal is not a struggle for political power and any terrestrial territories, but the birth of a new person, a new race of people, which will be based on the principles of spiritual creativity and the ideals of holiness. The man of the future will transform not only his flesh, but also the world around him.

Only the blind do not see the East again excitingly grow red. «The Golden Eos with purple fingers got up from the darkness». Rejoice, behold, and salute the beautiful Queen Dawn.

Moscow, 2018.

jeudi, 16 janvier 2020

La République, Temple de la Matière

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La République, Temple de la Matière

par Antonin Campana

Ex: https://www.autochtonisme. com

 

Dans l’imaginaire républicain, un « Etat de droit » est un Etat soumis à un droit supérieur à lui-même, qu’il ne peut violer (naturellement, la République prétend être un « Etat de droit »).

Le droit dont il est question ici est le « droit naturel », tel qu’exposé par exemple dans la déclaration des droits de l’homme, déclaration placée au sommet de la hiérarchie des normes par le régime. Le concept de droit naturel s’appuie sur la conviction que les hommes ont par nature des droits et que ces droits accordés aux hommes par la Nature sont inviolables.

Dans un autre article, nous avions fait remarquer que la nature ne donnait pas plus de droits aux  hommes qu’aux blattes ou aux vers de terre. Penser le contraire relève sans doute d’une superstition animiste quand ce n’est pas de l’outrecuidance et d’un anthropocentrisme méprisant. Nous observions d’autre part que les hommes n’ont jamais connu cet « état de nature » propice à l’exercice de leurs hypothétiques droits naturels, puisqu’ils ont toujours vécu en société. De fait, c’est la société, et non la nature, qui de tous temps concède des droits aux individus, en fonction notamment de ses rapports de forces internes. C’est pourquoi le droit varie avec le temps et d’une société à l’autre. C’est également pourquoi il n’existe pas de droit universel (bien que l’objectif du mondialisme soit d’en imposer un).

Le « droit naturel » relève donc d’une croyance. Ce qui caractérise cette croyance est son absurdité délirante. On peut croire en l’existence de Dieu car personne n’a jamais prouvé qu’il n’existe pas. Soit. Mais croire que la Matière a engendré une nature humaine et que dans sa bonté cette Matière a doté cette nature en particulier de droits spécifiques relève de la confusion mentale !

La doctrine du droit naturel pourrait prêter à sourire si, en 1789, de fervents croyants ne s’étaient imaginés pouvoir construire un système politique sur la base de ce droit imaginaire. Si les droits naturels sont possédés en commun par tous les hommes, se sont-ils dits, alors un système politique traduisant ces droits (les « droits de l’Homme ») et ne les contredisant jamais, pourrait être acceptable par tous les hommes. Ce système politique, la République, serait d’application universelle, c’est-à-dire planétaire, et permettrait alors le « vivre tous ensemble ». C’est ainsi que la foi en la Matière a transformé l’abstraction philosophique sur les droits naturels en une réalité aussi concrète que dramatique : le Grand Remplacement !  

En fait, toute l’idéologie républicaine ainsi que tout l’agrégat humain faisant république, reposent sur une croyance qui sublime la Matière jusqu’à en faire l’avatar du Dieu de l’Ancien Testament ou du Coran. Comme le Dieu terrible de l’Ancien Testament ou du Coran, le Dieu-matière dicte ses commandements, impose sa Loi et détermine un Droit qui doit s’appliquer à tous les hommes, sans exceptions. Comme le Dieu terrible de l’Ancien Testament ou du Coran, le Dieu-matière décrit la juste organisation et le juste fonctionnement de la société. Comme le Dieu terrible de l’Ancien Testament ou du Coran, le Dieu-matière promet le châtiment aux sociétés qui bafoueraient son droit (celles qui ne seraient pas « ouvertes », « démocratiques », métissées, LGBTQ compatibles…). Comme le Dieu terrible de l’Ancien Testament ou du Coran, le Dieu-matière est un Dieu unique et jaloux : il n’existe rien en dehors de la Matière.  

Tout cela fait que la République est à la fois une Eglise et un système politique théocratique. Les droits de l’homme sont moins une religion qu’un credo. La vraie religion, le culte qui est vraiment célébré ici, est celui de la Matière : c’est Elle, la Nature, qui dispense le Droit. Mais la Matière dont il est question, jusqu’à l’Homme lui-même, est vide de toute âme. Elle ne contient aucun principe spirituel. Et c’est justement en raison du divin qui ne s’y trouve pas que la Matière est divinisée en même temps que désacralisée. Pour les croyants, même un homme n’est qu’un agencement de cellule, ou un poids d’os et de chairs. C’est pourquoi on peut le façonner, le modifier, l’augmenter ou le diminuer, l’aspirer quand il est dans le ventre de sa mère, l’effacer quand il est trop vieux. Paradoxalement, et comme le Dieu du Nouveau Testament, les tenants du nouveau culte croient que la Matière se donne en sacrifice pour nous sauver. Par le « Progrès », sorte de théologie qui permet de comprendre les propriétés de la Matière, les hommes accèdent aux lois qui régissent le cœur de celle-ci. Et ils se servent de cette compréhension pour détruire le Monde ! Le culte de la Matière est un culte de la destruction du monde. C’est un culte qui immole ce qui est objet d’adoration. Le culte de la Matière est un culte sacrificiel dont la victime est la Matière elle-même. C’est-à-dire nous.

La République est l’Eglise d’une religion sans spiritualité. Une nouveauté historique ! Cette religion froide a envahi l’ensemble du monde occidental. Celui-ci semble ne plus pouvoir se justifier autrement que par la Matière. Le Dieu d’autrefois a déserté jusqu’à l’Eglise de Rome et se cache désormais dans les derniers bastions de la Tradition ancestrale. L’athéisme, mot frauduleux qui cache souvent le ralliement au Dieu-matière, est aujourd’hui prépondérant. Bref, la Matière semble l’avoir emporté sur le spirituel. Mais que de crimes pour y parvenir ! Les martyrs se comptent par centaines de milliers, notamment aux temps révolutionnaires. Et que dire de la violence intellectuelle, légale, répressive, discriminatoire qui s’est s’exercée durant de longues décennies, et jusqu’à aujourd’hui ?

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Par la violence, cette nouvelle religion a imposé un type de société qui contient en elle-même le principe de sa propre destruction comme le culte de la Matière suppose à terme la destruction de la Matière. Si le Droit de la Matière implique en effet la société ouverte, alors la société ouverte implique la cohabitation avec l’islam, c’est-à-dire la confrontation ! 

La confrontation sera d’autant plus radicale que par certains aspects ces deux religions se ressemblent plus qu’elles ne diffèrent. Les deux religions se réfèrent à un droit fondamental qui demande une soumission totale sous peine de sanctions : la charia ou les droits de l’homme. Les deux religions affirment que ce droit n’a pas été posé par des hommes mais révélé par une transcendance : Dieu ou la Nature/Matière. Les deux religions affirment une forte dimension politique : elles organisent et règlent le fonctionnement de la société selon les lois qui leur ont été révélées. Les deux religions relèvent de l’universalité : elles doivent s’imposer bientôt à la terre entière. Les deux religions règlent les rapports des hommes entre eux : par la praxis chariatique ou par le progressisme sociétal. Les deux religions utilisent la violence et théorisent la « guerre juste » : au Bataclan ou en Syrie. Etc.

 Qui des deux l’emportera ? Pour l’emporter, les fidèles de la Matière devront  employer face à l’islam un niveau de violence terrible, qui suppose l’extermination de plusieurs centaines de milliers d’individus. La Matière, les Autochtones européens de France en savent quelque chose, ne l’emporte sur le spirituel qu’au prix de massacres sans nom. Mais aujourd’hui, la République, ce Temple de la Matière, est-elle en capacité d’exercer sur les musulmans la violence qu’elle exerçât autrefois sur les chrétiens ? Face aux Mohammed Merah qui foisonnent dans les Cités, où sont désormais les Robespierre, les Saint Just ou les Marat ? Je n’en vois plus beaucoup : le culte de la Matière aurait-il détruit les hommes de matière en même temps que la Révolution dévorait ses enfants ?

Antonin Campana 

 

mercredi, 15 janvier 2020

Strijd om aardgas: Turkije en Libië proberen pijpleiding Israël-Cyprus-Griekenland te blokkeren

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Strijd om aardgas: Turkije en Libië proberen pijpleiding Israël-Cyprus-Griekenland te blokkeren

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Herstel islamitische Ottomaanse Rijk en val van Europa steeds dichterbij

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Ondanks dreigementen van het regime van de Turkse dictator Erdogan hebben Israël, Cyprus en Griekenland een overeenkomst ondertekend voor een nieuwe gaspijpleiding van Israël en Cyprus naar Griekenland. In de toekomst kan deze pijpleiding wel eens in 10% van de Europese aardgasbehoeften gaan voorzien. Ankara had juist besloten om tegen alle maritieme wetten en afspraken in de economische zone van Libië –dat de facto een ‘client state’ van Turkije wordt- dermate te vergroten, dat een deel van de wateren van Kreta eronder vallen. De Turken beweren nu dat ze veto recht hebben over deze nieuwe pijpleiding. De exploitatie van het aardgas in het oosten van de Middellandse Zee lijkt hiermee een almaar serieuzere trigger te worden voor een toekomstige nieuwe grote Midden Oosten oorlog.

Israël verdient miljarden met gasexport naar Griekenland, Egypte en Jordanië

Op 2 januari ondertekenden de Israëlische premier Netanyahu, de Griekse premier Mitsotakis en de Cypriotische president Anastasiades en hun ministers van energie een overeenkomst voor de aanleg van de EastMed pijplijn. Het € 6 miljard kostende project voorziet in de aanleg van een 1900 kilometer onderzeese pijpleiding die jaarlijks tot 20 miljard kubieke meter gas van de Israëlische en Cypriotische wateren via Kreta naar Griekenland gaat transporteren, en van daaruit vervolgens naar Italië en andere Zuid(oost) Europese landen.

De Griekse premier en zijn minister van Energie spraken van een ‘project van vrede en samenwerking, ondanks de Turkse dreigementen’. De Cypriotische president uitte zich in vergelijkbare bewoordingen. Ondertussen is het enorme Israëlische Leviathan gasveld op 31 december 2019 begonnen met produceren. Behalve naar Griekenland stroomt Israëlische gas sinds 2 januari naar Jordanië, en binnen enkele dagen ook naar Egypte. De waarde van de gasexporten voor de Israëlische economie wordt geschat op $ 19,5 miljard, waarvan $ 14 miljard afkomstig van het Leviathan veld, en $ 5,5 miljard van het kleinere Tamar gasveld.

Turkije probeert met illegale claims pijpleiding naar Europa te blokkeren

Eind november sloten Turkije en de door de VN gesteunde Libische regering een bilateraal – feitelijk militair- verdrag waarmee beide landen de economische zone van Libië illegaal vergrootten, zodat een deel van de Griekse maritieme wateren eronder vallen. De EastMed pijplijn moet nu door deze –door niemand erkende- Turks-Libische economische zone. Volgens Erdogan ‘kunnen Egypte, Griekenland en Israël nu niet zonder Turkse toestemming aardgas gaan overbrengen.’

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De Turken eisen dat al het toekomstige gas naar Europa via hun reeds bestaande Trans-Anatolische aardgaspijpleiding wordt vervoerd. De Europese Unie heeft deze eis afgewezen, net als de illegale Turkse claim op een deel van de wateren van Cyprus en Griekenland. Egypte, dat toch al in clinch ligt met Turkije om de controle over Libië, noemt de Turks-Libische overeenkomst ‘absurd’.

De Turken houden sinds 1974 het noorden van EU-lid Cyprus bezet en eisen het grootste deel van de economische zone rond het eiland op. De VS en de EU noemen deze eis een ‘grote provocatie’; in juli 2019 stelde de EU al enkele lichte economische sancties tegen Turkije in.

In oktober stuurde Ankara illegaal een boorschip naar de Cypriotische wateren, waarop de EU op 11 november enkele nieuwe sancties instelde. Personen en entiteiten die deel uitmaken van deze illegale Turkse boringen kunnen nu worden getroffen door een reisverbod en het bevriezen van hun tegoeden en bezittingen.

Maar de Turken trekken zich daar niets van aan. Op 11 december dreigde Erdogans minister van BuZa Mevlut Cavusoglu om de –maritiem volkomen legale- gasexploratie van Cyprus met militaire middelen te stoppen. Door Cyprus ingeschakelde Italiaanse en Israëlische onderzoeks- en exploratie schepen werden al eerder verjaagd door de Turkse marine.

Herstel Ottomaanse Rijk en val van Europa steeds dichterbij

Moslimdictator Erdogan begint zich hoe langer hoe meer te gedragen als de totalitaire heerser van een toekomstig imperium: het herleefde Ottomaanse Rijk, waar we al zo’n jaar of 10 regelmatig over schrijven, en waarmee volgens Erdogan en zijn AKP partij in uiterlijk 2023 – precies een eeuw na de ‘dood’ van het Ottomaanse Rijk- een begin moet zijn gemaakt.

Turkije stevent daarmee rechtstreeks af op een serie politieke, en uiteindelijk ook militaire confrontaties met de VS, de EU, Israël, Griekenland, Cyprus en Egypte. De vier laatst genoemde landen zijn sowieso in de imperialistische veroveringsplannen van de Turken opgenomen. De EU zal vermoedelijk niet eens militair hoeven te worden ingenomen. Een -bijna openlijk- door Duitsland gesteunde interne islamitische machtsovername van Europa door miljoenen Turken, moslim migranten en hun vele ‘useful idiots’ in de gevestigde Europese politieke partijen zal waarschijnlijk voldoende zijn om ons definitief door de knieën te doen gaan.

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Xander

(1) The Gatestone Institute via Zero Hedge
Afbeelding: Wikimedia Commons, auteur division, CSIRO, permission http://www.scienceimage.csiro.au/pages/about/, Creative Commons Attribution 3.0 Unported license.


Zie ook o.a.:

31-12: Nederlandse analisten: In 2020 begint de systeemcrisis en Derde Wereldoorlog
21-12: Egypte stuurt tanks naar Libië om Turkse militaire interventie af te weren
16-10: Turkse minister Defensie twittert kaartje met geplande verovering Syrië, Irak, Armenië, Griekenland, Cyprus en Bulgarije
15-10: Erdogan gijzelt 50 Amerikaanse kernbommen op luchtmachtbasis Incirlik
05-09: Erdogan zegt kernwapens te willen, maar werkt daar in het geheim al jaren aan (? Nucleair bewapend Turkije zal op Ottomaanse veroveringstocht door het Midden Oosten, Centraal Azië en Noord Afrika gaan, en ook Europa inlijven)
21-07: Turkse dictator Erdogan dreigt met militaire invasie van Cyprus
10-07: Turkije wil oorlog: Tanks naar Syrische grens, boorschepen in wateren Cyprus
07-06: Staat de EU ‘tweede Turkse invasie’ Cyprus toe, uit angst voor 4 miljoen in Turkije wachtende migranten?

Pourquoi les Européens démissionnent-ils devant les Etats-Unis ?

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Pourquoi les Européens démissionnent-ils devant les Etats-Unis ?

par Ali Ramon Rojas Olaya

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Autrement dit, pourquoi les Européens continuent-ils à accepter de rester des sujets subordonnés et passifs de l'Empire américain ?

La question mérite plus particulièrement d'être posée aujourd'hui. On y voit en effet que les Etats-Unis, autrement dit les pouvoirs politiques et militaires représentés par la Maison Blanche et le Pentagone, continuent comme ils l'ont toujours fait d'ouvrir sans cesse de nouveaux fronts dans le monde, en menaçant ceux qui leur résistent d'employer contre eux les forces de l'US Army représentant plus de 10 fois celles de toutes les autres puissances, y compris celles de la Russie et de la Chine.

Une première réponse parait évidente. Les Etats européens ont renoncé depuis la 2e guerre mondiale à se doter d'une force militaire indépendante. Ils ne peuvent donc en rien s'opposer aux Américains. Mais s'ils l'ont fait, cela n'a pas été faute de moyens budgétaires. Ils l'ont fait parce qu'ils n'ont pas voulu se comporter en puissance politique susceptible de s'opposer à l'Empire américain. La question reste donc posée. Pourquoi les Européens, représentant l'une des cinq puissances mondiales dominantes, acceptent-ils de se laisser dominer par l'une d'entre elle, la puissance américaine ?

Mais la domination américaine ne s'exerce pas seulement dans le domaine militaire. Elle est économique, diplomatique et surtout culturelle. Malgré le peu de variété de leurs productions littéraires, artistiques, philosophiques, les Américains continuent à imposer ce qu'il faut penser et représenter. C'est toujours par rapport à eux que les créateurs européens doivent se définir. 

L'article référencé ci-dessous , intitulé Perversion intellectuelle...donne de multiples exemples des domaines où continue à dominer le pouvoir  de la culture américaine. On emploie désormais à ce sujet le terme de « soft power », pouvoir aujourd'hui considérablement plus puissant que le pouvoir militaire.

Dans ce soft power, la culture religieuse des Etats-Unis, qui se réfère à une forme de protestantisme ayant évolué au cours de l'histoire américaine, joue un rôle essentiel. Il est nulle part possible d'y échapper, dans la vie civile comme dans le domaine intellectuel, ceci même si un certain nombre d'Américains se disent incroyants. En Europe, l'Eglise Catholique Romaine, qui jouait ce rôle il y a encore un siècle, a perdu une grande partie de son importance. Mais aucune croyance ou philosophie n'a réussi à la remplacer, du fait d'une variété, louable par ailleurs, des opinions religieuses et philosophiques. 

Un autre point essentiel du soft power américain tient désormais à l'omniprésence, aux Etats-Unis comme ailleurs dans le monde occidental, des technologies et des cultures numériques d'inspiration américaine. Celles-ci ont permis la formation, puis la domination, de ce que l'on nomme les Géants de l'Internet ou GAFAs, tous américains et en dehors desquels il est pratiquement impossible de s'informer ou de créer. Ces technologies ont pris naissance dès la fin de la seconde guerre mondiale, alors que les Européens, dévastés par celle-ci, cherchaient encore à rétablir sur le continent un minimum de communication téléphonique. 

Tout ceci signifie que tous ceux qui, en Europe, cherchent à se donner un minimum d'indépendance à l'égard des Etats-Unis, sont et resteront privés de parole, sauf dans le domaine encore d'importance négligeable des cultures dites alternatives ou non alignées. La Russie et la Chine peinent encore à se donner un poids culturel minimum, mais leurs cultures, malgré les progrès de la traduction automatique, resteront longtemps impénétrables par les Européens.

Certains auteurs politiques européens se demandent par quel type de révolution, pacifique ou violente, l'Europe pourrait enfin affranchir de la domination américaine. On peut craindre malheureusement qu'elle ne le puisse jamais.

Référence:
http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=27854

L'auteur, Alí Ramón Rojas Olaya (né à Caracas en 1964), est licencié en Éducation, mention mathématiques et docteur en Philosophie de l'Université libre de Berlin. Auteur de nombreux livres et articles de presse, il est recteur de l'Université nationale expérimentale du Grand Caracas (UNEXCA) depuis 2018. Rappelons que Caracas est la capitale du Vénézuéla, lequel jusqu'à ce jour échappe encore à la domination américaine. 

 

mardi, 14 janvier 2020

Nouvelle édition du livre de Tomislav Sunic intitulé La Croatie : un pays par défaut ?

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Nouvelle édition du livre de Tomislav

Sunic intitulé 

 

La Croatie : un pays par défaut ?

 

Enrichie d’une copieuse introduction de Robert Steuckers nous éclairant sur le parcours et l’œuvre de l’auteur, ce livre incontournable décrit le phénomène de la « soudaineté » dans la notion du politique chez les peuples dépourvus d’États stables.

Tomislav Sunic s’intéresse tout d’abord au cas de la Croatie avant d’élargir sa réflexion et de passer en revue les « fausses identités » qui interviennent dans la construction des nationalismes européens.

Un ouvrage qui vous permettra d’apprendre les linéaments de base de l’histoire complexe de cette zone sud-slave à la lisière des Balkans tout en rebondissant sur les grands thèmes de l’actualité afin de comprendre la genèse des grands maux qui nous frappent depuis plus de 70 ans.

 Pour commander :

http://www.ladiffusiondulore.fr/home/792-la-croatie-un-pays-par-defaut-.html

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ESPAGNE : Du grand théâtre

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ESPAGNE : Du grand théâtre

par Jordi GARRIGA

Ex: https://metainfos.fr

Mardi dernier, le 7 janvier, le nouveau gouvernement espagnol a finalement été approuvé par le parlement national, présidé par le socialiste Pedro Sánchez. Avec une marge étroite de 167 voix pour, 165 contre et 18 abstentions, abstentions provenant de deux groupes séparatistes: l’ERC de la Catalogne et le Bildu du Pays Basque.

L’abstention catalane de l’ERC a été obtenue par les socialistes à travers un accord qui comprend une table de négociation bilatérale autour du « conflit » politique en Catalogne et la promesse d’une éventuelle future consultation à cet égard. Mais, le lendemain, ceux de l’ERC ont menacé déjà le gouvernement espagnol de boycotter si leurs demandes impossibles en fait à réaliser ne sont pas satisfaites. Pourquoi ? Parce que tout simplement,un référendum d’autodétermination est absolument illégal en Espagne.

Ce jeudi 9 janvier, la Cour suprême a confirmé la prison pour Oriol Junqueras, chef de l’ERC et ancien vice-président du gouvernement catalan, et son refus d’accepter qu’il endosse son poste de député européen. L’ERC demande maintenant qu’une amnistie soit négociée pour les dirigeants séparatistes emprisonnés, sinon ils ont prévenu d’emblée : ils renverseront le gouvernement car ils prétendent que la voie judiciaire est sans issue.

Théâtre, théâtre pur. Pour les deux parties le jeu est clair: l’ERC doit jouer le rôle de guerrier sauveur du pays, qui mène la lutte contre les méchants Espagnols, afin de s’affirmer comme le parti hégémonique du fief catalan. Mais ils ne feront rien, et surtout rien d’illégal: l’actuel président de la Generalitat, le gouvernement autonome de Barcelone Joaquim Torra, a certes commis des délits, des irrégularités au point qu’il devrait normalement être destitué et recevoir des amendes, mais pour sauver les socilaistes, on s’arrêtera là. Les cas les plus graves de ceux qui ont franchi la ligne jaune, sont soit déjà emprisonnés ou se sont enfuis.

Entre le PSOE et Podemos, la nouvelle coalition gouvernementale, tout est aussi posé sur la table: ils se présentent en effet comme les représentants du meilleur modèle de gouvernement possible dans la crise politique espagnole actuelle avec les radicaux séparatistes d’un côté et la montée de Vox de l’autre. Ainsi, tout l’appareil idéologique progressiste néolibéral du jeune socialiste Pedro Sanchez jubile. Ils ne commettront plus d’illégalité. Ils diront aux séparatistes basques et catalans, à ceux de l’ERC et de Bildu de se calmer, sinon le PP, la droite espagnole reviendra au pouvoir, et s’ils renversent le pouvoir législatif… est-ce que quelqu’un pense d’ailleurs que Pedro Sánchez ou Pablo Iglesias pleureront beaucoup ou se soulèveront ? Avec leur salaire à vie et tous les privilèges et les prébendes qu’ils ont déjà obtenus, leur fin de carrière est assurée pour toujours.

Entre commettre des irrégularités pour obtenir les votes d’électeurs qu’ils méprisent profondément, risquer pour cela d’être enfermés, et remplir tout simplement la fonction convenue, la gouvernance néo-libérale, il n’y a pas photo!

Il n’y aura donc pas d’amnistie, pas de référendum: il y aura en Espagne du théâtre, beaucoup de théâtre. Le rideau rouge est bien levé.

dimanche, 12 janvier 2020

FRANCE: Ce que l’histoire retiendra de 2019

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FRANCE: Ce que l’histoire retiendra de 2019

par Jean-Yves Jézéquel

 
par Jean-Yves Jézéquel 
Ex: http://www.zejournal.mobi

1 – La voix du Nord titrait le 13/11/2019 : « Des gens vont mourir: le cri de l’hôpital public! Un médecin disait: « Mon métier c’est l’humain et  l’humain ça ne peut pas être rentable »! Le système étatique veut à tout prix que les hôpitaux soient rentables, mais naturellement, la santé en soi ne peut pas être compatible avec les principes totalitaires du capitalisme parasitaire financier. Les médecins sont découragés et mis sous pression. Ils ne peuvent plus exercer leur métier dans les conditions acceptables. Ils quittent l’hôpital public pour aller dans le privé. C’est ainsi que peu à peu, l’hôpital public est poussé, mine de rien, vers la vente au domaine privé et le tour sera joué! La conséquence prévisible: seuls les riches pourront se soigner et la vie sociale du pays est entrain de sombrer dans une régression spectaculaire au nom d’un « progrès » meurtrier.

2 – Le régime macronien accorde toute latitude aux grandes entreprises et aux puissants du CAC40, pour le motif que les grandes entreprises « créent de l’emploi». Pour le réaliste, c’est un contresens économique en plus d’un droit illimité accordé aux grandes entreprises qui pourront ainsi faire ce qu’elles veulent et comme elles veulent. Comme on pouvait s’y attendre, l’anéantissement du droit du travail et des règles environnementales, réputés « empêcher la croissance », s’attaqueraient aux salariés qui allaient être, sans tarder, pressés comme des citrons (Cf., France Télécom, Free, Lidl, La Poste, Goodyear…etc.) ; l’environnement deviendrait quelque chose d’inexistant; la déontologie, n’en parlons pas; la société globalement méprisée et ignorée. C’est là avant tout l’essence du macronisme, tel qu’il est incriminé par la catastrophe Lubrizol. Tous les droits sont donnés ouvertement au capitalisme parasitaire financier, sans restriction. Rien d’étonnant que la répression générale des contestataires, soit la seule réponse donnée par cette organisation d’un État mafieux aux ordres d’une agence totalitaire appelée Union Européenne. (Cf., article d’Actu Environnement [https://www.actu- environnement.com/ae/news/lubrizol-rouen-stockage-produits-dangereux-autorisation-prefet-evaluation-environnementale-etude-dangers 34125.php4].)

3 – Nous avons la preuve indiscutable que le capitalisme, assisté par « les fondés de pouvoir gouvernementaux », détruira résolument les forêts, pillera les métaux rares, épuisera les dernières réserves de pétrole, polluera la moindre rivière, puis ce qui reste de bon dans les océans; il poussera les salariés au suicide, car la seule chose qui compte pour lui c’est le profit pour le profit. Le capitalisme se moque éperdument de l’humain et de l’environnement du vivant.

Les prédateurs qui ont créé cette machine à détruire la Terre et l’humanité, doivent être détruits avec leur invention criminelle puisque cela est nécessaire, puisque cette machine à détruire l’humanité c’est le capitalisme. Nous devons détruire le capitalisme avant que le capitalisme ne nous ait réduits à néant. La catastrophe de Lubrizol est une brillante illustration de la destruction qu’opère le capitalisme lâché comme un renard dans un poulailler. Rappelons que le milliardaire américain Warren Buffett, quatrième fortune mondiale, est propriétaire du chimiste Lubrizol depuis 2011. C’est tout dire: les chiens ne font pas des chats!

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4 – En ce qui concerne le monde des hauts fonctionnaires qui imposent bien souvent leur dictature de chefferie aux citoyens comme aux autres fonctionnaires harcelés par des personnalités pathologiques, nous avons les exemples parlants d’un Michel Lallement , le préfet de Paris, ou d’un  Claude d’Harcourt  qui a été nommé préfet des Pays de la Loire, le Mercredi 7 novembre 2019, par le conseil des ministres. On se demande toujours comment ces gens-là en sont venus à penser qu’ils détenaient le pouvoir de tyranniser leurs concitoyens! Les témoignages accablants sont innombrables! Il faudra faire le ménage également dans ce domaine, de manière radicale et impitoyable, afin d’apprendre à ces « hauts fonctionnaires » que, en démocratie, c’est le peuple qui commande et l’État qui obéit…

5 – Depuis 1976, l’ultralibéralisme s’emploie à préparer, par un travail de sape systématique, l’effondrement programmé de l’organisation sociale pour la solidarité nationale. Peu à peu, les prédateurs au travail rongent les structures qui portent toutes ensemble l’édifice social. A un moment donné, ce travail d’usure atteint son objectif et c’est toute la construction qui s’écroule avec fracas, comme on commence à le voir clairement aujourd’hui. La macronie triomphe et se réjouit de cela: enfin les portes sont  grandes ouvertes au déchainement du profit sur le dos de la santé des gens! Un bradage de grande envergure est également pratiqué, tambours battant, par un Macron hystérique, afin de solder le patrimoine le plus riche des Français, sans leur avis, et pour apaiser la soif de sang du système bancaire vampirique.

L’État est théoriquement fait pour veiller sur l’intérêt général. Il va de soi que cet État macronien, entré par « effraction » à l’Élysée, collabo du système totalitaire ultralibéral érigé en Union Européenne, n’en a que faire de l’intérêt général des Français. Macron n’est pas là pour servir la France et les Français: il s’est emparé de cette place pour servir la mafia de Bruxelles obéissant aveuglément à la politique de Washington, qui n’a pas d’amis, comme chacun le sait, mais que des intérêts à défendre et qui veille sur sa chasse gardée de l’UE grâce à son armée d’occupation nommée OTAN, une organisation militaire qui a pris le relais des armées du Troisième Reich.

6 – Le capitalisme et le suicide. Un procès de décembre dernier nous a rappelé l’exemple désastreux de France Telecom ayant suivi une logique financière fanatique qui a conduit de nombreux « employés » au suicide (39 cas ont été retenus: 19 personnes se sont immolées par le feu, pendues, noyées, jetées sous un train, d’un pont, de la fenêtre du bureau, ou ont avalé des médicaments.) On s’aperçoit que dans les services publics en voie de privatisation comme la SNCF prise dans le collimateur de l’ogre capitaliste, 57 cheminots se sont suicidés en 2017, selon Sud-Rail. Tout ce qui nie l’humain est désastreux. Le capitalisme tue les humains et réduit la vie à néant.

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Amélie de Montchalin, secrétaire d’État chargée des affaires européennes, osait ânonner sa déclaration pitoyable sur l’immolation par le feu de l’étudiant Anas Kournif, en disant que cet acte n’avait « aucun sens politique », alors que l’étudiant, avant de s’immoler accusait Sarkozy, Hollande, Macron et l’UE pour expliquer son geste de désespoir! La seule réponse de cette personne peu crédible, a été de condamner sévèrement la « récupération politique » de l’acte par des groupes d’opposition, en appelant à la répression violente policière de tous ceux qui protestaient et soutenaient Anas Kournif. Il est clair que cette « Amélie de Montchalin » et tous ses complices de la bande LREM s’ajoutent à la liste des criminels macroniens qui devront rendre des comptes prochainement.

7 – Cohérent avec la pratique du mépris et de l’arrogance de Macron, le gouvernement  n’hésitait pas à faire peser la responsabilité du déficit de la sécurité sociale sur le mouvement des Gilets jaunes! Le Figaro titrait, sans complexe: «Le trou de la sécu de retour après les gilets jaunes!» Macron décidait de faire peser sur la sécu, les fausses mesures qu’il prenait, dans le but espéré de calmer la révolte « les Gilets jaunes ». Il est évident que ce déficit de la sécurité sociale, couvrant plusieurs secteurs de la solidarité nationale, allait gravement impacter ceux-là même que le régime macron prétendait « aider »…

La réalité était plutôt, rappelons-le, dans le fait que le crédit d’impôts pour la compétitivité et l’emploi (CICE), conçu pour favoriser l’emploi, n’avait avantagé que les grandes entreprises du CAC40 qui ont en même temps baissé leurs cotisations sociales sur les salaires inférieurs à 2,5 fois le SMIC.

Cela signifiait donc 42 milliards d’euros de manque à gagner, chaque année, pour les finances publiques et un sabotage flagrant du système des cotisations de la sécurité sociale. Ceci est rigoureusement vérifiable et incontestable. Ceux qui osent encore le nier sont, ou des collabos assumant leur perversion, ou des naïfs débonnaires, depuis trop longtemps manipulés par la propagande mensongère de l’étatisme mafieux, et qui ont adopté l’habitude de prendre les vessies pour des lanternes!

Toutes les aides sociales allaient massivement baisser et les prélèvements brutalement augmenter pour les plus modestes des Français!

Les Gilets-jaunes exigeaient un vrai plan de lutte contre la fraude fiscale qui détourne chaque année entre 80 et 100 milliards d’euros de l’impôt et qui prive la Nation de nombreux investissements nécessaires. Le peuple Français réclame encore que les grandes entreprises ne puissent plus pratiquer l’évasion fiscale par les combines « légalistes » leur permettant de transférer leurs profits dans ces pays « d’accueil » et de faire en sorte que leurs activités soient artificiellement déficitaires en France. 

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8 – La réforme des retraites conduite par le régime macronien, a pour objectif théorique de créer « un système universel remplaçant les quarante-deux régimes actuels ». On peut résumer en disant qu’il est censé être plus juste, plus simple, plus lisible: « Un euro cotisé donnera les mêmes droits. (…) À carrière identique et revenu identique, la retraite doit être identique », annonçait Delevoye, relayé par un nouveau venu tout aussi illégitime que lui, dans cette mission consistant à faire avaler aux Français cette histoire fastidieuse de « réforme des retraites », qu’on devrait plutôt appeler enfumage du citoyen ordinaire. Ainsi, à carrière courte et faible salaire, faible retraite! La même chose pour tout le monde…! 

Dans ce projet du régime macronien sur les retraites, il y a une myriade de questions éludées, comme celles qui concernent la prise en considération de l’espérance de vie… Rien que ce dossier sur l’espérance de vie est à lui tout seul d’une complexité quasi impossible à traiter par la simplification annoncée. Pour résumer: la capitalisation relève d’une logique d’assurance individuelle, aux antipodes de la solidarité qui est un fondement de la protection sociale française depuis le pacte du Conseil National de la Résistance. 

Le projet de Macron dit : «La retraite est le reflet de la carrière… Si vous avez une belle carrière, vous avez une belle retraite ; si vous avez une moins belle carrière, vous avez une moins belle retraite! » 

Ce raisonnement est considéré comme juste! Alors que c’est précisément le contraire qui est vrai: car si vous n’avez pas pu avoir une belle carrière, et il y a de multiples raisons possibles à cela, les plus évidentes étant bien entendu celles qui sont la conséquence directe des injustices sociales et des inégalités de classes, vous n’aurez que vos yeux pour pleurer. C’est précisément dans ce cas là qu’il faudrait aider les retraites qui, sans cela, seront misérables. On le voit bien: les pauvres, les défavorisés socialement seront mécaniquement livrés à la précarité durant leur temps de retraite. Pour des millions de personnes, il s’agit, si l’on prend au sérieux cette « réforme des retraites », d’envisager de finir leur vie dans la misère et on n’a pas fini de voir des vieux (comme des moins vieux) gisant sur des cartons à même les trottoirs des mégapoles, comme c’est déjà le cas.

9 – Nous savons tous par expérience que l’injustice sociale tue. Ce sont des millions de personnes qui vont mourir prématurément, peu à peu en France comme aussi ailleurs en Europe, non seulement dans l’indifférence totale des riches au service du Capital, mais de plus, réprimées brutalement par la milice des pouvoirs collabos de l’ultralibéralisme inspirant l’UE, parce qu’elles ont osé dire qu’elles souffraient et qu’elles mouraient!

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Dans la logique capitaliste tout est voué à la destruction.  La destruction de Notre Dame de Paris en a été un symbole retentissant, puisque nous savons que cet incendie criminel a été organisé en étroite relation avec le gigantesque projet immobilier de l’île de la Cité et afin de permettre celui-ci, en contournant ainsi les règles de la protection des sites classés, grâce à un « incendie providentiel ». Les experts de l’État mafieux déclarant leur « histoire de mégot » capable de mettre le feu à la vitesse de la lumière dans une charpente quasi fossilisée par les 800 ans de son existence, ont ajouté leur « pierre » au monument du mépris et de l’arrogance pratiqués sans vergogne par l’impunité étatique depuis trop longtemps! 

Le capitalisme ultralibéral produit de la précarité en masse, du chômage de masse, de la pauvreté galopante, et la précarité tue. 

Les suicidés désignent par leurs gestes de désespoir les criminels qui les tuent! Toute l’histoire du capitalisme sous sa forme ultralibérale n’est qu’une histoire de destruction systématique de tout ce qui n’est pas la vie en soi. Le plus sidérant de tout, c’est de constater l’inconscience absolue de ceux qui farouchement défendent cette logique de destruction, sans même voir qu’ils scient la branche sur laquelle ils sont pourtant assis. Ce sont les imbéciles heureux qui ricanent bêtement en se moquant de ceux qui « ne sont rien », des « sans dents » ou des « Gaulois réfractaires », en un mot, des abrutis qui « n’ont pas pu s’offrir une Rolex avant 50 ans »!

Les macroniens se scandalisent au plus haut point pour des Champs Élysées transformés en champ de bataille, pour des portes de ministère défoncées, pour le « guillotinage » ou le « décrochage » d’une photo de Macron dans les mairies, pour du verre cassé, mais ils ne verseront pas une larme pour les éborgnés et les mutilés à vie, les maltraités par leur politique criminelle et par les violences policières comme judiciaires, les gazés au cyanure, les morts, les suicidés et les immolés! Au contraire, certains d’entre eux réclament même que leur milice puisse tirer sur les Français à balles réelles…!

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Pas encore assez satisfaits du délire de la démolition, les macroniens veulent en ajouter une couche sur ce qui est déjà ahurissant: ils veulent faire prochainement passer une loi, ardemment souhaitée par les financiers et l’UE, et qui consiste à modifier substantiellement le droit de propriété sur les terrains à construire. Tout propriétaire d’un édifice, d’un appartement ou d’une maison deviendra locataire à vie de l’État propriétaire du terrain. Il sera donc également facile pour l’État mafieux d’exproprier un propriétaire récalcitrant, afin de l’obliger à payer son loyer à vie. C’est l’organisation du racket pur et simple déguisée en mesure nécessaire pour « limiter la flambée de l’immobilier! » 

En même temps, l’arrogance et le mépris continuent de trôner sur le cerveau malade de ce régime totalitaire: on décore de la Légion d’Honneur, un grand financier du clan des profiteurs d’en haut, pendant que le peuple proteste dans la rue, dans le froid, durant les fêtes, sans salaire et sans la moindre écoute à la légitimité de leurs revendications… Ce pouvoir souhaite clairement que ce peuple crève comme un chien dans la rue: il n’en a rien à faire; ça le laisse indifférent.

Enfin, dans cette logique capitaliste de la destruction, les émissions de dioxyde de carbone ont dépassé la capacité naturelle de la Terre à les assimiler. La moyenne annuelle a été de 411 parties par million (ppm). En mai, la barre des 415 ppm de CO2 a été franchie pour la première fois depuis 1958. C’est 100 ppm de plus qu’en 1958. On est passé de 315 ppm en 1958 à 415 ppm au pic du mois de mai 2019. Ce pic sera logiquement dépassé au mois de mai 2020. Tout cela augure une catastrophe climatique retentissante qui va faire le ménage sur Terre… (Cf., Global Climat, Johan Lorck, 29-12-2019) 

CONCLUSION

Pourquoi les Français attendent-ils quelque chose des prédateurs qui sont entrés par « effraction » à l’Élysée (dixit Macron lui-même) ? Pourquoi ne comprennent-ils pas qu’ils n’ont pas à obéir à des directives venant de Bruxelles, puisqu’ils ont voté « non » massivement au referendum sur la Constitution européenne en mai 2005 (54,87% des voix auxquels il faut ajouter les 30,26% d’abstentions. Le rejet d’une telle Union Européenne était donc massif en France – 85,13% des Français). 

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Les Français doivent organiser leur autonomie et reconquérir leur souveraineté constitutionnelle et monétaire. Les communes peuvent s’auto-organiser; les Régions peuvent inventer un autogouvernement sans tenir compte des lois et réglementations déversées en continu sur les pays embrigadés de force dans l’UE. Nous devons décoloniser les Provinces, à la fois de Paris et de Bruxelles. Les Français craignent-ils donc que les policiers de l’EuroGendfor aidés des milices de l’étatisme collabo français, viennent les soumettre par la force? Dans ce cas, qu’ils prennent les armes et qu’ils attendent ces forces de répression pour leur faire comprendre où est la place du peuple (dans le commandement) et celle de l’État (dans l’obéissance)…

Nous devons arrêter et désarmer toutes ces violences du capitalisme ultralibéral contre l’humain (et cela ne peut se faire avec des fleurs) ainsi que tous les serviteurs au service de ces violences, ou bien nous serons anéantis purement et simplement.

Références :

– « Bilan de la RGPP [révision générale des politiques publiques] et conditions de réussite d’une nouvelle politique de réforme de l’État », rapport de l’inspection générale de l’administration, de l’inspection générale des finances et de l’inspection générale des affaires sociales, La Documentation française, Paris, septembre 2012.

– Pierre Legendre, Trésor historique de l’État en France. L’administration classique, Fayard, coll. « Les savoirs », Paris, 1992.

–  Michel Onfray, « décoloniser les Provinces », les éditions de l’Observatoire, 2017.

– Jérôme Baschet, La rébellion zapatiste, Champs histoire, Flammarion 2019.

– Eric Hazan & Kamo, Premières mesures révolutionnaires, La Fabrique éditions, 2013.

– Comité invisible, A nos amis, La Fabrique éditions, 2014…

samedi, 11 janvier 2020

Tensions en Méditerranée : le retour de la Turquie ?...

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Tensions en Méditerranée : le retour de la Turquie ?...

par Bernard Lugan
Ex: http://euro-synergies.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bernard Lugan, cueilli sur son blog et consacré à l'annonce de l'engagement l'armée turque en Libye. Historien et africaniste, Bernard Lugan a publié de nombreux ouvrages, dont  Histoire de l'Afrique du Nord (Rocher, 2016), Algérie - L'histoire à l'endroit (L'Afrique réelle, 2017), Atlas historique de l'Afrique (Rocher, 2018) et Les guerres du Sahel (L'Afrique réelle, 2019).

Et si son intervention militaire en Libye était d’abord pour la Turquie un moyen de pression pour obtenir la révision du Traité de Lausanne qui fixa ses frontières maritimes en 1923 ?

Trois événements de grande importance rebattent le jeu géopolitique méditerranéen :

1) Le 7 novembre 2019, afin de contrôler le tracé du gazoduc EastMed par lequel se feront les futures exportations de gaz du gigantesque gisement de la Méditerranée orientale vers l’Italie et l’UE, la Turquie a signé avec le GUN (Gouvernement d’Union nationale libyen), l’un des deux gouvernements libyens, un accord redéfinissant les zones économiques exclusives (ZEE) des deux pays. Conclu en violation du droit maritime international et aux dépens de la Grèce et de Chypre, cet accord trace aussi artificiellement qu’illégalement, une frontière maritime turco-libyenne au milieu de la Méditerranée.

2) La sauvegarde de cet accord passant par la survie militaire du GUN, le 2 janvier 2020, le Parlement turc a voté l’envoi de forces combattantes en Libye afin d’empêcher le général Haftar, chef de l’autre gouvernement libyen, de prendre Tripoli.

3) En réaction, toujours le 2 janvier, la Grèce, Chypre et Israël ont signé un accord concernant le tracé du futur gazoduc EastMed dont une partie du tracé a été placée unilatéralement en zone maritime turque par l’accord Turquie-GUN du 7 novembre 2019.

Ces évènements méritent des explications:

AVT_Bernard-Lugan_2614.jpgPourquoi la Turquie a-t-elle décidé d’intervenir en Libye ?

La Libye fut une possession ottomane de 1551 à 1912, date à laquelle, acculée militairement, la Turquie signa le Traité de Lausanne-Ouchy par lequel elle cédait la Tripolitaine, la Cyrénaïque et le Dodécanèse à l’Italie (voir à ce sujet mes deux livres Histoire de la Libye  et Histoire de l’Afrique du Nord des origines à nos jours).

Depuis la fin du régime Kadhafi, la Turquie mène un très active politique dans son ancienne possession en s’appuyant sur la ville de Misrata. A partir de cette dernière, elle alimente les groupes armés terroristes sahéliens afin d’exercer un chantage sur la France : « Vous aidez les Kurdes, alors nous soutenons les jihadistes que vous combattez  »…

A Tripoli, acculé militairement par les forces du général Haftar, le GUN a demandé à la Turquie d’intervenir pour le sauver. Le président Erdogan a accepté en échange de la signature de l’accord maritime du 7 novembre 2019 qui lui permet, en augmentant la superficie de sa zone de souveraineté, de couper la zone maritime économique exclusive (ZEE) de la Grèce entre la Crête et Chypre, là où doit passer le futur gazoduc EastMed.

En quoi la question du gaz de la Méditerranée orientale et celle de l’intervention militaire turque en Libye sont-elles liées ?

En Méditerranée orientale, dans les eaux territoriales de l’Egypte, de Gaza, d’Israël, du Liban, de la Syrie et de Chypre, dort un colossal gisement gazier de 50 billions de m3 pour des réserves mondiales de 200 billions de m3 estimées. Plus des réserves pétrolières estimées à 1,7 milliards de barils de pétrole.

En dehors du fait qu’elle occupe illégalement une partie de l’île de Chypre, la Turquie n’a aucun droit territorial sur ce gaz, mais l’accord qu’elle a signé avec le GUN lui permet de couper l’axe du gazoduc EastMed venu de Chypre à destination de l’Italie puisqu’il passera par des eaux devenues unilatéralement turques… Le président Erdogan a été clair à ce sujet en déclarant que tout futur pipeline ou gazoduc nécessitera un accord turc !!! Se comportant en « Etat pirate », la Turquie est désormais condamnée à s’engager militairement aux côtés du GUN car, si les forces du maréchal Haftar prenaient Tripoli, cet accord serait de fait caduc.

Comment réagissent les Etats spoliés par la décision turque ?

Face à cette agression, laquelle, en d’autres temps, aurait immanquablement débouché sur un conflit armé, le 2 janvier, la Grèce, Chypre et Israël ont signé à Athènes un accord sur le futur gazoduc EastMed, maillon important de l’approvisionnement énergétique de l’Europe. L’Italie, point d’aboutissement du gazoduc devrait se joindre à cet accord.

De son côté, le maréchal Sissi a déclaré le 17 décembre 2019 que la crise libyenne relevait de « la sécurité nationale de l’Egypte » et, le 2 janvier, il a réuni le Conseil de sécurité nationale. Pour l’Egypte, une intervention militaire turque qui donnerait la victoire au GUN sur le général Haftar représenterait en effet un danger politique mortel car les « Frères musulmans », ses implacables ennemis, seraient alors sur ses frontières. De plus, étant économiquement dans une situation désastreuse, l’Egypte, qui compte sur la mise en chantier du gazoduc à destination de l’Europe ne peut tolérer que ce projet, vital pour elle, soit remis en question par l’annexion maritime turque.

Quelle est l’attitude de la Russie ?

La Russie soutient certes le général Haftar, mais jusqu’à quel point ? Quatre grandes questions se posent en effet quant aux priorités géopolitiques russes :

1) La Russie a-t-elle intérêt à se brouiller avec la Turquie en s’opposant à son intervention en Libye au moment où Ankara s’éloigne encore un peu plus de l’OTAN ?

2) A-t-elle intérêt à voir la mise en service du gazoduc EastMed qui va fortement concurrencer ses propres ventes de gaz à l’Europe ?

3) Son intérêt n’est-il pas que la revendication turque gèle la réalisation de ce gazoduc, et cela, pour des années, voire des décennies, compte tenu des délais impartis aux cours internationales de justice ?

4) A-t-elle intérêt à affaiblir le partenariat qu’elle a établi avec la Turquie à travers le gazoduc Turkstream qui, via la mer Noire, contourne l’Ukraine et qui va prochainement être mis en service. ? D’autant plus que 60% des besoins en gaz de la Turquie étant fournis par le gaz russe, si Ankara pouvait, d’une manière ou d’une autre profiter de celui de la Méditerranée orientale, cela lui permettrait d’être moins dépendante de la Russie…ce qui ne ferait guère les affaires de cette dernière…

Et si, finalement, tout n’était que gesticulation  de la part du président Erdogan afin d’imposer une renégociation du Traité de Lausanne de 1923 ?

La Turquie sait très bien que l’accord maritime passé avec le GUN est illégal au point de vue du droit maritime international car il viole la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer (CNUDM) que la Turquie n’a pas signée. Cet accord est également illégal au regard des Accords de Skrirat du mois de décembre 2015 signés sous les auspices des Nations Unies et qui constituèrent le GUN car ils ne donnent pas mandat à son chef, Fayez el-Sarraj, de conclure un tel arrangement frontalier. De plus, n’ayant que le Qatar pour allié, la Turquie se trouve totalement isolée diplomatiquement.

Conscient de ces réalités, et misant à la fois sur l’habituelle lâcheté des Européens et sur l’inconsistance de l’OTAN effectivement en état de « mort cérébrale », le président Erdogan est soit un inconscient jouant avec des bâtons de dynamite soit, tout au contraire, un calculateur habile avançant ses pions sur le fil du rasoir.

Si la seconde hypothèse était la bonne, le but de la Turquie serait donc de faire monter la pression afin de faire comprendre aux pays qui attendent avec impatience les retombées économiques de la mise en service du futur gazoduc EastMed, qu’elle peut bloquer le projet. A moins que l’espace maritime turc soit étendu afin de lui permettre d’être partie prenante à l’exploitation des richesses du sous-sol maritime de la Méditerranée orientale. Or, pour cela, il conviendrait de réviser certains articles du Traité de Lausanne de 1923, politique qui a déjà connu un début de réalisation en 1974 avec l’occupation militaire, elle aussi illégale, mais effective, de la partie nord de l’île de Chypre.

Le pari est risqué car la Grèce, membre de l’OTAN et de l’UE et Chypre, membre de l’UE, ne semblent pas disposées à céder au chantage turc. Quant à l’UE, en dépit de sa congénitale indécision, il est douteux qu’elle acceptera de laisser à la Turquie le contrôle de deux des principaux robinets de son approvisionnement en gaz, à savoir l’EastMed et le Turkstream.

Bernard Lugan (Blog de Bernard Lugan, 5 janvier 2020)

vendredi, 10 janvier 2020

De l’infaillibilité des éditocrates et son corollaire l’accusation de «complotisme» dans le débat français

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De l’infaillibilité des éditocrates et son corollaire l’accusation de «complotisme» dans le débat français

par René Naba
Ex: http://www.zejournal.mobi

Les éditocrates : Des journalistes «embedded» au service de la classe dominante.

La fausse prédiction de Christophe Barbier sur la longévité politique de Jean Paul Delevoye, l’homme en charge de la réforme des retraites en France, de même que la mauvaise foi dont le journaliste du groupe Patrick Drahi a fait preuve dans sa défense, illustrent de manière symptomatique la présumée infaillibilité des prescripteurs d’opinion et, par leur nuisance et leur force d’intimidation, leur rôle néfaste dans la formation de l’opinion publique.

Le mal est ancien. Il est contemporain de la mondialisation du flux économique à l’échelle planétaire et de l’implosion du bloc soviétique, dans la décennie 1990, avec l’abolition de contrepoids idéologiques, induisant une synergie capitalistique entre médias et grands groupes industriels, faisant du premier le fleuron du groupe ou son lance flamme en fonction des besoins de la stratégie du conglomérat.

Cette forte concentration journalistique a conduit la presse dans les pays à marché exigu, -la France comparativement au Japon ou à l’Inde-, à s’adosser à des grands groupes industriels généralement tributaires des commandes de l’état et la promotion corrélative d’éditocrates prescripteurs d’opinion au service de leurs employeurs. Au service des possédants.

Des journalistes de brocante plutôt que des journalistes de légende

editocrateslivre.jpgPropulsés souvent à des postes de responsabilité non en raison de leur expérience, mais par le fait du prince, du fait de leur réseau relationnel, ayant pour seul viatique leurs diplômes universitaires et non des compétences attestées sur le terrain, les éditocrates se sont constitués en une caste élitiste, fonctionnant dans l’entre soi, s’érigeant en arbitre des élégances….Au service de la caste dominante.

Les «déjeuners du Torcello», qui réunissaient en Août, chaque été, à Venise, le lobbyiste Alain Minc, le Directeur du Monde Jean Marie Colombani et l’influenceur Jérôme Jaffré, Directeur d’un institut de sondage, pour définir la thématique politique de l’année à venir du «cercle de la raison» face à la «chienlit» du peuple, témoignent de la connectivité entre médias et monde des affaires, en même temps que de leur insupportable prétention.

Ainsi en 1994, le trio de Torcello avait décidé de propulser la candidature du premier ministre Edouard Balladur à la Présidence de la République contre son ami de trente ans le Maire gaulliste de Paris Jacques Chirac avec le succès que l’on sait, de même que la validation de la conception technocratique de la construction européenne, qui a été désavouée en France par le triomphe du NON au référendum de 1995 sur le Traité Constitutionnel. Le «cercle de la raison» est ainsi apparue comme une instrumentalisation élitiste de la raison, une dérive anti-démocratique de la raison.

Contrairement à ce qu’ils prétendent, les éditocrates ne sont nullement des nouveaux acteurs de la vie internationale. Ils font plutôt office de journalistes «embedded» dans une guerre d’intoxication de la société civile.

Le terme Embedded, littéralement «dans le même lit», a fait son apparition à la faveur de l’invasion américaine de l’Irak, en 2003. Le procédé consistait à embarquer les journalistes dans le même convoi que l’armée américaine, un des protagonistes d’un conflit, de manière à créer une solidarité de survie entre l’envahisseur américain et le journaliste chargé de la couverture de l’invasion. Ce positionnement rendait l’objectivité du récit sujette à caution.

La corporation est majoritairement constituée de journalistes académiques pratiquant un journalisme institutionnel; Rarement des journalistes de légende qui vivent leur mission comme un sacerdoce.

Des journalistes de brocante, qui tirent profit du journalisme, du prestige de la fonction et de ses privilèges, mus souvent par des considérations extra journalistiques, notamment une position de pouvoir, une reconnaissance sociale ou bien encore des passe-droits ou des avantages matériels; Ou encore, plus souvent des crypto-journalistes, dont la profession sert au camouflage à leur militantisme politique.

Une dérive accentuée par le fort taux d’endogamie entre Média et Politique, dont les exemples les plus célèbres sont constitués par le tandem Bernard Kouchner-Christine Ockrent, Dominique Strauss Khan-Anne Sinclair,Jean Louis Borloo-Béatrice Schoenberg, François Hollande-Valérie Trierweiller.

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A l’endogamie se superpose un fonctionnement réticulaire, un fonctionnement en réseau favorisé par la civilisation digitaliste, à la manière de la «Bridage du LOL», une bande de jeunes ambitieux en phase de montée en puissance, sans le moindre esprit civique, qui a instrumentalisé sa connaissance des réseaux sociaux pour se livrer à des harcèlements cybernétiques et pointer à la vindicte publique des concurrents ou des rivaux idéologiques.

De la délation en somme. Une tare dont la France en a séculairement pâti avec «les Corbeaux» de la province française ou la délation durant la II eme Guerre Mondiale.

Ainsi au début du XXI me siècle, est apparu le terme qui se voulait infamant de nébuleuse «Rouge-Brun-Vert», visant à stigmatiser toute forme d’alliance horizontale des divers contestataires de la pensée dominante, le fameux «cercle de la raison» comme ils se désignaient, quand bien même ces contestataires constituaient une des composantes de la nation, notamment les exclus de la société d’abondance, «les gens d’en bas», comme ils les désignaient en les toisant de haut.

Rouge-Brun-Vert, dans le jargon éditocrate, renvoie à une alliance hideuse des Communistes (Rouge), des Fascistes (Brun) et des Islamistes (Vert).

Ce faisant, ces prescripteurs ont occulté la responsabilité des pays Occidentaux dans l’instrumentalisation des VERTS (Islamistes) dans la lutte contre les ROUGES (communistes) lors de la guerre d’Afghanistan (1980-1989) et l’implosion de l’Union soviétique, favorisant ainsi leurs alliés islamistes obscurantistes qu’ils qualifiaient alors de «Combattants de la Liberté».

De même que l’instrumentalisation des BRUN (fascistes) dans des opérations de déstabilisation interne des pays de l’Europe occidentale gouvernés par la Démocratie Chrétienne (BLEUS), comme ce fut le cas avec l’Affaire P2 en Italie (Cf: A ce propos l’affaire de la Ligue P2)

complot.jpgL’outrecuidance est telle chez ces délateurs de l’ombre qu’ils n’ont pas hésité à s’attaquer des personnalités d’envergue internationale réputées pour la vigueur de leurs travaux scientifiques à l’instar du savant atomiste belge Jean Bricmont ou du linguiste américain, Noam Chomsky, professeur au Massachussets Institute of Technology (MIT, auteur pourtant du monumental ouvrage –«The Manufacturing consent (Pantheon House Edition)- La Fabrication du Consentement» Edition Agone-Contre feux–, dans lequel le linguiste américain et son co-auteur Edward Herman, dénoncent les dangers de la synergie médias et trust sur le fonctionnement de la démocratie.

Cible privilégiée de ces pourfendeurs professionnels: les défenseurs de la cause palestinienne, leur cauchemar absolu, le thème de leurs imprécations permanentes contre cette alliance chromatique, maléfique à leur yeux, ainsi que le signataire de ce texte a pu en être la cible.

Sur l’amalgame Rouge-Brun-Vert, cf ce lien à propos d’un spécialiste de la délation subliminale, Jean Yves Camus, Directeur de «l’Observatoire des radicalités politiques» de la Fondation Jean Jaurès, un think tank proche du Parti socialiste

Autre variante de la stigmatisation sous couvert d’expertise universitaire

L’alliance Rouge-Brun-Vert a pu se décliner dans des variantes chromatiques invraisemblables, fruit de l’imagination fébrilement phobique des tenants de la pensée dominante, générant des êtres hybrides, polymorphes, tels Les islamo-gauchistes (alliance du Vert et du Rouge) ou mieux les islamo-nationalistes (Islamo-nationalisme), alliance du Brun et du Vert.

Ces prescripteurs d’opinion se vivent comme omniscients, infaillibles, ainsi que l’illustre le cas du plus en vue des éditocrates multi-médias Christophe Barbier dans l’affaire Jean Paul Delevoye ou encore la faillite collective des éditorialistes français lors du référendum sur le Traité Constitutionnel Européen en 2005.

L’entrée en scène du terme complotiste

Le terme «complotiste» tire son origine du qualificatif désignant les partisans de la théorie du complot. Il s’est propagé dans le débat public, dans la première décennie du XXIème siècle, à la suite du raid terroriste du 11 septembre 2001 contre les symboles de l’hyperpuissance américaine.

complot222.jpgIl visait non seulement quiconque mettait en doute cette version de l’attentat pour l’exclure du débat public, mais même quiconque s’interrogeait sur la mansuétude américaine à l’égard du Royaume saoudien, incubateur du terrorisme islamique, la connivence saoudo américaine dans l’expansion du terrorisme islamique (Guerre anti soviétique d’Afghanistan) ou encore sur les raisons qui ont conduit quinze ressortissants du Royaume saoudien, un pays pourtant grand allié des Etats Unis, à se livrer à un acte d’hostilité de grande envergure contre le protecteur de la dynastie wahhabite.

«Complotiste» a même englobé dans l’opprobre quiconque s’est insurgé contre l’affirmation prétentieuse de Jean Marie Colombani, à l’époque directeur du journal Le Monde, selon lequel «Nous sommes tous Américains».

Par son ton péremptoire, l’éditorial a résonné comme une sommation planétaire à laquelle tous les peuples de la terre devaient y souscrire, inconditionnellement, indépendamment des souffrances dont ils ont eu à pâtir de la part de la puissance américaine:

  • Les Vietnamiens carbonisés par l’agent Orange;
  • Les Latino-américains décimés par le plan Condor;
  • Les Palestiniens affligés par l’alignement inconditionnel des Etats Unis à la frange la plus extrême de l’Establishment militaire israélien; ,
  • Enfin, dernier et non des moindres, les «native»Indiens d’Amérique spoliés de leur terre ancestrale.

A posteriori la proclamation triomphaliste de Jean Marie Colombani s’est révélée être celle d’un «blanc-nanti, nombriliste européo centriste», fatale à sa réputation et à son destin.

Pour l’édification des générations futures, ci joint l’éditorial tristement célèbre de Jean Marie Colombani

Par extension, «complotiste» s’est appliqué à quiconque mettait en cause la doxa officielle atlantiste que cela soit en Libye, –où l’intervention de l’Otan s’est justifiée par une altération des termes de la résolution 1973 du Conseil de Sécurité de l’ONU sur la Libye. Ou encore en Syrie, qui fut sur le plan de la propagande, «la mère de toutes les batailles du mensonge».

La guerre de Syrie: un conditionnement par désinformation. «La Guerre G4»

La guerre d’Irak, qui a duré 7 ans (2003-2010) a été, chronologiquement, la première grande fumisterie du XXI me siècle. La guerre de Syrie (2011-2020) qui s’est engagée en 2020 dans sa 9eme année, constitue, par son ampleur, la plus importante fumisterie du siècle naissant.

complotlibé.jpgTournant majeur dans la guerre médiatique moderne, par sa durée et sa violence et le nombre des intervenants, de même que par la démultiplication des outils de communication individuels (blogs, Facebook, twitter), elle passera dans les annales comme la forme la plus achevée du conditionnement de l’opinion par la désinformation avec un dispositif assurant une circulation circulaire de l’information et l’ostracisation véhémente de toute pensée critique.

En superposition à l’effet mainstream multiplicateur de propagande des grands titres de la presse traditionnelle, cette déclinaison médiatique a entrainé une surexposition de l’information et mis en œuvre de nouveaux intervenants sur la scène médiatique, de nouveaux prescripteurs d’opinion, recyclés via la notoriété du micro blogging en autant d’amplificateurs organiques de la doxa officielle. Les drones tueurs de toute pensée dissidente.

Des islamophilistes faisant office de véritables prédicateurs des temps modernes, rompant avec la traditionnelle retenue des universitaires, à coups d’anathèmes et d’invectives, pour l’intimidation et la criminalisation de leurs contradicteurs.

Un guerre 4 me génération ou «Guerre 4 G», selon la typologie occidentale, par une intoxication tous azimuts, à la manière d’un tir de saturation, infiniment plus toxique que la guerre d’Irak, en ce que les bi nationaux syro occidentaux qui se sont enrôlés sous la bannière de l’OTAN dans une fonction mercenaire au service des groupements islamistes pour la destruction de leur pays d’origine, a été infiniment plus importante que ne l’ont été ces intervenants dans la guerre d’Irak.

Pour ces concepteurs, l’objectif est d’une grande limpidité: La désinformation par la surinformation pour provoquer la désorientation du citoyen et sa dépolitisation.

La guerre de substitution à l’Iran a ainsi été présentée par les médias occidentaux, particulièrement français, comme un combat pour la démocratie alors qu’elle a été menée en fait par de hordes de terroristes islamistes, mercenaires des pétromonarchies, pays réputés parmi les plus obscurantistes de la planète, alliés paradoxalement aux «grandes démocraties occidentales».

Une guerre de prédation économique des pays arabes sans endettement extérieur, menée par des pays occidentaux, particulièrement européens (France-Royaume Uni), en crise systémique d’endettement.

Même le journal jadis de référence Le Monde a succombé à cette tentation réservant, dans ses colonnes, deux meurtrières à des spécialistes de l’intoxication, notamment le qatarophiliste auto-proclamé Nabil En Nasri qui s’est reconverti dans la «déradicalisation» après avoir soufflé sur les braises et surtout «l’oeil borgne sur la Syrie de l’ancien chiffreur de l’ambassade de France à Damas, Ignace Leverrier, de son vrai nom Pierre Vladimir Glassman, que les démocrates arabes qualifiaient par dérision depuis Beyrouth d’«Al Kazzaz», par allusion à la transparence de son camouflage.

complotlivre.jpgLe Monde rectifiera le tir au terme d’une longue errance marquée par la l’éviction de sa directrice Nathalie Nougareyde, la fermeture des blogs toxiques tels celui du qatarologue autoproclamé Nabil En Nasri, la mise en veilleuse du blog «l’Oeil borgne sur la Syrie» de son animateur Nicolas Hénin, successeur de Vladimir Glassman Leverrier dans cette sale besogne, enfin l’exfiltration vers Moscou de la responsable de la rubrique Maghreb, Isabelle Mandraud, auteure d’un invraisemblable ouvrage sur le parcours d’Abdel Hakim Belhadj, N 3 d’Al Qaida et chef des groupements islamistes libyens en Afghanistan, intitulé «Du Djihad aux urnes. Le parcours singulier d’Abdel Hakim Belhadj» (Editions Stock).

Sur ce lien le plaidoyer d’Isabelle Mandraud sur la conversion d’Abdel Hakim Belhadj, qui contredira, par malchance, les prévisions de la prétendue spécialiste Maghreb du Monde, terminant son «parcours singulier» comme chef de Daech en Libye. Aux antipodes de la démocratie.

Ou encore l’interprétation surréaliste du chef du service international du journal de référence Christophe Ayad, présumé spécialiste sur l’Egypte sur la métaphore animalière du «Cobra et la Mangouste», célébrant le triomphe de Mohamad Morsi sur l’armée. Une sentence aussi éphémère que prétentieuse: le premier président néo islamiste d’Egypte sera renversé par l’armée, moins d’un an après son arrivée au pouvoir et la marge de manoeuvre de Christophe Ayad réduite, doté désormais d’un contrepoids en la personne de Marc Semo, correspondant diplomatique.

Sur ce lien, la prédiction inoubliable du chef du service international, qui fut un temps, candidat à la direction du Monde

Point n’était besoin pourtant d’être un grand exégète devant l’éternel pour comprendre la déconfiture de Mohmad Morsi, dont le sort avait été scellé lorsqu’il avait décrété le djihad contre la Syrie, un pays qui avait mené 4 guerres aux côtés de l’Egypte contre Israël.

Sur le lien les raisons de la déconfiture du premier président néo islamiste égyptien:

Pour aller plus loin sur le dispositif médiatique français dans la guerre de Syrie et la circulation circulaire de l’information, cf ce lien

Et le rôle du chef de meute des islamophilistes, idiot utile du terrorisme islamique, François Burgat

Ou enfin les errements du Journal Libération et les élucubrations intellectoïdales de son responsable pour le Moyen Orient Jean Pierre Perrin

Depuis son éviction annoncée par Libération, le Général Ali Mamlouk, patron des services secrets syriens, s’est mû en globe trotter, sillonant la planète pour le compte de son président Bachar Al Assad, à Riyad, Le Caire, Moscou et même l’ESt de l’Euphrate, où il s’est rendu à l’automne 2019 pour menacer les Turcs d’une guerre de guérilla contre les troupes turques en vue de les déloger du territoire syrien.

Quant au protégé de Libération l’ancien cacique baasiste Riad Hijad, désavoué par ses employeurs pétromonarchiques, il trouvera refuge aux Etats Unis, son forfait accompli, richement doté de ses turpitudes.

complotlivre2222.jpgAvec pour inévitable conséquence, la relégation de la France du rang de chef de file de la coalition islamo-atltantiste à celui d’affinitaire et la promotion de la Russie au rang de co-décideur des affaires du Moyen Orient.

Dans une société où la communication est Reine, avec la profusion des communicants et des influenceurs et leurs «éléments de langage»,-en fait les thèmes de la propagande-, le terme «complotiste» retentit comme un qualificatif de stigmatisation, dont l’objectif majeur est de réduire au silence toute pensée dissidente en jetant un voile de suspicion sur les propos du contestataire.

A OCCULTER EN FAIT, LA CONNIVENCE DES EDITOCRATES DANS UNE OPERATION D’INTOXICATION DE l’OPINION, ALORS QU’ILS SONT SINON CO AUTEURS, A TOUT LE MOINS COMPLICES D’UNE FALSIFICATION.

La subvention au titre du pluralisme de la presse: Rare cas d’aberration mentale.

A diffusion réduite mais à prétention magistrale, bénéficiant de surcroît d’une subvention de l’état au titre du pluralisme de la presse, ils exerçant, paradoxalement, une vigoureuse censure à l’encontre de citoyens- contribuables qui concourent pourtant à leur subvention. Le comportement des médias français, erratique, relève de la psychiatrie; rare cas d’aberration mentale de l’intelligentzia française.

Sans la moindre légitimité populaire, encore moins le moindre mandat judiciaire, en dehors de toute instance professionnelle, l’éditocrate s’est ainsi érigé en accusateur en ce qu’il s’octroie un droit abusif de censurer ses collègues, sans la moindre limitation. Ce faisant, il s’est substitué ainsi au pouvoir régalien de l’Etat, émanation de la volonté du peuple souverain.

Cette intolérance à l’égard de toute pensée dissidente, ce comportement de type totalitariste a provoqué une forte déperdition du lectorat de la presse traditionnelle et sa projection vers le monde de l’information électronique.

Un des phares de la pensée de gauche dans la décennie 1980, le journal fondé par le philosophe Jean Paul Sartre, Libération, désormais propriété du milliardaire Patrick Drahi, a vu son tirage fondre à 40.000 exemplaires. La sanction d’une dérive en même temps que de son magistère autocratique.

L’adage est bien connu: «Sans la liberté de blâmer, il n’y a pas d’éloges flatteurs» tant il est vrai que la fonction du journaliste n’est pas de brosser dans le sens du poil, mais de mettre le doigt là où cela blesse.

La stigmatisation et l’anathème ne sauraient être la panacée à tous les maux de la presse française, au delà à tous les maux de la société française, pas plus que les postures, qui masquent souvent des impostures.

Pour aller plus loin sur ce sujet: le fonctionnement réticulaire de la chorégie néo conservatrice française: Nicolas Tenzer, Nicolas Hénin, Bruno Tertrais et Stéphane Grimaldi, ce lien:


- Source : Madaniya (Liban)